L'île des esclaves

du 28 février au 24 mars 2002

L'île des esclaves

CLASSIQUE Terminé

Quand le chant des esclaves retentit sur une île imaginaire en forme de Jamaïque, le conte philosophique annonce la révolution française… Les maîtres et leurs valets se déchaîneront dès qu’ils inverseront leur rôles, et la capoeira, jeu de lutte brésilienne, pratiquée par les insulaires, devient la métaphore physique du texte le plus subversif et le plus drôle de Marivaux.

     
Présentation

Notes de mise en scène
La capoeira
La musique

Il était une fois… Après un naufrage, Iphicrate, jeune maître athénien, révèle à son esclave Arlequin, les coutumes de l’île où tous deux ont échoué : les esclaves y sont libérés et les maîtres tués ou réduis à l’esclavage. Arlequin prend conscience de son nouvel avantage.
Survient Trivelin, représentant des insulaires, conduisant deux autres naufragés : une dame, Euphrosine et sa suivante, Cléanthis. Il ordonne aux maîtres et aux esclaves d’échanger noms, fonctions et habits pour corriger les maîtres en les faisant serviteurs de leurs anciens esclaves. 200 représentations, plus de 55 000 spectateurs, « L’île des esclaves » de Marivaux en tournée internationale

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Par l’échange des masques, Marivaux redonne la parole aux esclaves, et une métamorphose magnifique s’opère. Car à travers le changement de condition, c’est à une véritable renaissance que l’on assiste : l’esclave devient homme. La transformation n’est pas immédiate. Avant d’atteindre la maturité, idéal proclamé par le triomphe de la vertu, les deux esclaves explosent, tâtonnent, se cherchent : voilà l’enfance, creuset dans lequel tous les antagonismes fusionnent ; rancœur – pardon, égarement – lucidité, générosité – cruauté sont un tout chez les deux esclaves libérés.
Ce feu d’alchimie entourant leur renaissance fascine. Il méritait d’être attisé. D’où l’idée d’introduire dans le creuset un mélange supplémentaire, celui des cultures. La capoeira (danse – combat brésilienne créée par les esclaves angolais déportés vers Salvador de Bahia au 16e siècle) et le reggae (musique issue de l’île des esclaves) rythment, colorent, exacerbent l’écriture marivaudienne. Car, en plongeant ainsi la « culture des maîtres » dans celle des « esclaves », une étonnant synergie se crée : les balancements du reggae découvrent dans le texte une autre musicalité ; la danse – combat fait écho aux antangonismes des esclaves, et préfigure le jeu de l’amour auquel Arlequin et Cléanthis ne manquent pas de se livrer. L’île des esclaves enfante alors une nouvelle utopie, où l’égalité des conditions prône le métissage culturel. Utopie ?

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La capoeira est née au Brésil au 16ème siècle. Elle est une forme de jeu mêlant la lutte, la danse, la comédie, le chant, la musique et l’acrobatie. Créée par les esclaves noirs déportés d’Afrique vers la capitale du Brésil de l’époque, Salvador de Bahia, pour travailler dans les cultures de canne à sucre et de café, la capoeira se joue en musique au son du « berimbau », sorte d’arc musical originaire d’Angola et du Mozambique. Elle est née de l’interdiction, sous peine de mort immédiate, de se battre entre esclaves. C’est alors, qu’accompagnés des berimbaus et des chants, les combats entre les tribus rivales se sont peu à peu transformés, au nez des conquistadores portugais, en une sorte de jeu dans lequel chacun des combattants doit user de toute son agilité et de sa force pour atteindre sans le toucher son adversaire. Le berimbau donne le rythme du jeu, relayé par les battements de mains et les chants des capoeiristes placés en cercle : la Roda, délimitant l’espace réservé aux joueurs. La capoeira, lutte des esclaves révoltés, a traversé les siècles après avoir surpassé maintes interdictions. Symbole de liberté, tant dans le spectacle que dans la réalité, elle est aujourd’hui très populaire au Brésil et s’étend dans le monde entier. Pratiquée par des gens de toutes races, de tous âges et de tous horizons sociaux, elle est étrange et belle parce qu’elle fascine par sa finesse, sa force et sa spiritualité.

Bem-Te-Vi

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Les mélodies développées par le berimbau tout au long de la pièce évoquent l’incantation ; le moindre rebondissement de la baguette (vaqueta) sur le fil de fer (arame) tendu par le berimba (tige de bois flexible) crée, avec la calebasse, une curieuse et agréable invitation au voyage…
Le divertissement original de la pièce dirigé par Jean-Joseph Mouret à la création du spectacle, en 1725, a été arrangé ici, orchestré en reggae, révélant ainsi le caractère moderne et leur tendance à l’universalité des réflexions politiques et philosophiques de la pièce. 

Evrim Evci

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Spectacle terminé depuis le dimanche 24 mars 2002

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