La représentation du 3 juin sera précédée par une présentation du spectacle par un musicologue. De 19 heures à 19h30.
Certes, on a quelque peu oublié Nicolas Isouard (1773-1818), que ses contemporains surnommaient Nicolò, façon peut-être de rappeler le côté italien de ce compositeur français né à Malte. Il eut pourtant, en son heure, de fameux succès, dont cette Cendrillon, “féerie-opéra en trois actes” de 1810, qui devait bientôt enflammer toute l’Europe et inspirer, sept ans plus tard, La Cenerentola de Rossini. Car le mythe de Cendrillon n’en finit pas de faire rêver, toutes les latitudes, toutes les époques en témoignent.
Dans cette version de l’histoire taillée pour l’opéra-comique du XIXe siècle naissant, les deux méchantes soeurs Clorinde et Tisbé composent une inoubliable paire de bêcheuses, le prince est conseillé par un mage éclairé, et l’héroïne est une douce et docile créature : « Attentive, obéissante, Je sers toute la maison, Et je suis votre servante, La petite Cendrillon. » Intitulé « Je suis fidèle et soumise », cet air devait faire les beaux soirs des salons de l’époque, et devint, le temps d’une saison, un tube à la mode. Célébration de la docilité des femmes ? Peut-être pas…
Pour les auteurs du spectacle, la spécificité de cette Cendrillon est que « la féerie y cède la place à une dimension comique démultipliée. Mais ne nous y trompons pas : cet humour de façade laisse poindre une ironie pleine d’actualité, dans un monde où le ‘paraître’ tapageur vaut mieux que la discrète modestie. »
Avec le Concert de la Loge.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris