Molière 2019 de la Comédie.
Divorcé du genre bourru, et célibataire depuis trop longtemps, Jacques tient seul une petite cave à vins. Hortense, engagée dans l’associatif, tout proche de finir vieille fille, débarque un jour dans sa boutique et décide de s’inscrire à un atelier dégustation.
Mais pour que deux âmes perdues se reconnaissent, il faut parfois un petit miracle. Ce miracle s’appellera Steve, un jeune en liberté conditionnelle, qui, contre toute attente, va les rapprocher.
Et quand trois personnes issues d’univers si différents se rencontrent, c’est parfois un grand bonheur… Ou un chaos total. Chacun à leur manière, ils vont sérieusement déguster !
« En prenant des faux airs de comédie romantique de cinéma, cette Dégustation permet surtout aux deux protagonistes de briller. Isabelle Carré, comme souvent, a ce «grain» de folie irrésistible et grisant. Elle est toujours aussi drôle, délicate et spirituelle. (...) Campan, qui s'affirme toujours plus dans le registre dramatique, retrouve les planches avec plaisir flagrant et une profondeur rare dans ce type de rôle. » Jean Talabot, Le Figaro, 12 février 2019
« L’écriture d’Ivan Calbérac est formidable. C’est une pièce qu’il faut absolument aller voir. » Nagui, France Inter
« Succulent assemblage de talents. Il y a de quoi se laisser aller avec bonheur à une ivresse théâtrale. A tester sans aucune restrictions. » Jean-Philippe Viaud, Télématin
« Le spectateur se réjouira de la qualité de jeu des acteurs et d’un texte à l’efficacité séduisante avec ce qu’il faut d’actualité réaliste et d’émotion. » Hélène Kuttner, Artistik Rezo
« Immanquable ! » Le Figaro
Les comédies romantiques racontent le plus souvent la rencontre de deux êtres délaissés, que tout oppose. Ici, avec le personnage de Steve qui vient s’ajouter, ce sont trois solitudes qui se télescopent, trois personnes qui auraient pu se croiser sans jamais s’adresser la parole. C’est donc à une sérénade à trois à laquelle le spectateur est convié, référence à Ernst Lubistch d’autant plus assumée que l’univers du spectacle évoque aussi le petit commerce de The Shop around the corner... Même si cette cave à vin, décor principal de notre intrigue, peut s’interpréter d’une manière différente, plus symbolique, telle une sorte de grotte dans laquelle un ours, le personnage de Jacques, hiberne depuis trop longtemps. Les irruptions successives d’Hortense et de Steve vont venir le réveiller de sa torpeur et de sa paralysie, l’extirper de sa zone de confort pour le contraindre à évoluer.
Le vin fait ici office de catalyseur, de révélateur de l’inconscient des personnages, à travers une perte de contrôle, qui les verra parfois fuir, mais le plus souvent se lâcher et oser vivre leurs élans. Si les deux premiers tiers de la pièce s’inscrivent dans le registre de la pure comédie, la dernière partie, nous permettant d’accéder à l’intimité des personnages, à leurs blessures enfouies, sera l’occasion de basculer dans plus d’émotion et de profondeur, avec en toile de fond certains thèmes de notre société actuelle.
La mise en scène sera avant tout au service des acteurs, l’intention étant de les faire évoluer dans les meilleures conditions possibles pour interpréter leur partition respective, en les installant dans l’écrin du décor d’Edouard Laug, mis en valeur par les lumières de Laurent Béal. Une grande partie du travail sera axée sur le rythme, la pertinence des déplacements, la précision du geste, et surtout la cohérence et la force des intentions de jeu.
Avec une distribution de cette qualité, l’humour des dialogues est immédiatement maximisé... L’émotion aussi. Il y a 17 ans déjà, Bernard Campan et Isabelle Carré partageaient l’affiche de Se souvenir des belles choses, alors que je sortais mon premier film, Irène. Rien ne pouvait plus me réjouir que de réunir ces deux magnifiques acteurs au casting de La Dégustation, de les diriger et de les voir, dès les premières répétitions, prendre autant de plaisir à jouer de nouveau ensemble.
Ils sont entourés du jeune Mounir Amamra, une révélation que je crois promis à un bel avenir, et de deux acteurs chevronnés, qui maîtrisent parfaitement les tempos comiques, Eric Viellard et Olivier Claverie.
Ivan Calbérac
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