Christine doit accéder au trône de Suède. Son père est mort sur le champ de bataille quand elle était enfant. Le temps a passé. Pour être couronnée reine, la Fille Roi, comme la désigne l’autrice de la pièce Sara Stridsberg, doit épouser son prétendant désigné. Ce qu’elle refuse. Obstinément. S’engage un bras de fer entre les tenants du protocole et cette femme libre, érudite, qui refuse de rentrer dans le rang, de se plier à la norme. Elle a pour elle une intelligence foudroyante, l’intuition d’une liberté à conquérir et d’un amour au féminin interdit. Dans une boîte transparente recouverte de neige posée au centre du plateau, Christine, tel un insecte piégé, se heurte aux parois de cette prison qu’elle repousse, jusqu’à s’en échapper, par instants. Le froid, le vent glacial, les remontrances, les menaces, rien ne semble pouvoir entraver son désir de changer l’ordre des choses.
Deuxième pièce de l’autrice suédoise que met en scène Christophe Rauck, Dissection d’une chute de neige est une pièce féministe qui « interroge les attributs du pouvoir ». Une pièce qui exacerbe les passions, les sentiments, cette violence induite entremêlée à des instants de répit d’une grande douceur. Héroïne moderne, Christine l’est, sans aucun doute, qui conjugue féminisme et féminité. Elle est une cousine lointaine de la princesse Maleine et de Marie Stuart. Ses héritières ? Nous tous.tes.
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