Gouaches

Paris 18e
du 22 septembre au 15 octobre 2005
1H20

Gouaches

A travers une histoire simple, Gouaches développe des thèmes douloureux tels que la solitude de l’enfance, l’enfermement sur soi, le rapport difficile au monde, la fragilité du corps et des sentiments face à la violence des autres. Une fille aime une fille, un homme au milieu plaît assez à l’une, déplaît à l’autre. Ils débarquent dans un appartement qu’ils croient vide, alors que s’y trouve une vieille femme et qui va reconnaître en l’une des filles sa fille et qui, rapidement va se prendre un peu trop au jeu.

Des thèmes douloureux
La catastrophe d’être né
Une écriture particulière
La compagnie

A travers une histoire simple, Gouaches développe des thèmes douloureux tels que la solitude de l’enfance, l’enfermement sur soi, le rapport difficile au monde, la fragilité du corps et des sentiments face à la violence des autres.

Une fille aime une fille, un homme au milieu plaît assez à l’une, déplaît à l’autre. Ils débarquent dans un appartement qu’ils croient vide, alors que s’y trouve une vieille femme, figure de « l’éternelle mère à côté de la plaque » nous indique Séréna et qui va reconnaître en l’une des filles sa fille et qui, rapidement va se prendre un peu trop au jeu. On parle aussi d’un homme dans une cuisine, hors scène, qui tient un accordéon qui devient vite la clé inespérée de tous leurs rêves.

Dans ce huis clos, les trois personnages vont se retrouver confrontés à eux mêmes, au pied du mur, se débattant avec le peu d’espoir qu’il leur reste et cherchant une issue vers un extérieur dont ils sont victimes.

Le texte est publié aux éditions Tapuscrit n°94, Théâtre Ouvert.

Haut de page

C’est en fait « la catastrophe d’être né » qui anime les personnages de Séréna et qui les fait aller au bout de leur nuit, dans l’impasse de leur désespoir, au pied du mur, sur la faille, dans un état de lassitude, de fatigue extrême où le peu de vie qui leur reste leur permet de se débattre pour les uns mollement, pour les autres avec plus de conviction (mais si peu), avec la petite partie d’espoir qui s’accroche à leur peau errante, avant de se laisser tomber dans le gouffre. D’ailleurs, l’un des personnages se nomme L’Acrobate ; elle est en effet comme son nom l’indique, sur un fil, prête à tomber.

Ce face à face avec eux même les empêche de communiquer avec les autres. Les seuls moments où cette tentative de communication semble possible, seraient ceux de l’amour physique et de la création. Ce sont des instants qui doivent être considérés comme des moments d’espoir probable où l’individualisme imposé par la société cède à l’ultime instinct communautaire qui leur permet de communiquer et de percevoir dans une sorte de transe collective une réponse animale à leur déchéance.

Séréna dit de ces moments qu’ils n’ont rien de poétique, mais qu’ils sont la poésie d’aujourd’hui, une poésie allant à l’essentiel de l’humain, à ce qu’il a de plus fondamental mais aussi de plus brutal et de plus désespéré et qui immanquablement nous touche. Le monde nous offre-t-il d’autres perspectives ?

Séréna est un dramaturge de l’entre deux où le spectateur tient la main des personnages jouant leur destin sans but sur le bord d’un précipice. Mais attention ce n’est pas l’esthétique du pessimisme, juste un constat dans lequel il a apprit dit-il à voir de la beauté dans la déchéance, le gâchis, la violence.

C’est parce que ces personnages sont en quelque sorte « jetés » dans un huis clos, qu’ils peuvent prendre conscience d’être au bord d’un précipice où le danger qu’ils encourent, se révèle sur l’échelle de leur désespoir. Cela nous permet d’ailleurs de rapprocher Gouaches de l’univers Beckettien.

