Corps et Tentations

du 29 septembre au 1 novembre 2001

Corps et Tentations

Cette pièce fait partie du diptyque Violences composé de Corps et Tentations et Ames et Demeures.

Corps et Tentations
Ames et Demeures
Didier-Georges Gabily par Stanislas Nordey

Cette pièce fait partie du diptyque " Violences" composé de " Corps et Tentations " et " Ames et Demeures ".

Qu’on imagine un charnier découvert dans une propriété isolée de Normandie - c’est-à-dire, où l’on voudrait - grâce au témoignage d’une jeune fille passablement perturbée et devenue presque aphasique… ce pourrait être un de ces faits divers qui font la une et le menu principal de certains journaux. Prétexte, ici, sous couvert d’une pseudo-reconstitution judiciaire, à la représentation, au propre comme au figuré, d’une Famille d’Enfer - et de (soi-disant) peu de vraisemblance ; famille que l’on placera sous les auspices des rituels antiques (ou du moins de ce qu’il en reste) en la confrontant chaudement à tous les désagréments de la Loi Vendettale : ainsi le meurtre d’un « étranger séducteur », ainsi l’exclusion des membres fautifs, ainsi l’inévitable retour du refoulé, en l’état : un enfant, né de la faute successive et commune des trois filles de la maison.

Où l’on verra comment le cadavre du séducteur, pourtant dûment châtié, continue à faire des ravages.

C’est le sujet de Corps et Tentations.

Didier-Georges Gabily

Qui est la mère réelle de l’enfant apparu puis disparu dans Corps et Tentations ?

Des trois sœurs exclues du déroulement du premier tableau par les rigueurs conjuguées de la Loi et de la haine maternelle, quelle est celle qui porta réellement le fruit de la faute commune ? On attendrait le temps qu’il faudrait une réponse à cette question (évidemment peu essentielle).

Resterait alors à jouer le souvenir obsédant, commun et réitéré (assorti des variantes conséquentes) du moment de la séduction par Le Même ; resterait à s’arranger avec les bruits du monde, celui du dehors, qui échappe toujours, celui des autres, qui échappent toujours. Les bruits du monde, quand cela s’écrivait… guerre, et absurde réitération de. Tout ce qu’on voudra.

Ici, à nouveau, une parole (à peu près) tragique - sera soumise à la (rude) épreuve de la profération poétique, malgré tout.

Où l’on verra trois jeunes femmes, coupées de leurs racines (quelles ?), à Paris, de nos jours, rêver à haute voix d’un idéal de la dispersion des corps qui serait devenu - à force de publicités mensongères - le rêve d’un établissement de l’autre côté de l’océan : New York. Comme un hommage déférent et lointain aux sœurs tchékhoviennes ; aussi, aux bienveillantes Furies d’Eschyle.

C’est le sujet d’Ames et Demeures.

Didier-Georges Gabily

Didier-Georges Gabily est mon contemporain. La mort l’a fauché trop tôt, nous privant d’un compagnonnage naissant qui nous faisait tous deux élaborer de doux rêves. De son vivant, il bâtit une œuvre à la fois d’écrivain, de metteur en scène et de chef de troupe. Aujourd’hui, restent les écrits en héritage.

Violences est, dans l’œuvre de ce poète encore relativement peu connu du grand public, l’un des opus les plus passionnants, parce qu’il contient en germe toutes les matrices de l’œuvre, on y trouve à la fois tous les sédiments des écrits du passé qu’il a lus, et de ses propres écrits futurs, à venir.

Corps et Tentations est une tragédie rurale, âpre, qu’on pourrait imaginer comme une héritière de Racine et de Claudel avec sa force lyrique combinée à une austérité et une quasi perfection dans la structure. Ames et Demeures est une œuvre de fantaisie, d’imagination, forgée à partir d’un matériau existant (Les Trois Sœurs de Tchékhov), l’illustration en étant donnée par la parenté des noms attribués aux personnages centraux : Olga, Irina et Macha chez Tchékhov ; Olgue, Irne et Macke chez Gabily.

Violences, un diptyque, est assurément une aventure de théâtre pour les acteurs mais aussi pour le public qui est ici convié à une fête, la construction des deux pièces, à la fois complémentaires et indépendantes, invitant à plusieurs lectures, plusieurs traversées possibles.

Stanislas Nordey

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

La Colline (Théâtre National)

15, rue Malte Brun 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gambetta Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Vestiaire
  • Métro : Gambetta à 73 m
  • Bus : Gambetta - Pyrénées à 53 m, Gambetta à 57 m, Gambetta - Cher à 144 m, Gambetta - Mairie du 20e à 150 m
  • Station de taxis : Gambetta
    Stations vélib  : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
    Guy n°20010

Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

La Colline (Théâtre National)
15, rue Malte Brun 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 1er novembre 2001

Pourraient aussi vous intéresser

- 39%
Des ombres et des armes

Manufacture des Abbesses

- 50%
Le petit coiffeur

Théâtre des Gémeaux Parisiens

- 14%
Eva Rami - Va aimer !

Pépinière Théâtre

- 50%
Fourmi(s)

Lucernaire

Spectacle terminé depuis le jeudi 1er novembre 2001