La Cerisaie

Boulogne Billancourt (92)
du 12 au 27 mai 2007
2h10

La Cerisaie

Observateur lucide de la société de son temps, Tchekhov interroge le théâtre et le monde. La Cerisaie, son ultime pièce, met en évidence les profonds changements que connaît la Russie du début du XXème siècle.

Le théâtre et le monde
Note d'intention
La presse

  • Le théâtre et le monde

La Cerisaie est la dernière pièce de Tchekhov, qui n’a pas connu les révolutions de 1905 et 1917. Tchekhov était un observateur lucide de la société de son temps. Sa vie comme son œuvre en témoignent. La Cerisaie, son ultime pièce, interroge le théâtre et le monde. Elle met en évidence les profonds changements que connaît la Russie du début du XXème siècle.

Lioubov revient chez elle après une très longue absence. Ruinée, elle est contrainte de vendre le domaine familial, La Cerisaie. Son frère, ses proches, ses domestiques, tous attendent son retour avec émotion. Les arbres sont en fleurs. On chante, on rêve, on soupire, on danse, on espère… Une allégorie du temps qui passe sur fond de crise des valeurs, éternelle bascule entre la fin d'un monde et l'espoir d'un renouveau.

Traduction André Markowicz et Françoise Morvan
Direction musicale Jean-Pierre Gesbert
Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
Avec les musiciens du Conservatoire à rayonnement régional de Boulogne-Billancourt : Florence Dubois, Simon Kaca, Ivan Koulikov

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  • Note d'intention

La Cerisaie – Un rêve de vacances qui commence pour très tôt se terminer ! Il gèle au premier acte, à la lumière d’une bougie maladive. L’aurore est presque boréale et pourtant la cerisaie est là, on la devine, on la rêve, on la sent frémir de ses milliers d’arbres, avec le charme éphémère de ses bouquets de fleurs blanches inodores mais combien envoûtantes. Elle est la matrice de la chair savoureuse de ses fruits rouges comme le sang.

La Cerisaie – Une maison construite avec la peau et la sueur des moujiks, maintenant émancipés ! Des âmes mortes qui palpitent encore dans le frisson des branches renaissantes, dans la nervure des poutres et dans la courbure des meubles ventrus. Cent ans ! clame Gaev. Un siècle inscrit dans le fond du tiroir de la grosse armoire de la chambre des enfants.

La Cerisaie – Une femme vieillie ! Lioubov revient de France pour respirer quelques semaines encore les senteurs d’un passé révolu. Elle s’imprègne, une dernière fois, de tout ce qui l’a marquée comme autant de cicatrices : un mari ivrogne et inconséquent, un enfant mort, un amant volage et tyrannique. Quelques semaines de survie, pour démêler tous les fils d’amour qui se sont tissés autour d’elle, un cocon qui l’étouffe, l’aveugle et la protège.

La Cerisaie – Des acteurs ! Ils sont tous là bien présents, aimants et chaleureux : Douniacha, la fidèle servante ; Gaev, le frère paresseux ; les deux filles : Ania, la très jeune, la vraie fille, qu’il faudrait bien marier à un riche prétendant pour sauver le patrimoine, Varia, la fausse, beaucoup plus âgée, l’adoptée toujours célibataire ; présents, aussi, les voisins et les subalternes. Mais tout n’est qu’illusion dans cette vieille demeure qui se survit à elle-même : les tours de magie de Charlotta, les amours culbutées d’Epikhodov, le service désuet du vieux Firs, les dernières pièces d’or du porte monnaie perdu de Lioubov, et même les quelques notes surannées d’un orchestre juif à l’ancienne qui ravive tous les parfums de nostalgie. A l’image des contes de fées, les murs ensorcelés se rapprochent pour mieux reculer. Tout devient pièges et chausse-trappes. Un charme envahit et paralyse, à chaque tentative de mise en garde ! Danger ! Encore danger ! Tout peut disparaître d’une minute à l’autre. Mais pourquoi écouter les prédictions bienveillantes d’une Cassandre appelée Lopakhine ?

