L'astronome

Paris 6e
du 23 novembre 2004 au 29 janvier 2005
1H30

L'astronome

Agnès, mère de deux enfants, et Mûre, intellectuelle excentrique, se rencontrent dans la salle d'attente d'un psychanalyste étrangement absent. Peu à peu, elles se racontent leurs problèmes, se confient, s'analysent entre elles. Au cœur de leurs confidences, Jérôme, un astronome, qui observe Vénus et se promène dans la tête des autres…

Psychanalyse et astronomie
Les personnages
Note d’intention
La compagnie du Caméléon

Agnès, mère de deux enfants, et Mûre, intellectuelle excentrique, se rencontrent dans la salle d'attente d'un psychanalyste étrangement absent. Peu à peu, elles se racontent leurs problèmes, se confient, s'analysent entre elles.

Au cœur de leurs confidences, Jérôme, un astronome, qui observe Vénus et se promène dans la tête des autres. Personnage mystérieux, il change la vie de ces deux femmes si différentes et pourtant si complémentaires. Mais qui est-il vraiment ? Une troisième femme, Rita, a peut-être une réponse...

A chacun de regarder le ciel, et de trouver son étoile...

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Agnès : Mariée puis divorcée. Elle a deux enfants. N’existe que pour les autres.

Mûre : Formée en philo, elle enseignait la chimie et a fait sauter une classe. Elle est maintenant formée au chômage.

Jérôme (Ambrosetti) : Il se prétend astronome, recyclé comme critique littéraire pour enfant en attendant que prenne fin une grève à l’observatoire. En fait, il serait psychanalyste et mettrait au point une nouvelle forme de thérapie. Il séduit ses clientes afin qu’elles se rencontrent et parlent de lui. Jérôme constitue un aiguillage pour ces deux femmes, puisqu’il change leur vie.

Rita : Elle travaillerait pour les renseignements généraux et observerait les faits et gestes de Jérôme. Elle connaît les manigances de ce dernier et en serait amoureuse à travers ses clientes.

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Didier Van Cauwelaert est un auteur que j’estime pour ses remises en question sociale tout en douceur et dans le ludisme, dont la puissance dramatique est d’autant plus efficace. Il a l’art du dialogue qui distancie, fait sourire, remet en question ; ce qui fait de lui un auteur dramatique efficace. Car L’Astronome excelle en son genre. Certes, le verbe y est roi, mais il exige une forte construction des personnages qui révèlent progressivement d’autres facettes d’eux-mêmes, surprennent par leurs réactions et leurs failles : ce qui les rend profondément humains et attachants. À la manière de grands auteurs dramatiques, sa parole est identitaire et ses personnages, plus complexes qu’ils n’apparaissent au départ, tiennent le spectateur en haleine. D’où une nécessité d’un travail subtil de direction d’acteurs qui ne doivent pas tout donner ou se laisser aller.

L’opacité de l’astronome : Jérôme, s’est assez vite avéré essentiel sur le plateau, au point où sa noblesse, sa grandeur et l’amour de son métier et des Hommes exigeaient un caractère quasi asexué au personnage. Tel un Petit Prince, face à ce qu’il découvre comme sa rose par exemple, il donne de sa personne aux deux femmes qu’il rencontre après les avoir « apprivoisées ». C’est à la fois un grand enfant curieux, joueur, extrêmement généreux et en même temps un sage résigné qui connaît ses faiblesses et surtout celles de l’Expérience et de l’Analyse que rien ne peut effacer et qui est déjà l’amorce de la mort. Tout comme un personnage de Virginia Woolf, ce Poète du cosmos, cet Orlando ne peut plus « être » et se situe déjà dans un au-delà de la vie avec l’Autre et donc dans sa solitude d’Analyste :

Jérôme : « … L’avantage de la psychanalyse, c’est qu’on ne peut plus fuir les autres. On est obligé de les traiter comme des personnages. De les manipuler, d’essayer de les comprendre, et finalement de les laisser partir, quand ils n’ont plus besoin de nous. On peut prendre ça pour de la générosité, mais c’est la forme la plus aboutie de l’égoïsme. Quand rien ne satisfait plus. Mais comme ça revient au même…Au fond c’est l’éternel problème : il y a ceux qui ont compris la vie, et puis ceux qui vivent. Ce sont rarement les mêmes. C’est triste.(un temps)vous serez où dans cinquante ans ?
Rita : A votre avis ?
Jérôme : Je vous demande ça parce que dans cinquante ans…
Rita : Vénus sera habitable. C’est bien. Continuez.
Jérôme : Je suis… féru d’astronomie… »

