Fabien Martin/Arthur H

Fabien Martin
La passion des mots d'Arthur H
La genèse de l'album Négresse Blanche

• Fabien Martin

Chansons à texte et à musique. Difficile à cataloguer, sa musique se nourrit de folklore, tango, pop modern, vieilles chansons françaises. Elle dépeint nos relations et nos émois au quotidien, nos histoires vécues et nos "possibles" à venir ; ballades sur le Mont Everest, espoirs et désespoirs. 

On sent l'admiration pour Ferré, Piazzolla, Tom Waits, Chopin, Prévert, Henry Miller et Jean Eustache... Chansons tirées à trois épingles, il y raconte les femmes grandes comme la tour Eiffel, les rues de Londres ou  d'Asnières, l'ombre et la lumière. Pas de chansons à message, mais quelques chansons à mensonges, infiniment songes.

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• La passion des mots d'Arthur H

Dans ce nouvel album qu’il a souhaité plus mélodique, Arthur H se dévoile davantage. Il a fait appel à ses musiciens habituels pour tisser les climats touffus d’un album sans détour et tout en nuances, consacré en grande partie à la gent féminine. Dans cette galerie de portraits où trône la magnifique Négresse Blanche, on croise aussi bien des créatures de cinéma comme Marilyn Monroe ou Bo Derek que la Lily Dale du poète symboliste John-Antoine Nau.

Un nouvel opus qui appuie la passion de son auteur pour les mots, qu’ils soient bleus comme l’amour ou crus comme le désir.

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• La genèse de l'album Négresse Blanche

Au-delà de ce titre en forme d’oxymoron, une véritable déclaration d’intention, qui sert le propos d’un album à la fois sans détour en tout en nuances. “C’est un titre poétique qui correspond bien à ce qu’on vit en en ce moment : on a assimilé plein de sensations provenant d’autres cultures, c’est très positif. Et puis je me sens souvent assez métis moi-même au niveau de la sensibilité intime…”

Sur ce nouvel album studio, Arthur H a choisi de se dévoiler un peu plus. Après plus de dix années de parcours, le chanteur n’a jamais autant parlé de lui que sur ce disque, qu’il a voulu à la fois “plus émotionnel et plus mélodique… plus pop aussi”. Après s’être retrouvé face à face avec son répertoire le temps de l’album Piano Solo, Arthur s’est senti mûr pour aborder la conception de nouveaux morceaux, moyennant une sérieuse mise en condition. “Je voulais être confiant et relax. Ce disque, c’est une histoire intérieure qui a commencé en octobre 2002”.

A cette période, le musicien emporte avec lui suites d’accords et esquisses de mélodies tirées de son piano. Direction : Saint-Malo. “C’est là-bas que j’ai écrit toutes les chansons. Ca s’est fait très rapidement. Je me levais tôt et je passais la journée à écrire”.

Pour maintenir le caractère spontané de ce jaillissement créatif, Arthur H choisit de changer de méthode de production. Après quatre albums enregistrés derrière les portes capitonnées des studios, il choisit de donner vie aux chansons dans la quiétude de son domicile, au cours de séances nocturnes. Ancien temple bouddhiste, son appartement se retrouve converti en studio de fortune, prêt à recueillir les bonnes ondes. “On a travaillé dans une atmosphère très amicale, dans des moments très doux et créatifs. J’étais content d’être chez moi avec des amis, à faire de la musique”.

Pour ce premier enregistrement maison, Arthur fait cependant appel à ses frères d’armes habituels : Laurent Robin (batterie), Nicolas Repac(guitares) et Brad Scott (contrebasse). Ensemble, ils tissent les climats touffus d’un album consacré en grande partie à la gent féminine. “A part deux ou trois chanson de mecs, la plupart des textes prennent le point de vue féminin”. Dans cette galerie de portraits où trône la magnifique Négresse Blanche, on croise aussi bien des créatures de cinéma comme Marilyn Monroe ou Bo Derek que la Lily Dale du poète symboliste John-Antoine Nau. Parente de l’héroïne de l’album Pour Madame X, la vénéneuse Lady X se donne toute entière dans la chanson du même nom. “J’aime bien établir des liens avec les autres disques, pour assurer une continuité d’album en album. Chaque disque est une tentative”. 

Sur 14 Juillet 2002, Arthur H s’est plu à traduire les motivations de Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassiner Jacques Chirac. “Ce qui m’a frappé, c’est qu’il avait envoyé un e-mail à un copain la veille, “look at the TV, tomorrow I’ll be a star”. Son but était d’être connu en impressionnant les gens”. Sur ce titre, l’auteur quitte les rives de la poésie pour une écriture quasi-journalistique. “J’essaie de mettre une chanson d’actualité sur chaque album. La dernière fois, c’était www.com. Auparavant, les chansons Cool Jazz ou Un aveugle au volant étaient déjà inspirées de faits divers”. Ce qui relie chacune des chansons de Négresse blanche, c’est la passion de leur auteur pour les mots. Qu’ils soient bleus comme l’amour ou crus comme le désir ne les rend que plus passionnants encore.

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