Flamenco

Une soirée en deux parties :  un ballet flamenco de Javier Barón suivi par Carmen Linares qui nous entraîne à l'essence du "cante jondo"

Présentation  
1ère partie Baile de hierro ! Baile de bronce !
2ème partie Carmen Linares

Pour certains observateurs amoureux, le flamenco est fait de cinq arts différents : le cante, primordial, la guitare, la danse, les palmas (mains frappées) et les coplas (poèmes populaires). Pour autant, cet art n'a rien de figé. Réunis pour la première fois sur scène à Paris, Javier Barón et Carmen Linares symbolisent ce renouveau du flamenco entre tradition et avancée stylistique.

Ainsi Javier Barón, avec Danse de fer, danse de bronze, pour 5 hommes, rendra hommage à Vicente Escudero, chorégraphe et danseur qui fut au début du XXème siècle l'un des premiers rénovateurs du flamenco, le débarrassant d'un certain maniérisme.

Quant au chant de Carmen Linares, dont la voix à la technique parfaite en fait une vedette incontestée en Espagne, il sera alors " ce sang de la bouche " comme le désignent les puristes pour évoquer la compagnie flamenca. Un peu comme la rencontre du feu et de la flamme.

Haut de page

Chorégraphie et conception du spectacle : Javier Barón

Danse : Javier Barón, Ramón Martínez, Luis- Miguel González, Manuel Betanzos, Angel Atienza
Chant : Segundo Falcón, Juan-José Amador
Guitare : José Quevedo " Bolita ", Javier Patino
Percussions : Manuel Muñoz

Danse de fer, danse de bronze

A travers la figure de Vicente Escudero, j'aimerais refaire de la recherche un exercice artistique, dans lequel la tradition se mêlerait à la technologie actuelle pour former un spectacle ayant pour protagonistes la danse et le flamenco.

Dans son décalogue, Vicente Escudero nous invite à " perpétuer la tradition de la danse flamenco pure et masculine ". Mon idée est de reprendre à mon compte cette invitation en partant du vertige et de la solitude que nous ressentons tous face à la nécessité de création. Et ce, de la seguiriya et la danse de quatre hommes jusqu'à la solitude des rythmes inachevés et les figures de chorégraphies esquissées.

Javier Barón

Vicente Escudero

La relation entre le flamenco et l'art contemporain présente un grand intérêt, tant du point de vue du flamenco que du point de vue de l'histoire de l'art du XXe siècle. Ce n'est pas uniquement parce que la question a été jusqu'à présent à peine abordée mais, surtout, parce que tout au long du siècle, l'art contemporain et le flamenco ont témoigné d'un intérêt mutuel, intérêt matérialisé à travers des collaborations fécondes ainsi que des métissages dans un sens comme dans l'autre.

Il ne fait aucun doute que Vicente Escudero fait partie des artistes qui ont le plus favorisé ces métissages. Ce danseur important dans l'histoire du flamenco a vécu une relation intéressante avec la création plastique qui n'était pas due uniquement, comme dans la plupart des cas, à ses amitiés avec des artistes et des intellectuels. Ce contact s'est fait chez lui de l'intérieur : étant lui-même un peintre intéressant influencé par le cubisme et le surréalisme, il a cherché avant tout, en tant que danseur, à faire évoluer les formes flamencas, adaptant dans ses spectacles les innovations esthétiques de l'avant-garde du début du siècle et révolutionnant ainsi la danse. L'exemple le plus représentatif est peut-être cette pièce avec deux moteurs et le son cyclique et répétitif généré par deux dynamos aux fréquences distinctes. Escudero a conçu une chorégraphie dans laquelle le rythme de la danse était créé par le bruit de ses pieds.

En même temps, Vicente Escudero est considéré comme l'interprète d'un flamenco des plus purs. Grand technicien, son interprétation est dépouillée de toute ornementation. Sa recherche de formes épurées le conduit ainsi à élaborer un décalogue dans lequel il explique comment danser le flamenco sans trahir son essence. En 1940, au Théâtre Espagnol de Madrid, il danse pour la première fois la seguiriya, l'innovation la plus importante qu'il ait apporté au flamenco.

Décalogue de Vicente Escudero sur la danse flamenca

1. Danser de manière virile
2. Sobriété
3. Tourner le poignet de l'intérieur vers l'extérieur, en joignant les doigts
4. Danser de manière sage et confiante
5. Les hanches immobiles
6. Harmonie de pieds, de bras et de tête
7. Esthétique et plastique, sans mystifications
8. Style et accent
9. Danser avec le costume traditionnel
10. Parvenir à une variété de sons avec le cœur, sans fers aux pieds, sans plateaux factices ni autres accessoires.

