Houria

du 11 au 15 mars 2008
1h10

Houria

La comédienne Pamella Edouard, époustouflante, met en perspective les vibrations d’une femme dont les sourires lumineux portent aussi loin que les cris ou les pleurs. Un spectacle simplement indispensable.

Houria est là
L’Emmurée
Extraits de la pièce
La presse

  • Houria est là

"Houria est toujours là. Malgré toutes ses souffrances. En dépit de tous les efforts de l’humanité pour se donner un habit présentable, nonobstant la volonté de l’« homme » de s’affranchir, finalement, de la barbarie. Houria est là. Elle nous regarde, car elle a encore des yeux. On aurait envie d’aller vers elle, de l’attraper par la main, de la libérer de son cercle infernal. Mais dès que nous approchons d’Houria, des barreaux lourds et implacables nous obstruent la route. Ainsi Houria devient à nouveau transparente. Un simulacre de femme. Comme elle, des centaines, des milliers, des millions d’Houria dans le monde entier n’ont aucune possibilité de se faire entendre. Aujourd’hui comme hier.

J’ai écrit la première version d’Houria en 2001. Depuis, pas grand-chose n’a changé. Il n’y a plus les talibans en Afghanistan ? Bien sûr, tout est rentré dans l’ordre… Je ne sais pas quelle sera ma prochaine histoire. Mais je sais que celle d’Houria n’est pas finie. "

Gaspare Dori

Dans sa prison, entourée de ses anges, Houria crie, chante, danse, murmure cette part si belle qui fait de nous des êtres qu’aucune prison jamais n’aliènera. Cette part intérieure. Unique. Libre.

Le spectacle est soutenu par Amnesty International France et Italie.

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  • L’Emmurée

Houria est quelque part dans nos vies mais la voit-on ? Sa figure couleur de poussière la voit-on ?

Par la grâce du théâtre, d’un auteur Gaspare Dori qui l’incarne en son texte, d’une comédienne Pamella Edouard qui lui prête sa voix, elle s’approche.

La porte de la prison a claqué derrière elle et lui a livré son dernier espace, la frontière où la mort et la vie ont même respiration. Elle s’avance, vêtue d’ombre. Sans visage. Et toutes les anonymes, toutes les inconnues qui n’ont pu accéder à la lumière, toutes les invisibles, la frôlent.

Elle nous attend, attend notre regard, car au théâtre, on se sert de ses yeux, on a payé pour ça. Dehors c’est autre chose, dehors on n’est pas obligé de voir, ni de savoir, le bruit couvre les voix qui chuchotent derrière les murs.

Houria parle derrière les murs depuis toujours : mur bâti par le père, puis par le mari, par ses complices. Un mur en engendre un autre et un autre jusqu’au dernier, le plus haut, celui de la condamnation. Car si les coups qui ont blessé Houria ne comptent en rien pour ses juges, aucune de leurs lois ne veut effacer le sang qui a taché ses mains.

Elle bouge au nom des immobiles.

Houria se débat et pleure mais l’eau qui la noie est aussi eau de naissance. Dans l’espace infernal de la mort, elle réinvente la vie, elle s’offre l’enfance, le cadeau d’enfance, l’histoire qui emporte sur les ailes du rêve. Elle s’offre la jeunesse et la vieillesse, le rire et les pleurs, tous les âges. Tous les âges d’une vie défilent et jouent en transparence à travers l’opacité du mur.

Elle danse et elle crie. Son cri tranchant comme un couteau, aigu comme une flèche, perce les murs et vise ceux qui marchent tranquilles, protégés par l’arme du pouvoir. Une fois les lumières éteintes, le cri ne se taît pas. Il habite les rues que nous empruntons, il nous suit, nous précède et nous jauge.

Guyette Lyr, extrait de la préface d’Houria (Edition Abramo, 2006, bilingue).

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  • Extraits de la pièce

Connaissez-vous la forme de mon lit ? Connaissez-vous la forme de mon lit ? Non, vous ne connaissez pas la forme de mon lit.

Il y a des femmes qui rêvent d’avoir un lit à la forme d’un nuage, haut dans le ciel, libre. Une fois sur le nuage, on peut voler, on peut se déplacer d’un village à l’autre. On respire le bonheur.

D’autres femmes rêvent que leur lit ait la forme d’un cœur. Un cœur, des draps rouges et beaucoup de coussins. Le rouge est la couleur de la passion. On vit et on aime sur un lit qui a la forme d’un cœur.

Mon lit à moi n’a pas la forme d’un cœur, ni celle d’un nuage. Mon lit a la forme d’une prison.