La Cerisaie – Un héritage ! Il va bien falloir s’en séparer et partir, jeter la clef de la maison au fond d’un puits, la quitter, cette cerisaie, oublier les visages des grands-pères et grands-mères enrichis par la sève des arbres. La cerisaie, et c’est là le paradoxe, garde sa force et sa jeunesse, elle est même citée dans le dictionnaire et cependant il va falloir l’abattre. Elle fausse la perspective, elle bouche la vue, on a même oublié les vieilles recettes et le pourquoi et le comment de l’exploitation de ses fruits. A l’égal de ceux qui l’habitent, elle est devenue inutile. Doit-on se débarrasser de l’inutile ? Oui, répond l’économiste ! Et voilà une pensée bien moderne à un siècle de distance.

La Cerisaie – Un pari perdu ! Tout n’est qu’échec dans cette forêt sur laquelle le monde en marche a jeté un sort. Tout s’écroule et se corrompt : les mariages, les amours, les finances, les corps et les esprits. Et pourtant, quel appétit de vivre, d’oublier et d’espérer chez les victimes. Firs, le très vieux clown croquemort, avec son frac mité, son haut-de-forme, ses sentences et ses oublis, conduit le char funèbre de cette famille funambule en voie de décomposition. Lui-même ne s’est pas aperçu qu’il est couché dans le même cercueil.

La Cerisaie – Elle ressemble maintenant à ce petit coin d’Indonésie, où quelques lémuriens se balancent de branche en branche, pour respirer un oxygène devenu rare, en attendant les prochains estivants et les premiers buildings. Nous avons tous une cerisaie dans la tête et ses racines nous broient le cœur.Tragédie ou vaudeville ? « Trop de larmes » disaient les détracteurs, mais ce sont autant d’éclats de rire pour redonner un sens à notre vie.
Cette pièce reste sans doute un mythe théâtral, le testament d’un auteur dramatique comblé qui sent la vie l’abandonner. C’est une constante de l’Histoire, l’Ancien Régime n’en finit jamais de mourir. Lioubov, princesse de conte de fées, s’endormira-t-elle au sixième acte, pour se réveiller dans un monde meilleur, plus juste, moins ignorant, un monde où brille l’étoile de Trofimov, éternel étudiant ?

Jean-Louis Martin-Barbaz

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  • La presse

"Le réalisme, la profondeur allégorique, l'atmosphère tout en nuances nostalgiques et joyeuses de La Cerisaie en font l'une des pièces les plus exigeantes. Un faux pas dans le mouvement entre les scènes, une erreur de casting et c'en est fini de la puissance émotive et sincère de l'oeuvre. Mais on ne tarde pas à ressentir la finesse de la lecture de La Cerisaie par Jean-Louis Martin-Barbaz. On se réjouit de découvir le casting parfait. Les personnages sont pleinement là, une bonne part de Tchekhov l'est aussi." Anne Eyrolle, Les culturelles.net, mai 2007.

"La mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz est captivante, notamment dans ce que le décor révèle de surprises : on croit, de premier abord, être dans un cadre spartiate mais, par un habile jeu de lumières, les tentures des musiciens durant la transition entre les actes, rapprochant leurs apparitions du théâtre d'ombres chinois." Christelle Haider, Marianne-en-ligne.fr, mai 2007.

"Dans cette pièce, la dernière qu'il écrivit, Anton Tchekhov a mis son amour, sa compassion pour les personnages sans repères qu'il décrit. Dans un décor de toiles peintes transparentes, où un cheval à bascule symbolise l'enfance disparue, Jean-Louis Martin-Barbaz met en scène seize acteurs et trois musiciens. Son travail tout en nuances rend Tchekhov proche du public d'aujourd'hui. Tous les interprètes sont parfaits, et le spectacle constitue une initiation idéale à Tchekhov et à son atmosphère désenchantée." Bruno Villien, Le Généraliste, juin 2007.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 27 mai 2007

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