Espia a una mujer que se mata

du 24 octobre au 23 novembre 2016
1h35

Espia a una mujer que se mata

Espía a una mujer que se mata est une adaptation de Oncle Vania qui pose petit à petit quelques questions d’ordre universel : l’alcool, l’amour de la nature et la recherche de la vérité à travers l’art, Dieu, Stanislavski et Genet. Spectacle en français.
  • Adaptation d'Oncle Vania

Espía a una mujer que se mata est une adaptation de Oncle Vania qui pose petit à petit quelques questions d’ordre universel : l’alcool, l’amour de la nature et la recherche de la vérité à travers l’art, Dieu, Stanislavski et Genet. Rien ne doit donner l’impression qu’il s’agit simplement d’une bonne répétition. Je veux créer l’illusion que nous voyons quelque chose qui ne peut être reproduit, et que nous ayons le sentiment de ne pas pouvoir fermer les yeux ou quitter prématurément la salle sans avoir raté quelque chose d’essentiel dans notre vie.

Le texte de Veronese est une véritable déflagration ; la souffrance, la mélancolie sont toujours là mais laissent la chair à vif et l’enchaînement rapide des événements provoque la dérive du continent tchekhovien.

D'après Oncle Vania de Tchekhov. Par le Panta théâtre.

  • La presse

« Très dynamique, la mise en scène de Guy Delamotte épouse toutes les nervures de la pièce qui sedéploie de façon substantielle, pour aller à l’essentiel, ces paroles soufflées, articulées comme des prières, des pensées à voix haute encore embrumées par le rêve, l'émotion, qui font rayonner les silences. La distribution est épatante, très inspirée par la résonance argentine qu'offre l'adaptation de Daniel Verones. Voilà un spectacle qui a de l'étoffe, l'étoffe tchekhovienne, cela va sans dire, l'étoffe théâtrale de la vie, exaltante malgré ses clairs obscurs. » Le Monde

« Mise en scène d'une fluidité totale de Guy Delamotte. " Espía a una mujer que se mata " est un beau spectacle qui a l'avantage de rendre vraiment un bel hommage à la pièce dont il s'inspire. Les variations opérées sur le texte original ne sont pas gratuites et l'on est impatient d'en connaître plus de cet auteur qui sait jouer avec dextérité avec un des chefs d'oeuvre de l'art théâtral. » Froggy’s delight

« La mise en scène de Guy Delamotte épouse ce rythme infernal. On ne s’attarde jamais. Ou alors pour reprendre, brièvement, son souffle. Les comédiens sont en alerte, toujours sur le qui-vive. Il y a dans cette mise en scène une urgence, un élan vital, irrépressible qui colle à cette adaptation radicale où personne ne prend le temps de s’arrêter, mais toujours de se confronter. C’est une version sous haute tension, explosive, tendue toujours et pourtant d’une humanité lucide et féroce, innervée d’une vie brûlante et fragile. Le Panta Théâtre réussit quelque chose d’infini précieux et audacieux, au plus près de l’adaptation de Daniel Veronese, et comme ce dernier, celle de trahir avec raison Tchekhov, car il n’y a pas meilleure adaptation que trahison, et d’en extraire cette modernité qui fait de lui notre contemporain. » Un fauteuil pour l’orchestre

« Admirablement mis en scène par Guy Delamotte et porté par une troupe sincèrement bluffante dans sa quête de vérité. Une mise en scène impeccable soutenue par une création sonore tout aussi acide et éloquente. Dans ce huis clos mortellement vital où la vie se boit cul sec, on ressort ivre de cette prestation théâtrale. » Théâtre-Actu

« Un Tchekhov de Patagonie. Une réussite. Dans un décor ouvert, au mobilier de brocante, la pièce introduite, guitare battante, par une musique rock se déroule à un rythme constant et soutenu, dont l’excellent François Frapier (Vania) marque le tempo. Et il y a plaisir à se trouver devant une distribution aussi cohérente. » Le Martinpression

« Un Tchekhov qui ne manque pas de nerf… Le démarrage du spectacle donne vite le ton : ce Tchekhov ne sera pas comme les autres. Fraîcheur, malice, décalage et relecture intéressante de Daniel Veronese. » Ouest-France