*

J’ai toujours aimé la musique, toujours aimé les sons. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours eu une vraie prédilection pour les sons. Ils restent gravés dans ma tête. Le bouillonnement de l’eau. Le cri du marchand de chaussures. Les pas du vieil homme qui marche dans la forêt. Les volets de ma fenêtre qui s’ouvrent…

Je n’oublierai jamais le son de cette porte qui s’est refermée derrière moi. Un son sec ouaté. J’ai fermé les yeux. Je ne savais pas où j’étais. Je ne connaissais pas la personne qui m’avait achetée. Je ne savais pas où était la cuisine, où j’aurais pu me laver, j’avais tellement envie de me laver.

Le son de cette porte me poursuit encore aujourd’hui.

*

Elle pousse un cri. Puis elle s’adresse de nouveau à l’enfant imaginaire.

Tu as envie de chanter avec moi ? Alors chante ! Chante avec moi ! N’aie pas peur, ne fais pas cette tête, n’y pense pas, ça ne sert à rien. Penche ta tête en arrière, comme ça… Oui et Chante.

Elle chante une chanson populaire afghane.

*

C’était un jour de printemps. Moi dans la foule, heureuse. Un marché de mille couleurs. On dirait une fête et pourtant c’était un jour comme un autre. Je savais où je pouvais le retrouver. J’entendais les battements de son cœur. Les longues barbes ne nous avaient pas encore enfermées, la femme que j’étais pouvait encore sourire.

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  • La presse

" Il ne faut pas oublier Houria, ni ses sœurs. Bouleversant. Grâce à une interprétation sensible, sobre et dépouillée de tout artifice, ce texte prend son envol, comme l’âme de la belle Houria, assassinée parce que femme." Marie Céline Nivière, Pariscope

"Pamella Edouard, remarquable. Un beau travail élégant et juste." Pierre Vavasseur, Le Parisien

"Universel. L’interprète Pamella Edouard, utilise peu le cri. Elle brule de l’intérieur, s’empare de tous les mots - compacts comme des pierres - et éclaire un spectacle où jeu, mise en scène et lumière sont ramenés à l’essentiel." Gilles Costaz, Zurban

"Poignant et remarquable. Un chant de vie. Un incroyable comédienne : Pamella Edouard. Elle est frêle, murmure son texte avec une infinie douceur, puis tout d’un coup, à travers une danse libératrice, elle surprend. Tout est sobre et beau. Houria est un cri qui retentit dans nos consciences." Marie-Laure Atinault, Webthea

"Empli de l’urgence de dire et de témoigner (face aux archaïsmes qui ressurgissent), il nous rappelle que dans la lutte millénaire pour l’égalité des sexes, rien n’est jamais acquis, il existe encore des femmes soumises à la force aveugle de l’abus : humiliées dans leur féminité, terrorisées, violées, mariées de force. Seule planche de salut ? Une imagination féconde qui lui permet de s’évader de sa prison. C’est l’amour fou de la vie qu’elle transmet. D’une violence calme, d’une beauté rugueuse, comme brulé de l’intérieur. Une perle." Myriem Hajoui, A Nous Paris

"Seule en scène Pamella Edouard vit de l’intérieur cette abominable histoire. Elle est habitée. Et on croit à ce qu’elle nous raconte. Pamella Edouard ne laisse personne indifférent." Jean-Luc Jeener, Figaroscope

"Une pièce magnifique, simple et pure. On se révolte avec elle. On pleure, on rit avec elle." Anne-Catherine D’Espies, Femmesplus.fr

"Une pièce que tout le monde doit absolument voir." Myriam Guilhot, RFI

"S’il est difficile d’oublier Houria, on ne peut pas rester non plus amnésique face à l’interprétation parfaitement maîtrisée de la comédienne Pamella Edouard. Une interprétation fluide qui, par la magie du geste et du jeu, paraît couler de source." Alain Balseiro, France 2

"Une Pamella Edouard époustouflante dans un jeu de scène impressionnant." Deepa Bhookhlun, L’Express

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Sélection d’avis du public

RE: RE: RE: Houria, la femme que j’étais Le 19 avril 2006 à 18h58

Le but de ce texte est d'aller au delà du spectacle, de nous aider à remettre en cause des comportements enracinés dans notre société depuis des siècles et qui peuvent se manifester dans des formes extrêmes (comme sous les talibans) mais également dans des formes plus "soft". En tant qu'auteur de la pièce, j'aimerais que ce spectacle soit une occasion pour chacun d'entre nous d'entamer une reflexion sur soi-même et sur ce que nous faisons tous les jours pour ne pas abuser de nos droits ou de notre pouvoir. Les témoignages des spectateurs jusqu'ici semblent aller dans cette direction.

