
Deux personnages clef de l’œuvre de Victor Hugo, Satan et Jean Valjean, sont ici rapprochés, par un montage qui alterne des vers de la Fin de Satan (posthume, 1886) et des passages des Misérables (1862) ; de la condamnation à la rédemption, du mal au bien, des ténèbres à la lumière, les deux personnages se caractérisent par l’expression de leur révolte, l’un contre la justice divine, l’autre contre la justice humaine, jugées l’une et l’autre trop lourdes et iniques. Mais sur le point de commettre l’irréparable par esprit de vengeance, ils prennent conscience d’abord de leur faute, puis de leur liberté irréductible, qui permet de dépasser l’affrontement entre le bien et le mal : « l’ange liberté, c’est ta fille et la mienne », dit Dieu à Lucifer au moment de lui pardonner, parce qu’à l’instant de sa chute, il a perdu une plume de son aile, cet ange liberté qui retient la main de Jean Valjean.
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