  • Extrait

SONIA Pauvre oncle Vania… qu’allons-nous faire ? il faut avoir confiance et croire. Il faut cesser d’avoir peur de la vie une bonne fois pour toutes. Il faut que tu croies en toi. Moi, je crois en toi. Je crois en quelques personnes éparpillées dans le monde qui souffrent et se lamentent comme nous. Je crois en la vérité des choses. Pour quoi ? Parce que je crois aux rêves, comme toi. Dans les rêves, on ne peut pas mentir. Là se trouve la vérité. Là est enfermé le vrai mystère de la vie. Cesse de laisser les gens se moquer de toi, oncle Vania, cela ne doit pas t’importer. Nous, nous croyons au travail, n’est-ce pas ? Alors, nous allons travailler. Pour les autres. Sans relâche. Mais sans abandonner nos rêves.

  • « Sibérie rime avec Patagonie. »

Il y a chez daniel Veronese la volonté d’une approche plus directe du spectateur. Son texte est une véritable déflagration, la souffrance, la mélancolie sont toujours là mais laissent la chair à vif et l’enchaînement rapide des évènements provoque la dérive du continent Tchekhovien. Le texte de Vanya déchiré, troué, raturé est aussi à découvrir, à rêver dans l’écho et la résonance de ces absences voulues par Veronese qui laissent passer avec bonheur l’ombre portée de Tchekhov. Modifications du texte, ajouts, coupes en font une véritable histoire personnelle, qui laisse toujours ouvertes les questions quant à l’avenir de l’humanité, la recherche des voies du bonheur.

Ce théâtre lieu du présent, du monde d’aujourd’hui éclairé par les lumières du passé ouvre les comparaisons avec les descriptions du marasme russe du siècle de Tchekhov. Fidélité donc, certes mais d’une liberté réjouissante qui devient une véritable machine à jouer où l’énergie explose de toute part entraînant le spectateur dans un voyage au coeur d’un théâtre aux allures subversives et nous rappelle si besoin est l’effroyable actualité de ce Vanya.

Daniel Delamotte

  • Daniel Veronese, un parcours atypique

Parcourir la trajectoire artistique de Daniel Veronese, c'est entreprendre une promenade ponctuée de surprises, d'émerveillements et d'émotions, face à la richesse et à la diversité de son oeuvre.

Je tenterai d'évoquer ce parcours, une " évocation-promenade " personnelle, donc subjective, en suivant un ordre chronologique. Le premier spectacle que j'ai vu était Máquina Hamlet (Hamlet-Machine) de Heiner Müller, présenté par Le Periferico de Objetos ont Daniel Veronese était l'un des membres fondateurs. C'était en 1997, à Buenos Aires, au " Callejón de los deseos " (Ruelle des désirs).

Après chacune des représentations, j'étais remuée, bouleversée, voire déstabilisée. Les personnages sont auréolés de mystère. Sont-ils réels, rêvés, inventés ? Qu'importe ! Car nous entrons dans un univers, nous nous laissons porter, impressionner… À l'inattendu, l'imprévisible, l'insolite, il faut ajouter l'humour, souvent présent dans ces spectacles.

J'ai voulu en savoir plus. Donc, parallèlement, pour entrer plus avant dans l'univers de Daniel Veronese, pour renforcer des impressions, en découvrir peut-être d'autres, j'ai voulu m'immerger dans son écriture, et j'ai lu ses pièces de théâtre. Et là aussi, les thèmes qu'il abordait ou/et développait étaient empreints de mystère. Daniel Veronese entrouvre une porte, commence à dessiner une voie… puis il ferme la porte et efface les premiers traits - laissant le spectateur libre de rouvrir ou redessiner… Ou pas ! On est libre d'interpréter. On ressent. Puis on analyse. On comprend. On suppose. On doute. On imagine…

Les pièces de Daniel Veronese
La première oeuvre que j'ai lue, puis traduite, fut un triptyque Musique brisée, composé de Demoiselles de Buenos Aires, Lumière du matin sur un costume marron, Lúisa. Demoiselles de Buenos Aires  : la Dame prétend que le visage d'une ces demoiselles s'est " installé sur le revers gauche de son manteau noir. Ce fut un lamentable accident " …

Lumière du matin sur un costume marron : un homme parcourt la scène, décrit dans les moindres détails, avec une grande précision, le lieu qui accueillera la femme, les gestes qu'ils feront, les pensées de chacun… Comme le ferait un metteur en scène. La femme raconte la visite d'une inconnue qui voulait le costume marron de son mari…

Lúisa : Lúisa parle d'elle à sa mère - morte - de son enfance, de son attente - vaine - toute une nuit, de l'homme avec lequel elle devait fuir… du retour furtif de ce dernier, douze années plus tard, venant lui annoncer qu'il est poursuivi par la justice et qu'il part à l'étranger… Cette nouvelle ne la laisse pas désespérée. Car il est revenu. Il ne l'a pas oubliée.