Haut de page

D’abord il y a la forme de ce texte, concise, qui va à l’essentiel, qui ne s’encombre pas de détails comme si chaque mot, chaque action en trop, pouvait peser sur les personnages et les faire basculer. Ils se doivent d’être précis, non pas que le temps leur soit compté (ils sont hors du temps) mais la fatigue qui les accable les contraint à ne pas se répandre mais à peser chaque mot.

C’est un huis clos qui fonctionne à la manière d’un coup de point. Ce qui ne signifie pas que leur esprit ne dérive pas, ne s’éloigne pas de la réalité, puisqu’ils racontent leurs rêves et se projètent dans un avenir qui ne sera jamais le leur. Au contraire, c’est parce qu’ils sont dans un hors temps, un espace hors de la société, dans un sas entre la vie et la mort dans lequel chacun, à sa manière, est tiraillé, qu’une tension se créée. C’est cet écart où ils cherchent le moyen de survivre qui leur donne ce besoin de précision.

D’autre part, cette écriture si particulière demande une grande attention qui ne peut être laissée à l’écart. C’est écriture est de « la poésie du ratage » dit-il, qui révèle des phrases épurées, s’arrêtant brutalement comme au bord d’un précipice. Car ses phrases, il les coupe en y mettant un point final, elles sont véritablement terminées, achevées, il est inutile d’en connaître la fin. Le but de cette écriture qui « laisse à désirer », (c’est à dire qui entretient le mystère) est d’être à cheval entre la limite et le hors limite pour que le spectateur s’implique, travaille à recomposer ce qui manque; le jeu des répétitions provoquant des contresens, la ponctuation qui est au service du rythme et non du sens, bref, la structure peu littéraire contribue à cela.

Haut de page

La compagnie Téatr’om a été fondée en octobre 2003 pour la création de son premier spectacle intitulé La poule égorgée, adaptation du conte du même nom de l’auteur uruguayen Horacio Quiroga. Pour l’année 2005, la compagnie Teatr’om et son metteur en scène Lélio Plotton, s’aventurent dans l’exploration et la découverte de Gouaches de l’auteur français Jacques Séréna. Gouaches a été sélectionné et programmé au 2ème Festival artistique Ici et Demain en mars 2005, ainsi qu’à la 9ème Fête théâtrale de Paris III au mois de mai de la même année.

Notre travail a été motivé par le désir de se confronter à une écriture d’aujourd’hui, qui représente une entreprise de lucidité sur notre monde corrompu par la marchandisation de toutes valeurs, interdisant tout espoir de liberté et conduisant à la déchéance.

Haut de page

Sélection d’avis du public

RE: De la présence! Le 4 octobre 2005 à 14h03

ou les as-tu vu en représentation ???

De la présence! Le 4 octobre 2005 à 13h13

Voici une jeune compagnie qui sert avec justesse un texte fort, poignant, simple, une langue du désir et de la perte. Nous sommes happés par ces jeunes comédiens qui déambulent dans cet espace sans issu. De la présence. Bravo!

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

RE: De la présence! Le 4 octobre 2005 à 14h03

ou les as-tu vu en représentation ???

De la présence! Le 4 octobre 2005 à 13h13

Voici une jeune compagnie qui sert avec justesse un texte fort, poignant, simple, une langue du désir et de la perte. Nous sommes happés par ces jeunes comédiens qui déambulent dans cet espace sans issu. De la présence. Bravo!

Informations pratiques

Pixel

18, rue Championnet 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Lieu intimiste Montmartre Porte de Clignancourt Salle climatisée
  • Métro : Simplon à 326 m
  • Tram : Diane Arbus - Porte des Poissonniers à 343 m
  • Bus : Championnet à 121 m, Simplon à 339 m, Albert Kahn à 395 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Pixel
18, rue Championnet 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 15 octobre 2005

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 20%
Pauline & Carton

La Scala Paris

Partenaire
- 44%
La Loi du marcheur

Théâtre de la Bastille

Oublie-moi

Théâtre Actuel La Bruyère

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Spectacle terminé depuis le samedi 15 octobre 2005