Hervé Lacroix, par sa présence, donne à voir ce personnage avec simplicité. De la même manière que les trois comédiennes : Isabelle, Caroline et Sarah, avec lesquelles j’ai beaucoup de plaisir à travailler, abordent leur personnage avec une réelle curiosité d’enfant, il s’atèle à intensifier le mystère de ce héros /antihéros et son abnégation. Son « driver » : « faire plaisir » est si intense qu’il fait de lui une figure de sacrifié, celui qui, par sa clairvoyance ne connaîtra jamais l’émotion amoureuse, un Peter Pan qui par sa présence remet en question, émeut et donne toute son énergie et son temps pour apaiser, rassurer, stimuler, émerveiller l’Autre…

Je pourrais dire que je cerne d'autant ce personnage que, tout au long du travail relationnel, j’ai eu l’impression de me décortiquer puis de m’observer, chaque fois plus troublé par cette figure poétique qui me narguait à mon insu.

Le challenge jubilatoire que je me suis donné pour ce spectacle demeure de maintenir cette situation que propose le texte, à la jonction de ce qui est grave et du sourire, de ce qui « pétille », de la dérision de ces personnages ; le tout ancré dans une réalité très concrète. Car Agnès et Mûre sont, au départ, deux femmes que rien ne rapproche à part le doute, la souffrance et un homme : l’astronome. Quant à Rita, sous une « enveloppe » différente, pendant féminin, elle est le miroir de l’Astronome, le salut possible, un « partage » de solitude.

Dans un espace-temps éclaté, la sobre proposition de Dorothée Régnier me paraît totalement clairvoyante et permet une création d’atmosphères différentes par le jeu de lumières. Cet objectif scénique un peu glacé participe à stimuler le mystère, la gravité (puisqu’il s’agit de santé finalement…) et le ludisme de la pièce à travers les tableaux d’organes, une corbeille de fruits non comestibles et un cadre moderne faussement confortable.

La musique de Vincent Tannenbaum ponctue justement ce qui se joue pour elles et contre lui.

Jean Leloup

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La compagnie du Caméléon a été créée à Vaucresson en Hauts de Seine le 20 juin 2003 avec pour objectif de valoriser les beaux textes du théâtre contemporain et classique, de partager avec le public la passion du spectacle vivant et de favoriser les débuts de carrière de comédiens.

Avec L’Astronome de Didier van Cauwelaert, la compagnie du Caméléon présente son premier spectacle dont l’avant-première a eu lieu les 14 et 15 novembre 2003 à Marnes la Coquette.

Cette pièce fut créée en 1983 dans une mise en scène de Jacques Rosny avec Catherine Rich, Evelyne Dandry, Jean-Claude Dauphin et Nicole Dubois au Théâtre du Montparnasse où elle reçut le Grand Prix du Théâtre de l’Académie française et le prix de la Fondation Johnson.

Elle fut produite de nombreuses fois aussi bien en France qu’à l’étranger : Belgique Théâtre de La Marquise (1998), Angleterre Royal Shakespeare Company, Canada Théâtre La Seizième-Vancouver (1999)

Coup de cœur unanime pour tous les membres de la compagnie, cette pièce frappe par son humour absurde et déroutant, son mélange très subtil de poésie et de charme sans oublier son observation pertinente du monde moderne et de la perte de repères des êtres humains ultra civilisés que nous sommes.

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Sélection d’avis du public

L'astronome Le 24 novembre 2004 à 13h30

Un superbe spectacle servi par le génie de van Cauwalaert! C'est très très drôle ! Les acteurs sont très justes, très émouvants, très denses. La mise en scène est soignée et on sort de là interloqué, amusé, dérangé ! Donc un bon spectacle à recommander pour une soirée réussie !

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L'astronome Le 24 novembre 2004 à 13h30

Un superbe spectacle servi par le génie de van Cauwalaert! C'est très très drôle ! Les acteurs sont très justes, très émouvants, très denses. La mise en scène est soignée et on sort de là interloqué, amusé, dérangé ! Donc un bon spectacle à recommander pour une soirée réussie !

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Nesle

8, rue de Nesle 75006 Paris

Lieu intimiste Saint-Michel
  • Métro : Odéon à 352 m, Pont Neuf à 395 m
  • Bus : Pont Neuf - Quai des Grands Augustins à 103 m, Saint-Germain - Odéon à 300 m, Jacob à 357 m, Pont Neuf - Quai du Louvre à 398 m
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Plan d’accès

Nesle
8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 29 janvier 2005

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