Note du metteur en scène
Note d'Alain Decaux
Le dernier géant des temps modernes
Hommages à Jean Paul II
Potemkine, Notre Dame de Paris, Danton et Robespierre, Jésus était son nom, Marie-Antoinette, Celui qui a dit Non, Bonaparte et Ben Hur, tous ces grands spectacles sont l’œuvre d'Alain Decaux pour l'écriture et de Robert Hossein pour la mise en scène. Leur fascination commune pour le Pape Jean-Paul II les réunit une nouvelle fois.
Devais-je traiter, après Ben Hur, de Jean-Paul II ? Passer d’un personnage de roman à l’histoire d’un pape ? Depuis plus de trente ans, j’ai proposé au grand public les sujets qui me tenaient à coeur. Ben Hur a enchanté ma jeunesse, Jean-Paul II obsède mon âge mûr.
Pourquoi, parmi les personnages historiques que j’ai traités, suis-je revenu trois fois à Jésus ? Élevé sans religion, ressentant de plus en plus douloureusement ce manque, c’est lui que j’ai rejoint par le baptême. Peut-être ne me voit-on pas souvent dans les églises mais je m’attache à ce qui s’y déroule. Le hasard - est-ce bien le hasard ? - m’a mis en présence de Jean-Paul II. Son accueil fut chaleureux et inattendu : nous avons parlé de théâtre. A la fin seulement, il m’a dit : « Vous savez, moi aussi, j’ai été acteur ».
En le quittant, je n’ai pas douté que je venais de vivre l’un des moments les plus essentiels de mon existence. A plusieurs reprises, j’ai raconté des personnages historiques de premier plan. La gamme en est large : de Jules César à Bonaparte ! En étudiant la vie et l’oeuvre de Jean-Paul II, je me suis convaincu que, par son charisme, la force de sa foi, sa croyance inébranlable en Dieu et dans les hommes, et tout autant sa défense acharnée de la liberté dans le monde, il était l’un des personnages les plus considérables de notre temps.
Je n’oublie pas la place immense que les médias lui ont accordée. Ils ont contribué à créer son rayonnement mondial. Confronté à des interprétations mal comprises, il est arrivé que le public ne retienne que celles-là. J’ai souhaité que le pape de « N’ayez pas peur » soit présenté ici dans sa vérité.
Robert Hossein
Trois fois je l’ai vu, trois fois il m’a parlé : toujours semblable à lui même. Parfaitement slave, massif et lumineux : à Rome, lors de la béatification d’une religieuse normande morte au Canada en y portant la Bonne Nouvelle. Une heure en tête à tête, à Castel Gandolfo, quand le Saint Siège et la France cherchaient ensemble à venir en aide au Liban ravagé par la guerre civile. Huit jours entiers en l’accompagnant tout au long de son voyage en Colombie.
J’ai rencontré l’homme de Dieu mais aussi l’homme de l’Homme. Ardent à convaincre de leur erreur les chrétiens qui s’éloignaient, prêt à renforcer la foi de ceux qui s’en réclamaient. Jamais étranger à ce qui se déroulait dans le monde, sans cesse obsédé à défendre la paix, à dénoncer l’oppression d’un peuple par un autre et à réclamer une société, entre riches et pauvres, plus juste.
Son appui, à travers Lech Walesa et Solidarnosc, à la rébellion de la Pologne contre le joug soviétique est à l’origine de l’effondrement du communisme en Europe de l’Est. Le premier pape qui se soit sans cesse réclamé des Droits de l’Homme s’appelle Jean-Paul II.
Des jeunes, il a dit : « Ils sont l’avenir. » Ils l’ont entendu. La réussite éclatante des Journées Mondiales de la Jeunesse a laissé le monde stupéfait. A-t-il eu raison de s’arcbouter sur les principes appris dans sa jeunesse en refusant de prendre en compte le sida ? Le débat sera ouvert devant le public.
A une Église occidentale traversée par de graves hésitations, il fallait un homme de ferqui l’interpellât, rappelant sans cesse que « tout est dans l’Évangile ». Il fut celui-là.
Alain Decaux de l’Académie française
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- Le dernier géant des temps modernes
Jean-Paul II restera le dernier « géant » de notre époque. Né dans le sud de la Pologne en 1920, le jeune Karol Wojtyla a traversé les plus grandes tragédies du XXe siècle : la guerre mondiale, le nazisme, l’antisémitisme, le communisme. Nommé évêque à 38 ans, est devenu le champion des droits de l’homme dans la Pologne communiste avant d’être élu pape par le Sacré Collège, à Rome, en octobre 1978.
