L'Illusion comique

• Comédie, 1635

La plus célèbre comédie de Corneille appartient à un genre très en vogue dans les années 1620-30 : le théâtre baroque. Représenté par Baro (Célinde) ou Scudéry (La Comédie des comédiens), il se caractérise en effet par les mises en abîme, l’enchâssement des genres, le jeu du théâtre dans le théâtre.

Le « metteur en scène » est ici le magicien Alcandre qui, dans l’ombre de sa grotte, fait représenter aux yeux de Pridamant les aventures de son fils Clindor, qu’une méchante colère lui avait fait chasser.

À travers les péripéties amoureuses — le séduisant Clindor étant aimé à la fois de la belle Isabelle et de sa servante Lise — , les scènes de comique bouffon, — les rodomontades savoureuses de l’inoubliable Matamore — , et les scènes tragiques, L’Illusion Comique construit une subtile et vibrante apologie de l’art dramatique.

Art de l’illusion, le théâtre est en même temps et surtout le moyen par lequel l’homme accède à la vérité de lui-même, par-delà les préjugés, les résistances et la mauvaise foi.