On retrouve cette écriture hachée, qui suit les méandres d'une pensée naïve, presque enfantine, dans " Adela, chemises sport/femme/manches longues/couleur blanc " . Dans ce monologue, Adela évoque un certain monsieur Carvé, sa soeur, son beau-frère… qui vivent des événements rocambolesques. Qui est Adela ? Quel crédit accorder à ses propos incohérents, à ses divagations ?

Fugue équivoque d’une jeune fille serrant un mouchoir de dentelle sur sa poitrine : une jeune fille disparaît. A-t-elle fait une " fugue "  ? Dans son entourage, chacun interprète cet événement à sa manière, comme dans la composition musicale du même nom… se fuyant et se poursuivant, tirant à soi l'attachement et l'affection de cette jeune fille. " Équivoque " … puisque l'interprétation de la " fugue " empruntera des voies différentes. Les personnages expliquent, détaillent… puis, brusquement, un glissement s'opère, les repères disparaissent, on est à la limite du sens et de la logique, on entre dans l'extravagance et l'invraisemblance. Ambiguïté, ambivalence du discours, affrontement du mystérieux et du familier avec, parfois, une réplique qui rétablit une certaine stabilité… qui n'est que provisoire. On est bien dans le monde théâtral de Daniel Veronese !

Dans " Et des femmes rêvèrent à des chevaux " , ce qui aurait dû être une banale réunion de famille devient une étrange rencontre où tout repère rationnel disparaît. Pourquoi les personnages font-ils des rondes dans leur immeuble ? Des événements se sont produits dans le passé, quels sont-ils ? Pourquoi les femmes sont-elles attirées par des chevaux ? Un monde fait de non-dits, de sous-entendus, de vérités occultées, de trahisons. Plane, là aussi, l'esprit de la dictature. À ces formes théâtrales si diverses - le Periférico de Objetos et les pièces de Daniel Veronese - s'ajoutent à partir des années 2000.

Versions libres de Tchekhov et d'Ibsen
Ce seront, pour Tchekhov, les versions libres de Oncle Vania ( " Espía a una mujer que se mata " ), La Mouette ( " Los hijos se han dormido " ) et Les trois soeurs ( " El hombre que se ahoga " )… Et, pour Ibsen, les versions libres de Maison de poupée " (El desarrollo de la civilización venidera " ), et de Hedda Gabler ( " Todos los grandes gobiernos evitaron el teatro íntimo " .)

 " Pas de costumes de théâtre ni rythmes bucoliques, ni décors qui dénotent un lieu champêtre " précise Daniel Veronese dans une interview au journal Página 12, avant la création de " Espía a una mujer que se mata " (Espionne une femme qui se tue), version de " Oncle Vania " de Tchekhov. " Un espace réduit où vont confluer les plaintes, les insatisfactions et les jalousies des personnages… " Précisons que cet espace est la même que celui de la pièce " Et des femmes rêvèrent à des chevaux " Pourquoi ce titre pour la version de Oncle Vania ? lui demande la journaliste. " Il y a une phrase " , répond Daniel Veronese, " qui m'accompagne depuis quelque temps et que je trouve très tchékovienne : " El hombre que se ahoga / Espía a una mujer que se mata " … " L'homme qui se noie / espionne une femme qui se tue " . La première moitié de cette phrase est le titre de la version de la pièce Les trois soeurs… et la seconde moitié, de celle de Oncle Vania. Cette phrase a à voir avec l'esprit qui traverse les deux oeuvres et, en réalité, toute l'oeuvre de Tchekhov. La recherche du bien-être et de la tranquillité spirituelle ou familiale. Dans ces personnages, il y a un éternel désir d'être heureux et en même temps, tout montre que c'est impossible. Ils auraient peut-être dû faire un pas vers le bonheur, mais comme ils ne l'ont pas atteint, ils pensent aux raisons pour lesquelles ils n'ont pas fait ce pas…

