
Aujourd’hui, les émotions sont devenues de nouvelles ressources à exploiter : les réseaux sociaux les monétisent, le marketing politique les oriente, et les intelligences artificielles les analysent en temps réel. Face à ce constat, Vimala Pons élabore une parade singulière : un passage en revue de 200 émotions et une partition musicale pour dix interprètes, trois canons à vent et un satellite.
Au cinéma comme sur scène, Vimala Pons s’impose en figure polymorphe, naviguant avec agilité entre plusieurs disciplines, tout à la fois autrice, actrice, performeuse et musicienne. Sa virtuosité d’interprète, tout comme son travail protéiforme camouflent en réalité une plongée dans l’intime, émaillée d’un humour féroce. Elle s’est notamment révélée dans Grande, créé avec Tsirihaka Harrivel, et Le Périmètre de Denver, par sa capacité à maintenir sur sa tête d’imposants objets — réels et symboliques.
Dans Honda Romance, Vimala Pons poursuit cette recherche de l’équilibre, en s’intéressant cette fois à ce qui le menace : un nouveau dialogue avec la gravité, qui devient ici la métaphore de notre instabilité émotionnelle. Aujourd’hui, les émotions sont devenues de nouvelles ressources à exploiter : les réseaux sociaux les monétisent, le marketing politique les oriente, et les intelligences artificielles les analysent en temps réel. Face à ce constat, Vimala Pons élabore une parade singulière : un passage en revue de 200 émotions et une partition musicale pour dix interprètes, trois canons à vent et un satellite.
Une variation sur la marche, mêlée aux échos et aux formes de notre monde numérique : messages audio, brouillons de textos, vieux diaporamas — tous ces fragments obsolescents qui sont les traces de nos vies affectives. Nourrie par l’ancienne théorie des humeurs d’Hippocrate et les écrits de Madame de Staël, l’artiste se fait « humoriste » — non pas au sens contemporain, mais dans son sens archaïque : un être gouverné par ses humeurs, sujet à des variations affectives imprévisibles. Honda Romance devient alors un véritable cas d’étude : une table d’anatomie où les états mentaux se transforment en sons et en gestes, révélant les liens entre affections de l’âme, technologie et dynamiques du mouvement. Sur les compositions musicales de Tsirihaka Harrivel et Rebeka Warrior, elle chorégraphie pour dix chanteur·euses un ballet sensible et cruel, empreint de nostalgie.
Puissant, original, touchant
Les premières 15 minutes sont curieuses, inventives, l’intérêt est piqué. On accorde un doute pour la deuxième partie, souvent trop agressive et sans contexte. On devient otage pendant la dernière heure d’un spectacle prétentieux et vomitif d’effets de sons et lumières épileptogènes, sans justification de fond. Votre temps ne vaut pas zéro, épargnez-vous ce spectacle.
Je ne connaissais pas Vimala Pons qui est sans doute une athlète et qui a des propositions performatives intéressantes… Mais autant la première partie avec la femme écrasée et le discours haché sur le monde contemporain est émotionnellement intense, autant la deuxième partie est trop longue, répétitive et se banalise malgré les chants magnifiques et la belle surprise de fin. Trop de colère et pas assez de poésie pour moi
Pour 3 Notes
Puissant, original, touchant
Les premières 15 minutes sont curieuses, inventives, l’intérêt est piqué. On accorde un doute pour la deuxième partie, souvent trop agressive et sans contexte. On devient otage pendant la dernière heure d’un spectacle prétentieux et vomitif d’effets de sons et lumières épileptogènes, sans justification de fond. Votre temps ne vaut pas zéro, épargnez-vous ce spectacle.
Je ne connaissais pas Vimala Pons qui est sans doute une athlète et qui a des propositions performatives intéressantes… Mais autant la première partie avec la femme écrasée et le discours haché sur le monde contemporain est émotionnellement intense, autant la deuxième partie est trop longue, répétitive et se banalise malgré les chants magnifiques et la belle surprise de fin. Trop de colère et pas assez de poésie pour moi
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