Histoire d’amour

Lille (59)
du 1 au 16 mars 2002

Histoire d’amour

« Histoire d’amour » s’invente en pièce de théâtre devant le spectateur. Cette apparente complexité du texte n’existe pas par goût de l’effort gratuit ou par espièglerie mais par nécessité. Nécessité de la formulation, de la re-formulation devant ce qui reste le plus difficile à raconter.

     
Présentation
L’Histoire…(s)
Histoire d’amour (derniers chapitres)
Le débat
Stuard Seide : soutenir la relève de demain

Histoire d’amour n’est pas une pièce simple, Jean-Luc Lagarce y est revenu, après un premier « repérage ». Et ces « derniers chapitres » en font une pièce qui se raconte au moment où elle se fait. « Histoire d’amour » s’invente en pièce de théâtre devant le spectateur. Cette apparente complexité du texte n’existe pas par goût de l’effort gratuit ou par espièglerie mais par nécessité. Nécessité de la formulation, de la re-formulation devant ce qui reste le plus difficile à raconter, parce que le plus intéressant à vivre, une histoire d’amour. Quand toutes nos impressions sont croisées, nos désirs multiples, parfois incernables, la forme de l’écrit est nécessairement le reflet de ce mouvement. C’est ce qui donne à ce texte sa force souterraine, sa pertinence et sa légitimité aujourd’hui à être représenté.
Tout le travail de l’équipe de création sera de faire paradoxalement « atterrir » la pièce, l’ancrer dans une réalité de plateau pour faire « décoller » notre théâtre : celui de l’amour brisé, de la rengaine du bonheur passé, du risque d’aimer et de son incroyable humanité.
Pas de nostalgie, pas pathos. C’est le bonheur supposé entre les lignes, ce fameux bonheur perdu que nous chercheront à représenter pour donner au texte, à la narration toute sa saveur. La force des musiques et la sensualité des corps en sont les ingrédients de choix.

Laurent Hatat

« Le résumé de l’histoire, c’est cela. Nous vivions tous les trois ensemble … On ne comprend pas très bien ce qui se passe; Quelqu’un trahit.»
Le premier homme Histoire d’Amour
Ils sont trois, deux hommes et une femme. Ils s’aimaient. Celui qui a le plus souffert (dit-il) veut raconter. Les deux autres l’aident parfois, renâclent d’autres fois. Et ils s’embarquent tous trois dans l’aventure de dire ce qui fait mal, la trahison, la séparation, ce qui est détruit, ce qui reste.
Ou serait-ce plutôt : Il écrit des histoires et leur fait lire son texte, une femme et un autre homme… Histoire d'amour, c'est la répétition et la construction d'une histoire. C’est une pièce sur l’acte de création, son origine. Personne n’est dupe !
Ou encore :
Il s’en va. Pour toujours. Alors pour exister encore, il fait vibrer l’air de l’histoire de sa vie, une dernière fois.
Comment vivre , créer, aimer encore…. Histoire d'amour chemine sur les pentes escarpées de la mémoire transformée en objet de théâtre, de la réalité métamorphosée en fiction. Entre labyrinthe et puzzle, le jeu se fait savant. Une architecture de la fausse transparence.

