Dans le Madrid du XVIe siècle, un groupe de jeunes gens flâne dans la foire. Ils partagent leur temps entre galanteries et larcins. Un couple s’en détache : Leandro et Violante. Leur coup de foudre les entraîne dans un tourbillon de quiproquos et d’intrigues. Car Patricio, son mari, est un homme impulsif et violent...
« On assiste à une oeuvre chahutée, faite de surprises, de coups d'éclat, de poésie et de nostalgie. La pièce possède une dynamique surprenante, une folie adolescente et rafraîchissante. » Ouest France
« Les comédiens impressionnent. On retrouve l'enveloppement musical d'Olivier Mazal qui joue du Manuel de Falla. La troupe est formidable dans sa maitrise de l'espace et du rythme. » Toutelaculture
« La pièce convoque le comique et la musicalité du texte de Lope de Vega : un travail d'adaptation réussi pour cette pièce jamais jouée en France ! Le collectif propose ici une vraie qualité de jeu et de cohésion. » La Terrasse
La puissance de ce texte réside dans son dépaysement : on a envie de faire plonger les spectateurs dans le Madrid de la Renaissance, un Madrid fantasmé par Lope de Vega avec le regard d’une troupe d’aujourd’hui, notre envie est d’offrir au public une échappée littéraire et une bouffée de jeunesse. De faire découvrir cette langue et style qui est aux sources du théâtre populaire, à l’origine de la grande comédie classique.
On imagine une place avec plusieurs entrées, plusieurs niveaux de jeux, des balcons. La foire est juste à côté, elle gronde dans le public et en coulisse. Sur cette placette s’en échappent ceux qui cherchent un peu de répit, qui se donnent rendez-vous à l’écart, qui veulent s’y cacher ou s’y embusquer, une place où les intrigues se nouent. C’est le Madrid du XVIème siècle, du temps de Velasquez, des capes et des éventails, des rapières et des guitares. Les costumes sont finement ornés, les matières très nobles, le simple hidalgo se prive de repas pour avoir fière allure. Elle y est aussi importante que l’honneur : un mot de trop ou un geste de travers suffisent pour échauffer le sang. D’ailleurs le soleil et la lune y participent (la pièce commence le 21 septembre à la Saint Matthieu). Une toile de fond figure un ciel gris et s’assombrit la nuit pour se couvrir d’étoiles et accueillir la pleine lune. Il y a 2 jours et 2 nuits dans la pièce. Le jour on courtise et on parade sous les plein feux, la nuit c’est le royaume des intrigues et des ombres où l’on se dissimule, c’est l’attente inquiète d’une fenêtre qui s’ouvre ou d’une embuscade. Les corps passent de la tenue à la tension. En deux jours les personnages ne dorment pas, la fatigue les rend plus nerveux au fur et à mesure de la pièce : l’effort pour se contenir est plus ostensible, et les écarts, les gaffes et les mots déplacés se font de plus en plus fréquents jusqu’à l’embuscade finale. Il y a des confidences qui se perdent aussi, des moments plus sensibles. Les corps et la diction, très tenus et précis à la première journée, oscillent entre le relâchement et la nervosité. Les personnages se perdent dans leurs pensées, leurs mots et dans les rues. L’humour et la poésie, qui s’alternent au début, se mélangent soudain. Sous les doigts du pianiste de la troupe - présent comme à chacun de nos spectacles sur scène -, la musique de Manuel de Falla, très cadencée, donne des respirations haletantes.
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