Fatma

Paris 19e
du 9 septembre au 11 octobre 2003

Fatma

Fatma est femme de ménage dans un ministère et à la mairie d’Alger. Ce poste d’observation lui permet de porter un regard ironique sur la société algérienne, sur le monde en général. Aujourd’hui, jour de la Fête de l’Indépendance, c’est son tour de lessive sur la terrasse de son immeuble. Dé

Présentation
Note de mise en scène
Le jeu
La scénographie

Présentation

Fatma, l’unique personnage de la pièce est femme de ménage dans un ministère et à la mairie d’Alger, « deux fonctions que beaucoup m’envient ! ». Une journée par mois, la terrasse de son immeuble lui appartient pour étendre son linge. C’est une journée heureuse, de totale liberté. Une journée sans personne sur le dos. Occupée à sa lessive, elle travaille dans la joie : « Il n’y a que sur la terrasse où je peux respirer librement… parler librement ». Mais cette journée est une journée particulière puisqu’il s’agit de la fête de l’Indépendance. Du haut de sa terrasse, Fatma voit défiler les scouts et parle de son pays…

Cette femme intelligente « qui n’a pas l’habitude de s’énerver » mais que tout met en colère, est douée pour le portrait. Elle sait en une phrase, une attitude, par sa verve et son sens comique, nous faire vivre un personnage, comme le sage Ammi el Hadj son voisin, la pimbêche Saïda, Hnifa la commère et son époux Lakhdar. Mais elle évoque aussi, avec une grande émotion, son amitié avec Fatima, son amie d’enfance devenue médecin, son amour de jeunesse Arezki qu’elle n’a pas épousé, sa tendresse pour son père, ses rêves d’enfant…

Fatma, c’est une femme d’Alger, amusante et caustique, qui porte un regard ironique sur le monde en général et l’individu en particulier, comme ce haut responsable du ministère qui lui avoue que « la démocratie, c’est comme une mode, elle ne durera que le temps d’une mode ».

Fatma est une femme parmi les femmes de celles, anonymes, qu’on croise dans la rue sans rien savoir de leur destin, de leurs souffrances ou de leurs joies et qui sont des sœurs, des mères, des épouses… des femmes.

Fatma incarne toutes les femmes du monde qui sont étouffées, exploitées, bâillonnées, avec ou sans voile.

« J’aime monter sur la terrasse, cette journée, je l’attends avec une joie immense. Ce jour-là je me sens reine… des femmes de ménage, certes, mais reine tout de même ».

Note de mise en scène

La langue de M’hamed Benguettaf est claire, précise, rythmée et crée un mouvement dynamique dans lequel la mise en scène doit s’inscrire. Fatma, au fur et à mesure du spectacle, va se libérer dans la parole et dans le mouvement. Il s’agit de montrer le trajet de cette femme en l’accompagnant simplement sans jamais le souligner ni l’alourdir. Fatma étend son linge, se bat avec ses pinces, c’est donc une pièce réaliste. Fatma s’arrête, rêve, redevient une femme, toutes les femmes, et c’est une pièce onirique.

C’est cette dimension de Fatma, être universel, que la mise en scène a voulu mettre en valeur. Donc pas de lessive en direct, pas de rinçage à grande eau : simplement deux fils qui se rempliront du linge de Fatma, des dépouilles successives de Fatma, de sa robe qui redevient robe de jeune fille, de son voile, d’un torchon derrière lequel elle se dissimule et qu’elle écarte brusquement comme pour entrebâiller enfin une porte…

La mise en scène, à l’image des fils que Fatma tend, invente le lien entre la ménagère du début qui balaie avec rage et la femme emplie d’une poésie refoulée, niée, qui nous entraîne « sur la crête des vagues » à la fin de la pièce.

Le jeu

Fatma n’est pas avare de coups d’épingles sur ceux qu’elle croise dans sa vie. Caustique, elle imite ses voisins, ses chefs… elle passe sans arrêt du registre comique au registre dramatique. Là encore, pas question d’appuyer les effets. Si la comédienne se coule avec un vrai plaisir dans la peau des différents protagonistes, c’est davantage par le rythme propre à chacun des personnages que par la caricature. Le jeu a cherché à explorer la différence de respiration, de débit… Coller au plus près du texte de Benguettaf qui connaît si bien son « petit monde ».

Quant aux blessures intimes du personnage, nous nous sommes appliqués à retrouver les résonnances entre la femme de ménage d’Alger et la comédienne issue de l’immigration qui revendique ses racines. Conjuger les émotions pour arriver à la simplicité, l’évidence de la douleur sans tomber dans le tragique. La douleur de Fatma est celle des femmes simples et aussi celle d’un pays, l’Algérie d’aujourd’hui.

La scénographie

Les éléments de décor sont simples : des pierres de corniche, un petit banc, deux fils et une bassine de linge suffiront pour que Fatma construise son propre univers : un univers réduit à une terrasse entre ciel et terre qui contient le monde entier.

Les lumières donneront à sentir l’atmosphère spécifique de cette terrasse algéroise. C’est l’aube… le soleil va se lever… l’odeur du jasmin embaume l’air… une femme nous parle.

« C’est pour cela que j’aime la terrasse… Pour me rapprocher du ciel… le ciel te laisse parler ».

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Spectacle terminé depuis le samedi 11 octobre 2003

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