Dialogue d'un chien avec son maître sur la nécessité de mordre…

le 27 novembre 2010

Dialogue d'un chien avec son maître sur la nécessité de mordre…

C’est l’histoire (fertile en rebondissements) d’une rencontre, celle d’un homme et d’un chien, sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quel homme, ni de n’importe quel chien. Question rhétorique, nos deux compères pourraient gagner tous les concours : même éloquence, même sagacité, même indignation, même roublardise, même joyeuse irrévérence quant à l’état du monde.

Dialogue d'un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis

  • Une rencontre avec le théâtre belge

Un texte décapant et corrosif, une fable philosophique sans un temps mort, juste ce qu’il faut pour respirer entre les rires.

C’est l’histoire (belge) d’une rencontre, celle d’un homme et d’un chien. Le premier, portier d’un hôtel de luxe, loge dans la précarité d’une caravane ; le second, passe son temps à faire des cabrioles devant les bagnoles pour goûter aux crissements des carambolages. Il fallait bien qu’ils se rencontrent… Face à la bête, l’homme éructe, peste, aboie et grogne ; face à l’homme, le chien, lui, susurre comme un renard.

Question rhétorique, nos deux compères sont imbattables : même éloquence, même indignation, même roublardise, même joyeuse irrévérence quant à l’état du monde. Même langue pendante aussi, devant la soif de bonheur et de justice, même appétit à égratigner les puissants, et même frétillements de queue devant le plaisir. Il faudra bien des rebondissements, des mensonges, des coups fourrés pour que ces deux-là s’apprivoisent.

  • Note d’intention du metteur en scène

C’est l’histoire d’un type…, comme dirait Coluche. Ou plutôt de deux types. Ou plus exactement d’un type et d’un chien. Ou plus exactement encore de deux grandes gueules avec deux gros cous (deux « dikkeneke », comme on dit à Bruxelles, ou deux hâbleurs comme on dit ailleurs). De deux grosses têtes à claques : une qui a plutôt tendance à en donner et une autre qui a plutôt tendance à en prendre, juste répartition des tâches, des us et des coutumes depuis que le monde est monde.

C’est l’histoire (fertile en rebondissements) d’une rencontre, celle d’un homme et d’un chien, sauf qu’il ne s’agit pas de n’importe quel homme, ni de n’importe quel chien.

Jugez un peu : le premier, portier d’un hôtel de luxe, loge dans la précarité d’une caravane ; le second lui, passe son temps à faire des cabrioles devant les bagnoles pour goûter aux crissements des carambolages. Il fallait bien qu’ils se rencontrent…

Face à la bête, l’homme éructe, invective, peste, aboie et grogne ; face à l’homme, le chien, lui susurre comme un renard, mais ose – le comble pour un chien !!! - appeler un chat… un chat.

Question rhétorique, nos deux compères pourraient gagner tous les concours : même éloquence, même sagacité, même indignation, même roublardise, même joyeuse irrévérence quant à l’état du monde.

Même langue pendante aussi, devant la soif de bonheur et de justice, même appétit à égratigner les puissants de notre monde, à pourfendre la bêtise des uns et l’égoïsme des autres, et même frétillements de queue devant le plaisir.

Mais il faudra bien des rebondissements, des mensonges, des coups fourrés pour que les deux s’apprivoisent. Il faudra surtout une petite fille perdue dans le maquis des protections administratives pour les rendre complices et solidaires d’une envie commune d’un peu de tendresse.

C’est l’histoire d’un con de chien et d’un con de maître.
C’est l’histoire d’un papa qui a perdu sa fille et d’un youki qui la lui rapportera.
C’est l’histoire d’un homme et de son meilleur ami.
C’est l’histoire de deux individus si peu recommandables que je ne songe qu’à une chose : vous les recommander.

Avec la férocité salutaire et joyeuse d’une écriture qui ne prend pas le monde avec des pincettes et qui ne graisse la patte à personne, Jean-Marie Piemme, dans une sorte de « suite canine » à Toréadors que j’avais eu le bonheur de mettre en scène il y a quelques années, nous sert ici l’os, le nerf et la viande d’un beau morceau de théâtre à dévorer sans modération.