Notes sur mon décalogue

Mais j'affirme que ce duende dont parlent tant érudits et profanes est un mythe qui disparaît lorsque l'on danse avec sobriété et honnêteté, pour n'être plus alors que le mystère propre à tout art. Quiconque souhaite pratiquer une danse pure doit se conformer aux dix points de mon décalogue. A l'heure actuelle, je ne connais personne qui en fasse un usage complet. Quelques rares danseurs font appel à trois ou quatre de ces points, les autres brillent par leur absence. C'est pourquoi je les invite solennellement à suivre la véritable tradition de la danse flamenca pure et dure.

 

Danse de feu

Danse de fer, danse de bronze : c'est par ces mots que Vicente Escudero, le génial et singulier danseur du XXe siècle, conclut son livre Mi baile (Ma danse), évoquant ainsi sa vision personnelle du flamenco. Le spectacle se présente comme une succession de tableaux, chacun d'entre eux s'intéressant à la philosophie artistique de Vicente Escudero. Le premier tableau traite de sa principale création pour la danse flamenca, la seguiriya. Le deuxième présente une rétrospective du séjour d'Escudero au Sacromonte, le quartier gitan de Grenade. Dans le troisième tableau, les alegrías définissent l'envergure de l'artiste, toujours depuis la perspective de Javier Barón. Le quatrième tableau présente la formation définitive du danseur, son couronnement artistique, avec le zapateado et la farruca. L'étape suivante fait référence au décalogue de la danse rédigé par Escudero. La soleá se dissout alors dans les tendances avant-gardistes qui lui ont toujours inspiré des rythmes et des idées nouvelles, avec les sons générés par les moteurs et les machines. Le dernier tableau, enfin, nous présente l'héritage de Vicente Escudero, centré de nouveau sur l'exécution de la seguiriya.

Faustino Núñez

Histoire de fer, histoire de bronze

Notre histoire est une histoire simple : le monde antique envahit la solitude d'un homme afin d'aider et de renforcer sa vision de créateur. Nous n'avons pas l'ambition de recréer la figure de Vicente Escudero dans un contexte biographique et historique, ni d'appréhender ses leçons comme des paradigmes irréfutables. Ce qui nous intéresse, c'est son esprit de liberté, sa quête, sa vision du monde, qui forment le sédiment que nous opposons à notre homme et qu'il utilise dans sa propre création. 

Notre histoire est une histoire simple, celle d'un créateur et de sa solitude, sa douleur, sa satisfaction et sa quête sans tabous ni duperies.

Juan Dolores Caballero

Haut de page

 

Chant : Carmen Linares
Guitare : Paco Cortés
Palmas : Ana González, Federico Baeza

Carmen Linares : humanisme créateur

L'art flamenco a toujours eu ses grandes figures féminines, surtout dans la danse. Dans le flamenco, la femme est l'inspiratrice, la destinataire et la protagoniste de la plupart des textes ou coplas : femme-mère, femme-compagne, femme-femelle (objet de désir) ou femme-péché (responsable du malheur des hommes). Le chant féminin est aussi profond que celui des interprètes masculins. Ainsi, le chant flamenco tel que nous le connaissons aujourd'hui est le fruit du travail d'excellents chanteurs et chanteuses professionnelles.

L'œuvre jusqu'à présent la plus ambitieuse de Carmen Linares représente l'enregistrement, devenu un classique du genre, d'une anthologie de chant flamenco, dédiée précisément à la femme. On retrouve le goût raffiné de Carmen Linares dans les créations flamencas qu'elle nous offre : elle, qui admire les grandes formes traditionnelles du chant, sait actualiser et renouveler le caractère musical, la ligne mélodique, l'instrumentation et les textes afin de continuer à transmettre au public d'aujourd'hui la force singulière présente dans le flamenco.

Carmen Linares nous entraîne à l'essence du cante jondo, cette tension contrôlée qui différencie le chant de la chanson. Son chant incarne un humanisme créateur.

Haut de page

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Chaillot - Théâtre national de la Danse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 26 janvier 2002

Pourraient aussi vous intéresser

La Voix d'Or

Théâtre Actuel La Bruyère

Madame Butterfly

Opéra Bastille

- 15%
Spectacle terminé depuis le samedi 26 janvier 2002