Caeiro

du 14 septembre au 14 octobre 2005
1h

Caeiro

Alberto Caeiro est l'hétéronyme de Fernando Pessoa. Toute sa vie, il voudra passer pour un paysan primitif et inculte. Poète de la nature, il sera l’incarnation de l’objectivisme sensationniste, toujours en quête des choses telles qu’elles sont. " L’œuvre hétéronyme est celle de l’auteur « hors de sa personne » ; elle est celle d’une individualité totalement fabriquée par lui, comme le seraient les répliques d’un personnage issu d’une pièce de théâtre quelconque écrite de sa main. " Fernando Pessoa

L'hétéronyme de Fernando Pessoa
Mon maître Caeiro

Rendre hommage aux poètes

Lecture et fado

Alberto Caeiro, né le 16 avril 1889, à Lisbonne, hétéronyme de Fernando Pessoa. Toute sa vie, il voudra passer pour un paysan primitif et inculte. Poète de la nature, il sera l’incarnation de l’objectivisme sensationniste, toujours en quête des choses telles qu’elles sont. Maître incontesté des autres hétéronymes, Pessoa lui donne un rôle initiatique : « J’ai mis chez Caeiro tout mon pouvoir de dépersonnalisation dramatique. » Plus tard il ajoutera : « Mon Maître Caeiro n’était pas un païen : il était le paganisme même. »

D'après Le Gardeur de troupeaux, Le Berger amoureux et Les Poèmes non assemblés d'Alberto Caeiro, hétéronyme de Fernando Pessoa.

Les poèmes sont publiés dans Œuvres poétiques de Fernando Pessoa, traduction Patrick Quillier, préface Robert Bréchon, Éditions Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 2001.

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  • L’œuvre hétéronyme

L’œuvre pseudonyme est celle de l'auteur « en propre personne », moins la signature de son nom ; l’œuvre hétéronyme est celle de l’auteur « hors de sa personne » ; elle est celle d’une individualité totalement fabriquée par lui, comme le seraient les répliques d’un personnage issu d’une pièce de théâtre quelconque écrite de sa main.

Pessoa
Revue Presença, décembre 1928
Sur les hétéronymes, texte français Rémy Hourcade, Éditions Unes, Trans-en-Provence, 1993

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Un jour… - ce fut le 8 mars 1914 - je m’approchai d’une haute commode, et prenant du papier, je commençai à écrire debout, comme j’écris chaque fois que je le peux. Et j’écrivis une bonne trentaine de poèmes d’affilée, dans une espèce d’extase dont je ne saurais définir la nature. Ce fut la journée triomphale de ma vie, et je ne pourrai jamais en avoir une autre semblable. Je commençai avec un titre : Le Gardeur de troupeaux. Et ce qui suivit fut l’apparition en moi de quelqu’un à qui j’ai donné depuis lors le nom d’Alberto Caeiro. Veuillez excuser l’absurdité de cette phrase : mon maître était apparu en moi. Telle fut la sensation immédiate que je ressentis. […] Dès qu’apparut Alberto Caeiro, je m’empressai de lui découvrir - instinctivement et subconsciemment - des disciples.

Fernando Pessoa
Lettre à Adolfo Casais Monteiro, 13 janvier 1935, in Fernando Pessoa,
Poète pluriel, Éditions BPI-Centre Georges Pompidou / Éditions de la Différence, Paris, 1985

J’ai connu mon maître Caeiro en des circonstances exceptionnelles - comme toutes les circonstances de la vie, surtout celles, anodines en soi, qui se révèlent être tout par la suite. […] Mon maître Caeiro, qui ne disait jamais que ce qui était, peut être défini par chacune de ses phrases, écrite ou dite. Parmi tant de phrases écrites et imprimées, parmi tout ce qu’il a pu me dire et me raconter - celle qui le contient dans toute sa simplicité est celle qu’il m’a dite un jour à Lisbonne. Nous parlions de je ne sais trop quoi, à propos des rapports que chacun entretient avec lui-même. Je demandai soudain à mon maître Caeiro : « Êtes-vous content de vous ? » Et il me répondit : « Non, je suis content. » C’était la voix de la terre, celle de tout et de personne.

Alvaro de Campos
hétéronyme de Fernando Pessoa
Notes à la mémoire de mon maître Caeiro précédé de Sur les hétéronymes, Éditions Unes

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Comme Alvaro de Campos rend hommage à son maître Caeiro, nous devons dire notre attachement à tous ceux : poètes, artistes, romanciers, musiciens, philosophes qui par leurs créations ont structuré nos vies. Dans les moments de doute, de tremblements intérieurs, on devine derrière soi ces anciennes émotions qui nous aident à affronter nos difficultés d’hommes et de créateurs. Pessoa sait rendre hommage aux poètes qu’il a créés car il leur reconnaît le rôle fondateur de sa liberté d’écrivain : il sait ce qu’il leur doit.

le vent souffle sans le savoir
la plante vit sans le savoir
moi aussi je vis sans le savoir, mais je sais que je vis
mais est-ce que je sais que je vis, ou bien seulement que je le sais ?
je nais, je vis, je meurs selon un destin que je ne commande pas,
je sens, je pense, je bouge selon une force qui m’est extérieure
alors qui suis-je ?

Être ceux à qui « cela arrive » et ne s’en étonnent pas.
Inventer des figures qui seraient d’accord avec Caeiro (sans le savoir), traversées par les mêmes maladies.
Nous n’éprouvons pas la nécessité de dire tous les mots, nous en serons tout proches.
Donner à voir, à ressentir.
Être l’arbre, le ruisseau, l’orage, le calme, le doute, le rhume, la fleur de Caeiro, voilà notre tâche !

Cécile Bon, Daniel Jeanneteau, Clotilde Mollet, Gilles Privat, Hervé Pierre

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A l’issue de quelques représentations, un petit programme de lecture ou de chant sera proposé.

Mardi 27 septembre
Débat autour de l’œuvre de Fernando Pessoa avec Robert Brechon, poète, essayiste et critique, spécialiste de Fernando Pessoa, et l’équipe artistique du spectacle.

Mardi 4 octobre
Chansons lusophones et fado avec Maria Teresa, chanteuse, Do Carmo Toninho, guitare.

Mardi 11 octobre
Lectures de textes de Fernando Pessoa par l’équipe artistique du spectacle Caeiro !
Fado avec Cynda Castel, chant, Philippe De Sousa, guitare portugaise et Casimiro Silva, guitare classique.

Entrée libre pour ces soirées sous condition de réservation au spectacle Caeiro ! à chacune de ces représentations. Une petite collation portugaise vous sera proposée lors de ces trois soirées exceptionnelles.

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Informations pratiques

La Colline (Théâtre National)

15, rue Malte Brun 75020 Paris

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  • Bus : Gambetta - Pyrénées à 53 m, Gambetta à 57 m, Gambetta - Cher à 144 m, Gambetta - Mairie du 20e à 150 m
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Spectacle terminé depuis le vendredi 14 octobre 2005

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