- Presque rien, une attente
Vladimir et Estragon, quelque part à la campagne, à côté d’un arbre, le soir, attendent Godot, dont on ne sait rien, ils n’en savent pas grand-chose non plus et ne se rappellent plus vraiment pourquoi ils l’attendent. Et en attendant ils discutent, se livrent à diverses activités, considèrent l’arbre, le ciel, l’un sa chaussure l’autre son chapeau, à un moment Pozzo et Lucky passent.
Voilà toute l’action d’En attendant Godot : presque rien, une attente. Mais ce presque rien permet, plus radicalement que jamais auparavant dans l’histoire du théâtre, de faire toute la place au simple fait d’être là, à la présence humaine, sur scène, des acteurs. Et c’est ainsi que la première grande pièce de Beckett révèle une inventivité formidable, déployant son humour sauvage à même la scène, à chaque instant du jeu.
« Je parle d’un art qui s’en détourne avec dégoût, las de ses maigres exploits, las de prétendre pouvoir, las de pouvoir, las d’accomplir un tantinet mieux la même sempiternelle chose, las de faire quelques petits pas de plus sur une route morne » Alain Françon
« [Alain Françon] en livre une version toute en finesse, musicale, attentive au moindre souffle de la langue. » Fabienne Darge, Le Monde
« Une mise en scène tout en nuances, au plus près du texte, portée par Gilles Privat et André Marcon au sommet de leur art. » Philippe Chevilley, Les Echos
« Le travail de Françon est un ouvrage de broderie fine dont chaque comédien constitue un fil essentiel. Le duo formé par André Marcon (Estragon) et Gilles Privat (Vladimir) régale le public de bout en bout. » Marie-Valentine Chaudon, La Croix
« On ressent une sorte de frisson à la fin de ce spectacle à la délicate magie. Lorsque monte la pleine lune, nous savons très bien que nos pauvres ères attendront demain et après-demain, encore et encore, Godot qui, bien entendu, n'est ni Dieu, ni chair. » Anthony Palou, Le Figaro
« Gilles Privat et André Marconsont ces deux paumés magnifiques. Avec Alain Françon, ilsdéploient une humanité fraternelle qui réchauffe les cœurs. Malgré tout. Et chaque geste,chaque mot s’assemblent au millimètre près dans cette mécaniqueperverse et addictive. […] Philippe Duquesne est Pozzo, sorte de fermier tyran quimartyrise un valet-esclave, Lucky, interprété par un ÉricBerger surprenant qu’il ne faut absolument pas rater. » Gérald Rossi, L’humanité
« À la limite entre le ciel et la terre, au pied de cet arbre en début ou en fin de vie et de ce rocher solitaire, la belle relation entre Vladimir et Estragon irradie d’humanité. Grimés en blanc […] les visages de l’excellent tandem formé par Gilles Privat et André Marcon contrastent avec ceux, rougeoyants à souhait, du duo Pozzo-Lucky, non moins brillamment incarnés par Philippe Duquesne et Eric Berger. » Vincent Bouquet, Sceneweb
« Les comédiens forment une polyphonie d’une richesse éblouissante, qui accroche le regard à chaque seconde. En « Didi et Gogo », Gilles Privat et André Marcon sont magnifiques de naïveté et d’intuition mêlées. Philippe Duquesne campe un Pozzo génial, dont la cruauté infernale ne consomme pas les nuances de ses interlocuteurs. Dans le rôle de Lucky, ÉricBerger devient un pur délire plastique... » Samuel Gleyze-Esteban, L'Oeil d'Olivier
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