Derrière chez moi

le 17 janvier 2004
1H30

Derrière chez moi

Le regard tendre et croustillant d’un artiste sur ses origines ouvrières. Cette pièce est la version théâtrale du roman de Daniel Soulier Paris - Austerlitz : 1 km 800 qui y dépeint une vie d’ouvriers et trois décennies d’histoires de France.

Une vie d'ouvriers
Scénographie
La presse

Derrière chez moi est la version théâtrale d’un roman autobiographique publié en juin 2002 et qui contient de larges parties de la première pièce de Daniel Soulier : Après l’amour  créée en 1991 (le bruit des autres).

Le spectacle s’articule autour de deux formes :
- des scènes de pure comédie montrent un couple usé jusqu’à la corde englué dans son quotidien étroit, emmitouflé dans ses craintes et regardant l’avenir avec le plus grand pessimisme. Ces scènes sont jouées par Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre.
- une partie romanesque, qui évoque trois décennies d’histoire familiale, jouée par l’auteur lui-même, en narrateur de sa propre enfance.

Il s’immisce au milieu de ses parents, perdus dans leur solitude de vieux couple, dans leur décor de maison ouvrière. Les trois personnages partagent le même espace scénique mais ne sont pas dans le même espace-temps. Un accordéoniste, Frédéric Daverio, accompagne l’histoire.

Il s’agit de superposer deux formes narratives. L’une, rêvée et dialoguée (les parents), et l’autre réelle et présente, l’auteur racontant sa propre histoire et l’histoire des siens, tout en regardant vivre ses personnages et les mettant en scène.
Ceci vise, par l’art théâtral et la littérature, à tenter d’approcher au plus près la vérité et le mensonge, le rêve et la réalité.

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Une longue table de banquet, nappe blanche maculée, bouteilles vides, cendriers pleins, verres renversés, chaises en bataille. Au centre de la table, les jeunes mariés, lui endimanché, elle en robe blanche et voile, assis, tête sur l’épaule, tristes et à moitié endormis. Les convives sont partis. Reste l’accordéoniste, assis sur le côté, qui joue pour lui-même.

Le jeune marié se fait tendre. Il renverse la mariée sur la table. L’accordéon évoque la marche allemande « Aïli, Aïlo, Aïla… » (juin 40, la France est occupée). Le couple se réfugie sous la table du banquet et, à l’abri des regards, les jeunes mariés vivent leur noce.

Pendant ce temps, l’accordéon, tel un éphéméride, évoque les airs d’époque : « Maréchal, nous voilà », puis La Marseillaise, enfin l’Internationale. Le couple, hébété, sort de dessous la nappe, à moitié dévêtu. Elle est enceinte (5 ans d’histoire sont passés, la France est libérée, la vie va pouvoir commencer).

Au cours du spectacle, le narrateur va organiser la scène, s’immiscer dans la vie des parents, les montrer, les mettre en scène. Les parents vont, au cours de l’histoire, changer de costume, vieillir, elle va passer de la robe de mariage à la blouse à fleurs, puis à la petite robe noire. Lui, du costume des dimanches au bleu de chauffe, béret.

L’espace va devenir de plus en plus propre et ordonné, la table de banquet va se démonter et se réduire à de petits éléments empilés avec les chaises à l’envers posées dessus. Jusqu’à se retrouver face à une petite table carrée, nappe en plastique et bol de soupe, vieux et fatigués.

Tout cela doit raconter par l’image, les costumes, la musique et le texte l’histoire exemplaire d’une vie d’ouvriers et trois décennies d’Histoire de France.

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« Bourré d’humour et de tendresse » Valeurs Actuelles

« On se délecte des situations cocasses, des gestes et des attitudes du quotidien. (...) En parfaite osmose, rêve et réalité se mélangent. Un grand moment d’émotion et de jubilation » Le Dauphiné Libéré, 2002

« (...) Cet ouvrier limousin qui a pour seul plaisir ses cigarettes et son Huma, et cette mégère qui cherche à l’en priver, sont ses parents. Devenu père à son tour, il se montre moins sévère envers eux. Il plaint leur mesquinerie plus qu’il ne la condamne. Pourquoi s’interdire toute jouissance ? Pourquoi la mère débranche-t-elle le frigo ? Il consommait de l’électricité. Le téléphone ? Il fallait payer l’abonnement. Et pourquoi n’éclaire-t-on la cuisine qu’avec une unique ampoule de 40 watts ? Un jour, le petit Daniel la remplacera subrepticement par une plus puissante et constatera que la vie peut être gaie. De même, il découvrira plus tard la beauté de Paris, la magie du théâtre, l’ivresse de la liberté… S’il est intéressant de comparer Après l’Amour et Derrière chez moi, on peut voir le second sans avoir vu le premier. On y retrouve le même humour, la même pudeur, avec un atout supplémentaire : la compassion.
La caricature est devenue portrait. » L’Avant-Scène Théâtre, 2002

« (...) Entremêlant la narration autobiographique, qu’il assume lui-même avec une franchise de ton qui exclut toute complaisance, et des scènes dialoguées qui mettent en jeu le père et la mère, Soulier évoque avec finesse l’existence ingrate d’une famille ouvrière des années 50. (...) Soulier n’élude rien de la cruauté banale de leurs rapports, leurs frustrations, de leurs rêves inavoués. La tonalité sombre du tableau s’éclaire souvent de commentaires affectueusement ironiques du narrateur. Et il y a cette mise en scène dynamique et diablement intelligente de Gérald Chatelain et Camilla Barnes qui, de quelques tables, chiffons et assiettes, font un univers en perpétuelle métamorphose, figurant avec justesse le resserrement progressif du décor familial. Il y a enfin le jeu profondément humain, épatant de vérité et de simplicité d’Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre, auxquels l’accordéon de Frédéric Daverio fait un contrepoint subtil.
Voilà du théâtre de haute volée, qui touche le cœur et la raison. » J.-P. Simeon, L’Humanité, 2000

« … Isabelle de Botton et Louis Alexandre Fabre, accompagnés à l’accordéon par Frédéric Daverio, sont émouvants et drôles… » Armelle Heliot, Le Figaro, 2002

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Spectacle terminé depuis le samedi 17 janvier 2004

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