Jours étranges / So Schnell

du 15 au 16 juillet 2010
1h45 avec entracte

Jours étranges / So Schnell

En plein air, dans le cadre magnifique du Palais Royal, reprise de deux pièces de Dominique Bagouet par le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Pour retrouver le célèbre chorégraphe à sa place naturelle, au croisement de Bach et des Doors.
  • Dominique Bagouet

Pureté des diagonales et éclats de révolte, vitalité et mélancolie, précision et fièvre… Deux pièces sombres et lumineuses, débridées et bien tempérées, où la minutie rencontre les excès du baroque flamboyant, pour retrouver Dominique Bagouet à sa place naturelle, au croisement de Bach et des Doors.

Entre 1976 et 1992, Dominique Bagouet aura transformé et régénéré la danse contemporaine en France, imposant avec douceur ses visions éclatantes, baroques et désenchantées. Formé à l’école classique, passé par des apprentissages chez Maurice Béjart ou Carolyn Carlson, profondément marqué par la liberté de Trisha Brown et de Merce Cunningham, il disait être devenu chorégraphe “par une vocation pas du tout prévue”. Directeur, dès 1980, de l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux, fondateur du festival Montpellier Danse, il aura marqué une génération de chorégraphes, mettant toujours plus haut et plus loin la barre avec une insatiable exigence.

Un univers fait de juxtapositions et de rencontres, de collaborations avec des compositeurs (Tristan Murail, Gilles Grand) comme des plasticiens (Christian Boltanski, William Wilson), et des créations qui flottent encore comme des parfums : Chansons de nuit, Déserts d’amour, Assaï, Le Saut de l’ange… Il est mort trop tôt, trop vite, à 41 ans, emporté par le sida.

Répondant à une demande du ballet du Grand Théâtre de Genève, Olivia Grandville, ancien membre de la Compagnie Bagouet, a choisi de réunir deux moments de la vie du créateur, qui se répondent et s’éclairent, deux pièces emblématiques du chorégraphe : Jours étranges et So Schnell. La première, inspirée par la découverte de l’album Strange Days des Doors, explore les fièvres et les envolées de l’adolescence. La seconde, So Schnell, célèbre le plaisir de danser sur une cantate de Jean-Sébastien Bach, à laquelle vient se mêler le martèlement de machines industrielles. Deux pièces vibrantes, composées au début des années 1990, pour retrouver intacte la vitalité du chorégraphe, qui définissait ainsi l’exigence : “aller jusqu’au bout de ses propres finesses”.

  • Jours étranges

“Je me souviens de ces soirées à tendance ‘beatnik’ bercées par la voix chaude de Jim Morrison, le climat de ces ‘strange days’ correspondait parfaitement au désarroi de notre adolescence qui cherchait alors, dans ce qui est devenu une sorte de mythologie, ses propres valeurs et vivait aussi d’obscurs désirs mal définis de révolte contre les normes et les codes établis.

En réécoutant ce disque il y a quelques mois, je me suis senti prêt à affronter cette page de mon passé ; peut-être parce qu’elle est devenue déjà un peu floue et qu’ainsi cette musique, pour laquelle finalement je n’ai que peu d’opinions sinon qu’affectivement elle me bouleverse à chaque fois, me permet de renouer avec un état qui n’est pas si éloigné de celui d’aujourd’hui où la remise en question, la quête d’aventures, se heurtent encore à de nouvelles conventions, des systèmes qui redeviennent pesants et qu’il semble urgent de secouer.”

Dominique Bagouet

  • So schnell

“Ainsi j’ai enfin osé m’attaquer à cette cantate BWV 26 de Jean-Sébastien Bach enregistrée dans une version chère à mon coeur depuis longtemps (…). Toujours guidé par le charme de ce grand tissu d’espace, porteur de lignes, de points et de contrepoints, j’ai voulu insérer entre chaque mouvement de la partition classique des jeux sonores provenant de machines industrielles de bonneterie.

Laurent Gachet a capté, mixé et arrangé ces rythmes et ces sons directement liés à mon enfance puisque mes grand-père, père et frère ont tour à tour dirigé une petite entreprise textile accolée à la maison familiale. Partant de ces sons en deux dimensions, j’ai préparé des pages de trames précises de construction chorégraphique, au service d’un vocabulaire sans scrupules d’esthétisme mais soucieux d’énergie et d’exploration souvent individuelle pour les interprètes.”


Avec le Grand Ballet de Genève.

Dominique Bagouet

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Informations pratiques

Cour du Palais Royal

Place Colette 75001 Paris

Spectacle terminé depuis le vendredi 16 juillet 2010

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