Dès sa première messe, il lance à l’humanité le cri qui restera la clef de son pontificat : « N’ayez pas peur ! » Mais, à l’aube du IIIe millénaire de l’ère chrétienne, il a surtout modernisé et « mondialisé » cette Eglise d’un milliard de fidèles ; il a replacé l’Homme, sa dignité et sa responsabilité, au centre du message évangélique contemporain. Farouche défenseur de la paix et des droits de l’homme, Jean-Paul II a effectué plus de cent voyages apostoliques, souvent spectaculaires, y compris dans le monde musulman.
A l’approche de l’an 2000, il a spectaculairement dénoncé les fautes passées de l’Eglise, il a prôné la « repentance » et a contribué à la réconcilier durablement avec le monde juif. Il est mort le 2 avril 2005 à l’âge de 84 ans.
Bernard Lecomte
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"Nous pouvons affirmer aujourd’hui que tout ce qui s’est passé en Europe de l’Est au cours de ces dernières années n’aurait pas été possible sans ce pape, sans le rôle éminent qu’il a joué sur la scène mondiale. Jean-Paul II était l’« humanitaire » numéro un de la planète. Il n’y a pas un conflit dans le monde qui ait échappé à son attention." Mikhaïl Gorbatchev, président de l’URSS
"Son passé de résistant, sa fermeté pour dénoncer la barbarie bolcheviste et les dérives du matérialisme capitaliste, l’audace dont il a fait preuve dans la réconciliation avec le peuple juif comme dans ses initiatives oecuméniques : tout cela impose l’amour de ses partisans, la considération de ses opposants et l’inhibition relative de ses plus farouches ennemis." Jean Daniel, journaliste
"Jean-Paul II n’a cessé de dire non. Non au communisme, non à l’épuisement de la foi, non à la pétrification de l’Eglise. En le voyant évangéliser et tonner contre le mal, il faut bien dire que tout le monde ne l’a pas compris : mais où se croyait-il, celui-là ? Dans quel siècle ?" Franz-Olivier Giesbert, journaliste
"Ce pape a transformé l’Eglise catholique, il a transformé la Pologne et le monde. Et il a transformé chacun d’entre nous. Remercions la Providence de nous avoir donné cet extraordinaire lieutenant du Christ qui a fait autant de bien." Adam Michnik, dissident polonais
"Jean-Paul II était un champion de la liberté humaine. Il était une source d’inspiration pour des millions d’Américains, et pour beaucoup d’autres partout dans le monde." George Bush, président des Etats-Unis
"Ce pape est un don du ciel !" Soljenitsyne, prix Nobel de littérature
"Tout au long d’une vie dure et souvent difficile, Karol Wojtyla s’est battu pour la justice sociale, il a été dans le camp des opprimés, que ce soit jeune homme sous l’occupation de la Pologne par les nazis, ou plus tard, en défiant le communisme." Tony Blair, premier ministre britannique
"C’était un formidable être humain, il était le dirigeant d’une grande religion, mais aussi un homme très bon. Il faut que nous portions en nous son message et ses conseils. (…) Dès le début de notre amitié, Jean-Paul II m’a révélé en privé qu’il comprenait le problème du Tibet en raison de sa propre expérience du communisme en Pologne. Cela fut pour moi un grand encouragement." Le Dalaï Lama
"Vu de l’extérieur, Jean-Paul II était ouvert et progressiste. Mais il était très rigide, très conservateur, et pour certaines doctrines, trop strict, notamment sur la sexualité, la génétique, l’homosexualité." Léonardo Boff, théologien brésilien
"La Pologne et les Polonais ont une dette particulière envers Jean-Paul II, car il n’y aurait pas eu de Pologne libre sans ce pape polonais. Il a été l’apôtre de la réconciliation. Il a contribué à briser le rideau de fer et à élargir l’Union européenne." Aleksander Kwasniewski, président de la république polonaise
"Jean-Paul II restera une figure exceptionnelle de notre temps, qui a marqué toute une époque. Il fut un homme sage et responsable, un homme ouvert au dialogue." Vladimir Poutine, président de la Russie
"Nous pouvons être sûr que notre pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit." Cardinal Joseph Ratzinger
"Jean-Paul II a écrit l’Histoire. A travers son oeuvre et sa personnalité impressionnante, il a changé le monde !" Gerhard Schröder, chancelier d’Allemagne
"Un Souverain Pontife exceptionnel." Jacques Chirac
"Peut-être le plus grand homme du XXe siècle." Henry Kissinger
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