Haut de page

Jamais, à ma connaissance, Jean-Luc Lagarce n’aura été aussi loin dans sa tentative de conciliation entre ces deux extrêmes qui font notre théâtre : « faire semblant ou vivre nos vies ». Deux extrêmes qui, comme souvent chez Lagarce, ne s’opposent plus mais se mêlent, jeu de miroir subtil entre salle et scène, plateau et coulisse, histoire et absence d’histoire.
Ici, l’histoire se construit, devant nous, avec nous. Les comédiens, car ils le sont, nous parlent et vivent leur vie. Entre les êtres du plateau et ceux de la salle, nous, maintenant une aventure intime peut naître, sur les bases humanistes de l’entendement, de la raison. Vivre nos vies.
Là, l’histoire se joue, se ressent. Les personnages, car nous le voulons, tentent de dire ce qui s’est passé avant, échouent, reprennent, disparaissent puis s’avancent de nouveau dans la lumière et lâchent le mot qui claque. Effet de son, effet de lumière, le théâtre assumé d’un émerveillement encore possible. Faire semblant.
Monter Histoire d’amour (derniers chapitres) se place pour moi dans cette démarche étrange et périlleuse de se raconter en ne sacrifiant rien. Pouvoir faire un théâtre lucide et enchanté, un théâtre exigeant et souriant, un théâtre à l’aune de cette gravité légère, si pertinemment contemporaine que nous offre Jean-Luc Lagarce. De l’art, si l’on veut, du vivant, certainement. Parler d’amour, oui, d’une voix forte, posée entre l’enchantement du monde et une effroyable lucidité. « Jouer, juste, rien d’autre. » 

Laurent Hatat

Haut de page

La présence d'un metteur en scène associé dans une Scène nationale est toujours sujette à débat : alibi artistique de maisons destinées essentiellement à l’accueil ? Empêcheur de penser en rond dans des programmations trop éclectiques ? Pourvoyeur d'ateliers de sensibilisation pour des publics en voie d'évangélisation théâtrale ? Toutes ces ornières nous guettent, tant la vie au quotidien de nos structures conduit immanquablement à des concessions.
L'Hippodrome n'échappe pas à ces écueils, et nous cherchons, avec une perversité légère à nous « en jouer », au sens propre du terme. Laurent Hatat l'a bien compris, qui accepte de discuter avec nous de projets autres que les siens, qui participe au débat interne concernant la création, qui apporte donc le sel sur la table ;
L’Hippodrome de Douai a fait de la création d'écritures contemporaines le cœur même de sa programmation. Laurent Hatat est donc associé à nos activités comme l'animation d'un Cercle de lecture (débat autour de textes récemment écrits ou traduits avec une dizaine de metteurs en scène de la région), la formation (option théâtre, ateliers d'amateurs), la création de formes « légères » (lectures, spectacles d'appartement)...
En montant ses projets, nous nous ouvrons aux auteurs qui 1’ intéressent (Lagarce, cette année, et sûrement un parcours dans les écritures de langue germanique à l'avenir). Nous essaierons de l’accompagner, à ce moment de sa jeune destinée où chaque geste compte, chaque décision pèse et où pourtant tout est encore projet, énergie, désir.

Marie-Agnès Sevestre - Directrice de l’Hippodrome

Haut de page

J’ai connu Laurent Hatat peu après mon arrivée au Théâtre du Nord. Ce n’est que plus tard que j’ai pris connaissance de son travail et que j’ai été frappé par sa rare intelligence scénique. Il a une manière bien à lui de sculpter l’espace et le temps, et sait diriger ses comédiens avec subtilité et rigueur. Lorsqu’il est venu me voir avec le projet Histoire d’Amour, j’ai été immédiatement séduit et convaincu de son intérêt. Ça me semblait à tout point de vue une occasion de rencontre,  entre l’univers personnel de Laurent et l’œuvre sensible de Lagarce ; entre la compagnie Anima Motrix et le Théâtre National de Région.  En accompagnant d’une façon active Laurent dans sa nouvelle création, en lui offrant les conditions de répétitions dignes d’un artiste de son talent, Le Théâtre du Nord est au cœur de sa mission : faire vivre le théâtre d’aujourd’hui, et soutenir la relève de demain. 

Stuart Seide – Directeur du Théâtre du Nord

Haut de page

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Théâtre du Nord

4, place du Général de Gaulle 59026 Lille

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Salle climatisée
Spectacle terminé depuis le samedi 16 mars 2002

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 20%
Pauline & Carton

La Scala Paris

Partenaire
- 44%
La Loi du marcheur

Théâtre de la Bastille

Oublie-moi

Théâtre Actuel La Bruyère

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Spectacle terminé depuis le samedi 16 mars 2002