À propos des changements dans le texte, Daniel Veronese répond : " J'avais besoin de faire des changements, parce que je n'aime pas les soliloques. Tchekhov pensait que le théâtre devait être concis, mais je crois qu'aujourd'hui nous avons besoin d'une plus grande synthèse. Ne parler de rien et en réalité parler de tout fut très puissant à l'époque où cela fut écrit, très nouveau. Mais aujourd'hui, j'ai besoin que le rythme théâtral et l'abondance d'événements procurent un autre vertige… Aujourd'hui, je ne travaille plus avec des objets (comme avec le Periférico de Objetos : ndlt), mais l'avoir fait me permet de comprendre que la beauté visuelle a à voir avec la synthèse, parce qu'une bonne image vaut mille mots. J'ai voulu chercher le nerf, arriver à l'indispensable. Me délecter ni de mots, ni d'images. Aller au choc, au conflit, réduire les scènes de moitié. Ainsi les moments de solitude des personnages n'existent quasiment pas…

À propos de l'introduction de textes qui ne correspondent pas à l'époque représentée : dans " Espía a una mujer que se mata " (Oncle Vania), j'ai mis un extrait de la pièce de Jean Genet Les Bonnes parce que je voulais un auteur reconnaissable mais anachronique pour cette période-là… Dans " Los hijos se han dormido " (La Mouette), Trepliev dit des passages de Hamlet de Shakespeare à sa mère qui répond comme si elle était Gertrude, la mère d'Hamlet.

J'aime parler théâtre dans mes pièces. C'est pourquoi j'ai pensé que le personnage de Serebriakov (le professeur dans Oncle Vania) pouvait être un théoricien du théâtre… C'est un personnage ambigu, ambivalent… Il est courant que les grands soient oubliés, qu'ils restent sur le côté ou tombent du sommet sur lequel ils se trouvaient. L'art est si peu mesurable que, je le crois, le journaliste tout comme le critique, peuvent se tromper. Même si les gens, le public, donne du crédit à quelque chose qui ne le mérite pas ou tourne le dos à quelque chose qui a une grande valeur. Ce qui est profond peut être très élitiste… Dans ce que je fais, je suis toujours à la recherche d'autre chose… Je ne peux pas calmer mon désir, mon ambition, de trouver une forme dans laquelle je puisse croire pour ensuite la dépasser… Je n'aime pas beaucoup être à la place de l'auteur ou du metteur en scène qui a une influence sur les autres… Je suis parfois d'accord avec ce qu'on dit de mon théâtre… mais il y a une logique de pensée qui classe et enferme, et cela me semble être une erreur. Parce que l'art, cela n'est pas " mathématique " . J'aime parfois m'échapper des cases dans lesquelles on me place " .

Et il le fait ! Daniel Veronese a mis en scène des pièces dans des théâtres privés, dits " commerciaux, avec des " vedettes " à l'affiche. Il le fait quand il en a envie, pour " rire un peu " et ne pas " prendre en charge ce que dit le texte " .

Il a également fait une expérience étonnante avec le grand auteur argentin Eduardo Pavlovsky. Ils ne sont pas de la même génération, font un théâtre différent, et ils ont décidé de s'aider, de s'épauler, pour un projet commun. Pendant une année, ils se sont rencontrés une fois par semaine. Pavlovsky arrivait avec une ébauche de texte, l'interprétait devant Veronese, le modifiait, improvisait en fonction des réactions de Daniel… le texte est devenu un spectacle qui a eu - et continue d'avoir - beaucoup de succès, tant en Argentine, en Amérique Latine, et… en France. Il s'agit de " La mort de Marguerite Duras.

Que ressort-il de ce tour d'horizon, de cette " évocation-promenade " annoncée ? Daniel Veronese a l'esprit curieux, ouvert… il aime les défis, il ne se refuse aucune expérience nouvelle… Son premier succès ne l'a pas incité à poursuivre dans la même voie. Non, il poursuit son exploration du domaine du théâtre, dans toutes les directions, aussi inattendues et saugrenues soient-elles. C'est une chance et un privilège d'avoir suivi, et parfois accompagné, ce parcours théâtral et de se demander, avec gourmandise… à quand le prochain spectacle ?

Françoise Thanas

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