Conviction intime

Paris 11e
du 7 au 26 février 2006

Conviction intime

Lui, vient de se faire licencier. Elle, sa femme, veut croire qu’il a enfin obtenu cette augmentation tant désirée. Une vraie farce moderne, où des personnages désincarnés raisonnent d’une manière aussi implacable qu’absurde sur notre monde.

L'homo economicus
Notes de mise en scène
Ils en ont dit
La Cie de la Caverne

  • L'homo economicus

Conviction intime fouille dans l'obscurité de nos consciences pour dénoncer certains travers du monde d'aujourd'hui. L'homo economicus tient le premier rôle dans cette œuvre du répertoire contemporain.

Lui, vient de se faire licencier. Elle, sa femme, veut croire qu'il a enfin obtenu cette augmentation tant désirée. Alors lui, n'osant pas la contredire, dit partir chaque matin au travail. Errant dans les rues, il essaye de comprendre ce qui a bien pu se passer pour qu'il en arrive là. En son absence, sa femme se vante auprès de la voisine de palier du bonheur sans limites qui les attend. Mais c'est sans prendre en compte le pouvoir fascinant du désespoir…

Une forte conviction anime L'Homme, La Femme et La Voisine de Rémi De Vos : avoir pour être. Pour eux, affection ne rime qu'avec augmentation. Dépourvus d'âme, ils alignent leurs désirs aux clichés de la consommation et du paraître. Se conformer aux normes leur garantit l'admiration des autres ; du moins les préserve de l'ire des regards indiscrets ; et malgré eux les plie à adopter une idéologie dont ils sont profondément les victimes. Pris dans la spirale d'une ascension illusoire, les espoirs des deux femmes s'enflent. Leurs rivalités intensifient leurs délires, tandis que l'objet de leur convoitise, fraîchement licencié, n'est en réalité qu'inutile et vain.

Par le biais d'un rituel quotidien agencé autour des départs et retours du mari et dans une langue standardisée, Rémi De Vos crée des personnages décalés, désincarnés, sans parole personnelle. Leur logorrhée est pourtant leur seul moyen d'échapper au néant qui les menace.

Le texte de la pièce est publié aux éditions Crater.

Haut de page

  • Notes de mise en scène

"Chercher à comprendre c'est commencer à désobéir", dit un des personnages.
Chercher à comprendre comment la norme remplace l'individualité, comment la parole devient langage.
Un monde factice qui n'a pas d'issue. Un univers qui se mord la queue.
Des personnages en bois, à l'image de leur langage.
Une langue de bois, à l'image de leurs envies.
Des mots qui sonnent creux. Leur flux aboutit au constat que le langage ne sert à rien.
Echec du langage, échec d'échapper aux méandres d'une pensée aussi implacable qu'absurde.
Chercher à comprendre comment on arrive à cette dépossession de soi, comment "je" est devenu un autre.

L'espace, dépouillé, géométrique, combine le privé et le public. Les costumes des trois personnages déclinent en gris le noir et blanc de la scénographie. Trois cubes blancs, de hauteurs différentes, occupent le milieu de la scène. Ils sont tantôt ville, tantôt salon, bureau, lit, escalier... Un quatrième élément plus haut, arbitrairement placé à jardin, marque la promiscuité étouffante du regard de l'Autre. Au fond de la scène, par moments, l'ombre inquiétante d'une plante sèche évolue. Les protagonistes, prisonniers du plateau, ne le quittent jamais.

Trois êtres en dépossession d'eux-mêmes. Trois marionnettes dont les fils sont tendus par des convictions. Le cliché d'un idéal de vie en est le grand manipulateur.
Les gestes des personnages sont banals. Malgré le naturel avec lequel ils sont exécutés, on voit en filigrane un conditionnement. On assiste à une cérémonie qui se déroule sur l'échiquier des bienséances sociales et du savoir-vivre ; mais aussi à un rituel animalier de compétition pour le mâle.

Le comique de cet univers naît du contraste, de la rupture. Les origines sociales modestes des personnages sont en profond décalage avec l'aspect très recherché de leur langage. Le jeu des comédiens recherche l'équilibre entre identification et distanciation, réalisme et abstraction."

