L'hiver de force

du 7 au 17 février 2002

L'hiver de force

Dans ses romans comme dans son théâtre, même soif d'amour, même rage de vivre en marge de la société établie. Pour les célébrer, sa langue bégaie, secoue, cogne dur et baroque, invente ses idiomes, nous atteint comme par chocs lyriques, électriques. L'hiver, selon Ducharme, n'est pas un élément folklorique de carte

Début des années 70. Bohème québéquoise. André et Nicole Ferron, ex-étudiants des Beaux-Arts, vivent de corrections d'épreuves, cherchent une place bien payée à se tourner les pouces dans la publicité, se gorgent de fils avec Eddie Constantine et Edwige Feuillère, se passent du Boris Vian ou des Beatles, ou ne font rien. Puis décident de faire de leur désoeuvrement un dépouillement, à vivre comme une vocation. Tout cela en compagnie de quelques amis : la belle Catherine (alias Petit Pois, alias la Toune) son éditeur et amant Roger (Ougi pour les intimes), ou encore Laïnou, artiste contemporaine de son état. tandis que Laïnou voit enfin sa peinture reconnue en Europe et oscille entre le luxe mondain qu'elle doit à son succès et le vide qu'elle ressent à être une handicapée de l'amour, Petit Pois vient d'achever le tournage d'un film sélectionné à Cannes, ce qui réveille en elle une méchante envie de montrer aux français ce qu'elle pense de leur culture bourgeoise, si florissante au Père-Lachaise : "On va leur en faire des colons, de la neige, des Maria Chapdelaine [...] Ils sont pas dedans man !"
Mais qui est donc "dedans" ? Tous les presonnages de Ducharme sont condamnés à jouer vaille que vaille leur propre vie. Dans ses romans comme dans son théâtre, même soif d'amour, même rage de vivre en marge de la société établie. Pour les célébrer, sa langue bégaie, secoue, cogne dur et baroque, invente ses idiomes, nous atteint comme par chocs lyriques, électriques. Car l'hiver selon Ducharme n'est pas un élément folklorique de carte de Noël. Pour les québécois, cet hiver de force ("comme de camisole", dit Ducharme) est le symbole d'une lutte constante que nous menons pour rester ce que nous sommes face à l'impérialisme américain. Notre poésie s'y trouve, notre humeur s'y loge, notre tendresse y meurt parfois. Notre détresse s'en nourrit.

Lorraine Pintal

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Spectacle terminé depuis le dimanche 17 février 2002

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