  • Inventaire d’un spectacle à faire

On y verra deux acteurs revêtant les habits de Roger et de Prince, le premier portier à l’Hôtel Claridge et le second clebs des bas quartiers, soit un grognon qui mord et un battu qui grogne ou l’inverse, soit un balèze et un crétin à poils courts, ou selon l’humeur, un larbin et un Prince Youki, goûtant toast au saumon et viande hachée, vodka, tequila et whisky - dans le même verre -, six oeufs et une côtelette dans la poêle avec trois bières pour faire descendre, et même une main d’un mort.

On y verra quelques accessoires : la caravane où vit le premier, des rideaux rouges et blancs aux fenêtres, un fauteuil défoncé, un ciel noir ou rose ; une fausse queue (de chien), une vraie livrée (de portier), des fausses oreilles (de chien), une vrai bouc (de portier), une fausse truffe (de chien), un vrai vers de Paul Valéry, des farces et des attrapes.

On y entendra des sons, des musiques : la bretelle d’autoroute où sévit le second, et les carambolages qu’il y provoque, le cri d’une mouette ; le flux et le reflux des vagues ; des airs d’opéra et des airs de rien.

On y entendra des histoires, des rêves, des fausses vérités et des vrais mensonges : celui d’une petite fille qui a grandi dans les yeux de son romancier de papa, celle du ministre qui confond droit de tendance et tendance au peket, ceux d’un olibrius à la flûte expert en fausses notes (de frais), celles d’une baronne russe, d’un Freddy qui s’appelle John, d’une grande perche à l’anorak rouge, etcetera… ; celles et ceux de ce maître et de ce chien, duo improbable à la conquête d’une humanité dont il ne faut pas tout à fait désespérer.

Philippe Sireuil

  • La presse

« Une pièce savoureuse et fertile en rebondissement. Il fallait deux grands acteurs pour ce texte qui égratigne le monde et ses bêtises et mord là où ça fait mal tout en faisant rire. Philippe Jeusette et Fabrice Schilacci sont vraiment des surdoués. Avec un look qui évoque deux clowns, sur un ton toujours juste et délicat, et un rien d’accent belge pour nous rappeler leur origine. Ils déroulent le fil, où plutôt les fils de cette histoire, jusqu’au final totalement surréaliste. Avec des tirades philosophiques qui nous laissent à peine le temps pour respirer entre les rires. Oui, ce théâtre qui a du corps, on l’a beaucoup apprécié, et la salle n’a pas ménagé ses applaudissements ! » P.Br. - Dernières Nouvelles d’Alsace - 19 janvier 2010

« Tout l’art de s’apprivoiser. L’humour caustique et l’ironie de cette pièce très belge de Jean-Marie Piemme ont fait mouche sur les spectateurs mouscronnois. (…) La dernière scène est irrésistible de drôlerie avec un happy end d’une magouille « politico-socialo-belge » très dans l’air du temps. Philippe Sireuil, pour le Théâtre National, a là mis en scène un très beau duo de comédiens. » C. Fourmeau - Nord-Eclair Mouscron - 30 mai 2009

« … La conscience politique aigüe du chien fait écho à l’amour paternel de son maître pour notre plus grand plaisir. Cette pièce de Jean-Marie Piemme, remarquablement jouée par deux comédiens d’une grande finesse publiée aux Editions Actes Sud a du mordant et de la niaque à revendre. Pour un premier rendez-vous théâtral un dimanche après-midi la salle était comble, c’est une initiative à renouveler. » JJ Civadier - La Dépêche du Midi - 13 décembre 2009

« Dialogue royalement canins. Jean-Marie Piemme a construit une pièce jouée avec justesse et véracité par les acteurs Philippe Jeusette et Fabrice Schilacci. D’abord le public rit, puis il s’interroge. Car il ne s’agit pas de cabotinage, mais d’un appel à la lucidité devant de fortes têtes et de grandes gueules sachant parler. Les dialogues, très denses, se savourent comme un chocolat belge. La référence à la politique belge n’est pas absente, elle est même traduisible. » L’Est Républicain - 12 février 2010

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Spectacle terminé depuis le samedi 27 novembre 2010

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