Myrto Reiss

Haut de page

  • Ils en ont dit

« L’effet de distance entre la situation économique des personnages et leur discours fait de la pièce de De Vos une farce tragique qui exige l’évitement d’un traitement réaliste. En effet, on n’est ni chez Zola ni chez les Goncourt et cette pièce suppose la mise en évidence des écarts qu’elle déploie. Myrto Reiss réussit adroitement à éviter les pièges de l’excès naturaliste et de la distanciation abstraite. Les trois comédiens, en un camaïeu de gris qui tire les personnages du côté du type, évoluent dans un décor épuré, signé Andréas Kanellopoulos (…). Pascale Heinisch, Lydie Marsan et François Stemmer campent avec assurance et virtuosité ces êtres en pleine crise nerveuse, existentielle et morale. Volonté délibérée de laisser les comédiens sur la scène comme des spectateurs impuissants et aveugles au malheur de l’autre, belle fluidité des échanges où les fleurets sont dépourvus de mouches, montée progressive de l’angoisse et élégante maîtrise de la débâcle : la mise en scène de ce spectacle est l’indice d’un talent prometteur. » Catherine Robert

« Tu le sais, la pièce n'est pas facile (nous en avons longuement parlé), mais tu as bien su déjoué tous ses pièges. J'ai trouvé le travail vraiment remarquable. Tout m'a plu, les acteurs, la scénographie, les lumières… A la fin de la représentation, j'étais heureux. » Extrait d’une lettre de l'auteur à la metteur en scène

Haut de page

  • La Cie de la Caverne

Des cavernes ont abrité les premiers hommes. Leurs parois rêches restent marquées de leurs premières tentatives de communication, de leurs premières expressions artistiques. Lascaux, Chauvet. Lieux sacrés des anciennes pratiques occultes, les cavernes voient le déroulement magique des rites initiatiques et de pratiques incantatoires. Mithra, Cybèle. Les gnomes et dragons de contes qui peuplent nos rêves et nos cauchemars d'enfant hantent les cavernes. Ali Baba y découvre un trésor.

Dans les rêves et leur psychanalyse, la caverne est le symbole de la matrice, de la cavité maternelle ; elle représente l'inconscient et ses profondeurs labyrinthiques. En Grèce, aux pieds des montagnes noyées dans la lumière de la Méditerranée, Platon voit les âmes humaines en ombres et érige la caverne en image du monde. Nos âmes y sont enfermées et enchaînées par les dieux. Celui qui garde l'antre, dit-on, celui qui a le pouvoir de libérer nos âmes vers le monde des Idées n'est autre que Dionysos. Le dieu du théâtre !

Une fois entrés dans ce labyrinthe de la caverne, notre fil d'Ariane est tissé de passions et de rêves, mais aussi de refus. Refus, d'abord, d'ignorer les écritures contemporaines, souvent écartées du champ de mire des praticiens. Refus, ensuite, de passer à côté du public que l'on appelle "non averti". Nous pensons que le credo vitézien d'un "théâtre élitaire pour tous" est toujours - et peut-être plus que jamais - d'actualité. Notre désir est de créer un pont entre le large public et les dramaturges d'aujourd'hui. Dionysos est notre gardien !

Haut de page

Sélection d’avis du public

RE: Conviction intime Le 17 février 2006 à 18h20

- J'ai la conviction que ce spectacle est bon......

RE: Conviction intime Le 16 février 2006 à 14h23

Une comédie noire qui parle de notre société avec beaucoup d'humour. J'ai passé un très bon moment ! Merci à eux !

Conviction intime Le 15 février 2006 à 08h53

l'idee de départ est bonne, mais le texte devient vite lourd trop lourd un texte long qui finit par ennuyer dommage !

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

RE: Conviction intime Le 17 février 2006 à 18h20

- J'ai la conviction que ce spectacle est bon......

RE: Conviction intime Le 16 février 2006 à 14h23

Une comédie noire qui parle de notre société avec beaucoup d'humour. J'ai passé un très bon moment ! Merci à eux !

Conviction intime Le 15 février 2006 à 08h53

l'idee de départ est bonne, mais le texte devient vite lourd trop lourd un texte long qui finit par ennuyer dommage !

Informations pratiques

Proscenium

2, passage du Bureau 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Salle climatisée
  • Métro : Alexandre Dumas à 165 m
  • Bus : Charonne - Philippe Auguste à 89 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Proscenium
2, passage du Bureau 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 26 février 2006

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 44%
La Loi du marcheur

Théâtre de la Bastille

Oublie-moi

Théâtre Actuel La Bruyère

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Un Tramway nommé Désir

Théâtre des Bouffes Parisiens

Spectacle terminé depuis le dimanche 26 février 2006