- Une mise en scène haute en couleurs
Un succès depuis 2020 !
La Mégère Apprivoisée est une pièce pleine de contradictions. Shakespeare donne ici le rôle titre à un personnage de femme profondément insoumise, résolument moderne, qui revendique le droit à la parole et à une certaine liberté.
Non, Catarina ne se laisse pas faire. Elle est en rébellion contre toutes les autorités patriarcales de son temps. Et on serait tenté d’imaginer que Shakespeare est de son côté et qu’il nourrit de l’admiration pour sa « Mégère ». En revanche, il n’hésite pas à clore son histoire par un texte misogyne, assumé par une Catarina métamorphosée.
Surprise ? Dans cette adaptation de La Mégère, il convient de faire apparaître entre les lignes que notre héroïne n’est pas dupe, qu’elle n’a pas baissé les armes. Ce discours, finalement par trop provocateur, peut devenir un jeu amoureux, un jeu érotique, un jeu social.
Catarina devient alors la métaphore de l’actrice, elle endosse le rôle de la femme docile dans une relation complice et ludique avec son mari. Humour et jubilation sont de mise dans cette comédie haute en couleurs, empreinte d’une extraordinaire vitalité.
Dans la mise en scène de Frédérique Lazarini, l’histoire se noue autour d’un cinéma ambulant sur la place d’un village, dans les années 50 en Italie. L’intrigue se déroule sur la scène et à l’écran pour mettre en exergue cette mise en abyme chère à Shakespeare, où chacun joue son rôle dans une vie qui a tout d’une fiction et d’un grand théâtre.
« Shakespeare réinventé avec talent. » Télérama sortir TT
« Sarah Biasini, comme toujours, est engagée et généreuse, elle défend son personnage avec fougue et grâce. » L'Express
« Idéale et séduisante atmosphère que l’on retrouve dans les choix audacieux de Frédérique Lazarini qui met en scène à l’Artistic Théâtre une version très heureuse de La Mégère apprivoisée. » Armelle Héliot, Le Figaro
« L'adaptation court à l'essentiel avec une vitalité qui enchante. » Fabienne Pascaud, Télérama TT
« Sans trahir Shakespeare, Frédérique Lazarini en fait un brûlot émancipateur et assure la victoire de Catarina. » Marianne
« Une jouissive mise en scène de F. Lazarini, pleine d'une invention folle. Tout est intelligence et talent et humeur joyeuse. » Figaro Magazine
« F. Lazarini renouvelle brillamment le regard sur l'insoumission de la mégère et les tumultes du sentiment amoureux. » La Terrasse
Ici, Frédérique Lazarini propose une nouvelle vision de La Mégère apprivoisée en la mettant en relation avec la comédie italienne au cinéma des années 50-60, qui, elle aussi, traite de la critique sociale de façon bouffonne et avec une certaine insolence de ton. La comédie italienne au cinéma trouve ses sources dans plusieurs traditions théâtrales : la commedia dell’arte bien sûr, dont l’influence reste prépondérante quant à la typologie des personnages et le récit picaresque pour la trame générale du récit, mais aussi dans les intermèdes comiques du Music-Hall populaire, très en vogue à la fin de la guerre (référence à Totò, le célèbre et mythique comique napolitain).
Il semble dès lors intéressant pour cette nouvelle approche de La Mégère apprivoisée, de prendre les choses à l’envers et de s’inspirer d’un matériau cinématographique, en l’occurrence ici de la comédie italienne, pour traiter et illustrer la célèbre comédie de Shakespeare au théâtre. Dans la comédie cinématographique italienne des années 50-60, des aspirations sociales se font jour et, surtout, des revendications féministes pointent à l’horizon.
L’art cinématographique, grâce à des metteurs en scène comme Vittorio De Sica, Mario Monicelli, Luigi Comencini, Dino Risi ou Federico Fellini, porte enfin la voix à des personnages de femmes qui affirment leur besoin de liberté et d’indépendance dans un monde qui ne le permet pas encore, tout comme Catarina dans la pièce de Shakespeare.
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