La ménagerie de verre

" Les pétales de son esprit sont repliées par la peur ", disait Tennessee Williams de sa sœur Rose qui lui inspira le personnage de Laura que sa timidité maladive confine entre un vieux phono et sa collection d’animaux de verre. Son frère Tom, magasinier, écrit des poèmes sur les boîtes à chaussures qu’il emballe, se gave de cinéma et rêve de grand large. Il ressemble comme un frère à celui qui deviendra Tennessee.

Sur les instances pressantes d’Amanda, mère anxieuse et hystérique, Tom invite à dîner un collègue de la fabrique car " il s’agit de trouver un soupirant pour Laura ". Un instant d’espoir semble poindre, mais le rêve de prince charmant se brisera comme la licorne de la ménagerie de verre.

Comme Tchekhov dont il revendique l’influence, Tennessee Williams éprouve la plus grande compassion pour ses personnages dont les aspirations sont en contradiction avec la réalité de leur existence.

Peintre sensible des émotions, subtile metteure en scène qui sait faire chanter l'âme des personnages autant que celle des comédiens, c'est à une très belle mélodie douce amère et brûlante que nous convie Irina Brook dont nous avions tant aimé Une bête sur la lune.