Un jour de Pâque juive… Nathalie prépare le repas traditionnel. Elle a promis. Promis de célébrer cette fête. À sa mère, comme une tradition. Elle n’est pas croyante. Guillaume non plus. Il a même été enfant de chœur. Ils aiment les fêtes. Une tradition, c’est une occasion. On se téléphone, entre frères et sœurs, comme tous les jours. Mais aujourd’hui c’est un peu particulier. Ils échangent. Ils sont complices. Ils ont toujours été comme les cinq doigtsde la main. Depuis toujours. Depuis l’Algérie…
Ce projet est une évidence, pour les interprètes, pour les auteurs. Une nécessité, pour une famille, de raconter, de partager. L’éternel questionnement d’identité ne trouvera ses réponses que dans le récit de l’histoire de chacun. Une histoire universelle, mais aussi très personnelle, de l’évolution d’un socle de tradition par la tolérance, cette force inestimable pour résister, surmonter. La fragilité latente des personnages prendra source dans une angoisse de changement, alimentée par le déracinement ancestral.
Les traditions familiales, religieuses ou laïques, deviennent un moyen de résilience face aux inquiétudes ordinaires, bien loin des angoisses existentielles. Le prétexte est ici la célébration de la Pâque juive, comme symbole de sacrifice, de quête, de renouveau, et d’aboutissement après la souffrance du mouvement. Le propos sera allégé par la capacité des personnages à accepter la futilité du vivant, grâce à la dérision au quotidien. Ils seront drôles, contrastés, sans caricature. L’humour comme affirmation de l’affection de l’autre.
En quoi cette nuit… ? fait valser les souvenirs et la tradition dans un joyeux œcuménisme théâtral. Il est question de déménagement et de déracinement, d’anecdotes familiales et de liturgie. D’intime et de très intime donc.
0 avis