RE: RE: Houria, la femme que j’étais Le 19 avril 2006 à 12h29

Je pense que vous avez totalement saisi le sens de cette pièce. Dans sa préface à l'édition italo-française du texte, qui va paraître prochainement, Guyette Lyr dit que Houria parle au nom des invisibles, des anonymes, des inconnues.

RE: Houria, la femme que j’étais Le 6 avril 2006 à 14h25

émotion, émotion, émotion... Pamella Edouard transmet certes la souffrance de la femme en Chadri, mais aussi celle de la femme en jeans, en string ou décolleté... la souffrance cachée sous de faux rires ou sourires figés... souffrance cachée sous des modes de vie modernes... souffrance cachés sous une vie artificielle... Houria pour dénoncer le faux semblant... dénoncer la non existence... Merci Houria, merci Pamella Edouard Seg Journaliste

Houria, la femme que j’étais Le 23 mars 2004 à 22h02

A la découverte d'une âme Seule, sur la scène, Pamella Edouard dit l'émouvant texte de Gaspare Dori. Elle se présente recouverte d'un voile qu'elle jette pour se montrer dans toute sa souffrante vérité. Avec des gestes simples, mais dont chaque mouvement exprime toutes les nuances de son âme. Extatique, comme une épure. Elle passe pourtant, des larmes aux rires, avec le naturel propre aux grandes artistes. Tragédienne consommée, elle nous fait penser à la très grande Maria Casarès qui a tant ému pendant des années toute une génération. Nous arrivons ici à la très haute pointe de la poésie. Elle illustre le texte si étroitement, que c'est son âme qui nous pénètre et nous fait découvrir tout ce qu'il y a à accomplir dans ce monde barbare. Meg Galletti Boucrot Poète - écrivain

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RE: RE: RE: Houria, la femme que j’étais Le 19 avril 2006 à 18h58

Le but de ce texte est d'aller au delà du spectacle, de nous aider à remettre en cause des comportements enracinés dans notre société depuis des siècles et qui peuvent se manifester dans des formes extrêmes (comme sous les talibans) mais également dans des formes plus "soft". En tant qu'auteur de la pièce, j'aimerais que ce spectacle soit une occasion pour chacun d'entre nous d'entamer une reflexion sur soi-même et sur ce que nous faisons tous les jours pour ne pas abuser de nos droits ou de notre pouvoir. Les témoignages des spectateurs jusqu'ici semblent aller dans cette direction.

RE: RE: Houria, la femme que j’étais Le 19 avril 2006 à 12h29

Je pense que vous avez totalement saisi le sens de cette pièce. Dans sa préface à l'édition italo-française du texte, qui va paraître prochainement, Guyette Lyr dit que Houria parle au nom des invisibles, des anonymes, des inconnues.

RE: Houria, la femme que j’étais Le 6 avril 2006 à 14h25

émotion, émotion, émotion... Pamella Edouard transmet certes la souffrance de la femme en Chadri, mais aussi celle de la femme en jeans, en string ou décolleté... la souffrance cachée sous de faux rires ou sourires figés... souffrance cachée sous des modes de vie modernes... souffrance cachés sous une vie artificielle... Houria pour dénoncer le faux semblant... dénoncer la non existence... Merci Houria, merci Pamella Edouard Seg Journaliste

Houria, la femme que j’étais Le 23 mars 2004 à 22h02

A la découverte d'une âme Seule, sur la scène, Pamella Edouard dit l'émouvant texte de Gaspare Dori. Elle se présente recouverte d'un voile qu'elle jette pour se montrer dans toute sa souffrante vérité. Avec des gestes simples, mais dont chaque mouvement exprime toutes les nuances de son âme. Extatique, comme une épure. Elle passe pourtant, des larmes aux rires, avec le naturel propre aux grandes artistes. Tragédienne consommée, elle nous fait penser à la très grande Maria Casarès qui a tant ému pendant des années toute une génération. Nous arrivons ici à la très haute pointe de la poésie. Elle illustre le texte si étroitement, que c'est son âme qui nous pénètre et nous fait découvrir tout ce qu'il y a à accomplir dans ce monde barbare. Meg Galletti Boucrot Poète - écrivain

Informations pratiques

Lavoir Moderne Parisien

35, rue Léon 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gare du Nord Salle climatisée
  • Métro : Château Rouge à 337 m, Marcadet - Poissonniers à 395 m
  • Bus : Doudeauville à 184 m, Pont Marcadet à 217 m, Château Rouge à 301 m, Labat à 390 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Lavoir Moderne Parisien
35, rue Léon 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 15 mars 2008

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