Cinna ou la clémence d'Auguste

Bagnolet (93)
du 20 au 31 janvier 2014
1h45

Cinna ou la clémence d'Auguste

Une bande de jeunes Romains pris dans une fureur de meurtre. Imaginons une dizaine de tigres que l’on aurait enfermés et affamés depuis dix jours. Ils sont excessivement beaux, insolents et ravagés par une énergie et une violence dévastatrices. D’entrée de jeu, sous leurs pieds, la terre tremble, autour d’eux, l’air se charge d’électricité. C’est Auguste qu’ils vont assassiner. C’est Émilie qui a exigé ce meurtre à son amant, Cinna. C’est Cinna qui a rassemblé les tueurs.
  • Un meurtre politique

Une bande de jeunes Romains pris dans une fureur de meurtre. Imaginons une dizaine de tigres que l’on aurait enfermés et affamés depuis dix jours. Ils sont excessivement beaux, insolents et ravagés par une énergie et une violence dévastatrices. D’entrée de jeu, sous leurs pieds, la terre tremble, autour d’eux, l’air se charge d’électricité. C’est Auguste – le très grand empereur romain Auguste – qu’ils vont assassiner. C’est Émilie – qui le tient pour responsable de la mort de son propre père – qui a exigé ce meurtre à son amant, Cinna. C’est Cinna qui a rassemblé les tueurs. Les tueurs, eux, ne savent pas que tout part de la passion d’Émilie et de Cinna. Eux, ils sont sur le point de tuer un homme pour mettre fin à son règne en solitaire et restaurer la République. C’est un meurtre politique, leur a dit Cinna. Auguste doit mourir.

Auguste, lui, est épuisé par un trop long règne. Il conçoit l’impensable : démissionner. Il se confie à… ses futurs assassins, Cinna et Maxime. Cinna, bien sûr, l’encourage à rester. Maxime à se démettre. Auguste suit l’avis de Cinna et leur promet des parts d’Empire. La honte est au plus haut. Que faire ?

Du côté des conjurés, ça se remplit de doutes, tout se vide de sens, se désaffecte. Fêlures, failles, fuites – une confidence, un mot de trop, une trahison… Auguste apprend tout.

Ce que va alors accomplir Auguste, c’est Livie, son épouse – « on ne le remarque pas assez souvent », notait Bernard Dort – qui le lui a inspiré. Il va parler à Cinna et à tous ces jeunes amis et il va les gracier. Il va, par cette action jusqu’alors inimaginable, mettre un terme à des siècles de violences, de meurtres et de folies et donner rien moins que naissance à un nouveau monde.

Noël Casale

  • Mettre en scène Cinna

Souvent - bien avant le premier jour des répétitions - on me demande quelles sont mes « intentions de mise en scène ». Je n’en ai jamais eues et longtemps, je n’ai pas osé le dire. Je bafouillais toujours deux trois choses vaguement lues ou entendues ailleurs. Les deux fois où j’ai tenté de concevoir à l’avance un projet de mise en scène, je suis allé droit dans le mur. Voici donc comment je procède. Je fréquente les textes que je monte pendant des années. Et des tas de pensées, d’images et de sensations que j'y découvre, me viennent quelques intuitions qui me semblent solides : les façons possibles de dire un texte, la vision d’une géométrie de l’espace, d’un état de lumière et, surtout, celle de la distribution. Ensuite, au premier jour, je teste ces intuitions et je construis tout le reste du spectacle à partir de ce test. Pour Cinna, je ne suis convaincu que d’une seule chose : les cinq acteurs réunis avec Pierre et Anne forment une distribution idéale pour cette pièce. On travaille souvent ensemble, on se connaît bien et si, comme le disait Jouvet, « on apprend bien nos textes » (ce n’est pas qu'une boutade) et que l’on a un esprit grand ouvert vers la recherche et l’expérimentation, nous devrions inventer un spectacle dont je n’ai aujourd’hui aucune idée.

N.C.

  • En Corse, le point de vue du tueur

Au commencement de beaucoup de mes travaux de théâtre (écriture et mise en scène), il y a la Corse. De nouveau, aujourd’hui avec Cinna ou La Clémence d’Auguste (je tiens au sous-titre). Voici – peut-être – pourquoi : depuis trente-cinq ans (j'en ai cinquante-deux), je n'ai jamais connu, sur mon île natale, une période de paix. En politique, dans les mafias et, par effet de contamination, dans l'ensemble de la société, le meurtre fait partie des possibilités de régler plus ou moins définitivement, une affaire d'argent, un contentieux commercial, un problème affectif, une frustration intime, une rivalité politique, une dispute... De sorte qu'il ne vient plus à l'esprit de presque personne de s'alarmer pour un énième assassinat. Mais désormais, en Corse, on s'indigne de la façon dont on tue. À n'importe quelle heure du jour et de la nuit et n'importe où. Devant une école, dans un porche d'immeuble, sur un parking, dans une rue très fréquentée... on vide des chargeurs, ça tire dans tous les sens, nul n'est encore mort d'une balle perdue « mais ça va bien finir par arriver » et bien que ce ne soit finalement pas beau à voir, un meurtre, on finit toujours pas entendre - Tant qu'ils se tuent entre eux - ou bien - S'ils l'ont tué(e), c'est qu'il devait y avoir quelque chose. Comme s’il allait vraiment de soi que l'on peut être assassiné pour quelque chose. Ce qui est, in fine, le point de vue des tueurs.

N.C

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Spectacle terminé depuis le vendredi 31 janvier 2014

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