Et maintenant le silence ?

du 20 avril au 13 mai 2000

Et maintenant le silence ?

CLASSIQUE Terminé

Et maintenant le silence puisque ce sont les corps d'abord qu'on voit comme des photos instantanées. C'est comme regarder un tableau en mouvement : il y a du rouge, du violet, des fleurs dessinées sur les jupes des femmes. Les corps sont libres, dénudés comme s'ils étaient mis à nus pour voir l'âme.

La genèse du spectacle
Univers musical
Texte utilisés

"Seuls les sens peuvent guérir l’âme, de même que seule l’âme peut guérir les sens". Oscar Wilde

La genèse du spectacle

"Petit fer à cheval", il y a à peu près trois ans : quatre amis autour d’une table, quatre fous (dont moi-même) qui parlent de la possibilité d’un spectacle totalement collectif qui partirait uniquement d’eux-mêmes, avec un seul désir commun : faire exactement ce qu’on a envie de faire à ce moment là. Une possibilité de parler des absents par le plateau. Cet étrange besoin de décrire le manque qui nous entoure mais sans jamais que ça devienne glauque ou sentencieux : dure tâche à relever !

C’est après cette discussion que tout commence, c’est ici que les difficultés arrivent : nous avons uniquement notre envie (plus forte que tout) ; des comédiens, des amis de cours de théâtre (cours Florent) pour la plupart. Beaucoup d’énergie mais pas un centime et pas un lieu où jouer ! Le flou artistique comme on peut dire, si excitant et si paniquant mais tellement nécessaire à notre liberté ! Un spectacle de liberté, le pari était lancé !

Alors commencent les réunions, d’abord dans des lieux prêtés puis plus de lieux prêtés, alors les apparts des uns et des autres.... Nous partîmes trente au début de l’aventure et nous nous vîmes quinze en arrivant au bord (du plateau) ! Pas de réels signes de défection mais un an de travail collectif sans vraiment savoir où l’on va en terme de production, c’est toujours perturbant pour des comédiens...

Parfois l’idée de tout arrêter nous monte à la tête : nous sommes vraiment une bande de fous ! Dans ces moments là on pense à notre Maître de théâtre, notre professeur commun qui nous a transmis cette étrange énergie de ne jamais abandonner. Nous pensons à lui souvent : nous continuerons jusqu’au bout quoi qu’il arrive... Notre quête sera pour lui. La Quête de Jacques Brel sera d’ailleurs l’ouverture du spectacle : de la première à la dernière note de la chanson. Notre dédicace...

On trouve un début de spectacle possible : une "big diva" dans un énorme tissu rouge-sang traîne une myriade d’enfants, notre Eve "over play-back Jacques Brel". Elle dessine à travers ses mots tout le schéma du spectacle : "Telle est ma quête, suivre l’étoile, peu m’importe mes chances, peu m’importe le temps (...) et puis lutter toujours sans question ni repos, se damner pour l’or d’un mot d’amour". Tout était dit pour la suite...

Mais il fallait encore la suite ! La brèche était ouverte, il fallait continuer... Des textes s’avancent alors, des idées en même temps. L’envie d’utiliser les corps et l’espace autant que les mots. Et maintenant le silence ? : que reste-t-il quand les mots disparaissent ? Pas forcément un désir de danse contemporaine, mais parfois la recherche de la frontière entre le jeu et la danse : le choc des corps souvent, l’utilisation d’une "esthétique" sans esthétiser ! Lorsque la parole n’est plus suffisante, que les individus doivent exploser par leurs corps !

Le choc des mots aussi pour ne pas oublier notre matériau de prédilection : le texte. Des éléments puisés dans Lautréamont, Dario Fo, Racine, Koltès, Corneille, Claudel, Molière, Noëlle Renaude, Herculine Barbin, Gabrielle Withkop... On aime le chaos, on aime le bordel, la mise en scène essaie d’organiser et de clarifier un peu les choses...

Au début du spectacle, on a des demandes d’amour, des quêtes inassouvies, des recherches de corps à corps, beaucoup de ratages et puis peu à peu les individus s’apprivoisent, apprennent à cohabiter, l’entente devient peut-être possible ?

Le perpétuel souci de ne pas faire un spectacle "à la mode" mais pourtant un spectacle qui parle de ce qui nous entoure aujourd’hui, en tant que jeunes de vingt à trente ans. Notre génération, nos maux mais aussi nos espoirs : très bête de dire encore ça aujourd’hui, peut-être, mais la poésie reste notre seule arme, alors nous tentons de l’utiliser !

Le spectacle s’achève sur un bal général où ma grand-mère parle de sa vie : c’est le témoignage d’une femme de soixante-quatorze ans, non-actrice, qui prend la suite de notre parole quand nous nous sommes tous retirés du jeu... Un moyen de boucler la boucle peut-être ? Un écran projette nos visages restés muets sur du silence... Des visages ni apeurés, ni malheureux mais encore en quête, des visages qui veulent continuer la route. Et maintenant le silence ?, c’est en fait le début de la suite...

Philippe Calvario

Univers musical

La Quête par Jacques Brel
Adios Nonino par Astor Piazolla
Barbie Girl d’après Aqua
All is Full of Love par Bjork
When I Fall in Love par Divine Comedy
Je t’aime par Lara Fabian
Le temps des gitans de Goran Bregovic
Je n’en connais pas la fin par Jeff Buckley
Russian dance par Tom Waits
Limelight de Charlie Chaplin

Texte utilisés

Extraits de pièces
Racine Phèdre, Bajazet, Iphigénie, Andromaque, Britannicus, Corneille Le Cid, Polyeucte
Molière Dom Juan
Tchekhov La Mouette
Claudel L’Échange

Eclats de paroles "piqués" à Gainsbourg, Koltès, Tennessee Williams, La Bible... et la rue

Les Chants de Maldoror de Lautréamont
La Violée d’Herculine Barbin
La Pisseuse d’après Bataille
Parcours de prostitués par Maude Marin
Ma Solange, comment t’écrire mon désastre de Noëlle Renaude
Le Nécrophile de Gabrielle Withkop
Dieu est mort de Nietzsche
35 règles pour capturer l’homme idéal (postérité américaine)

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Informations pratiques

Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Bastille Salle climatisée
  • Métro : Bréguet-Sabin à 377 m, Voltaire à 391 m
  • Bus : Commandant Lamy à 2 m, Basfroi à 243 m, Charonne - Keller à 244 m, Voltaire - Léon Blum à 384 m
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Plan d’accès

Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 13 mai 2000

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