Blackland

Spectacle en hongrois surtitré

Dans la veine des travaux d'improvisation du Krétakor, Arpád Schilling et ses acteurs-musiciens nous proposent un cabaret humoristique sur l'entrée de la Hongrie dans la communauté européenne le 1er janvier 2004. Impertinence, satire et absurde sont au rendez-vous de ce moment de théâtre clownesque où les personnages traités comme des archétypes chantent, dansent et racontent la Hongrie contemporaine et sa classe dirigeante. Portrait sans complaisance d'une "élite" politique déconsidérée par des jeux de pouvoir stupides et un enrichissement personnel hors mesure, incapable de se projeter dans l'avenir et de remédier aux maux profonds de leur pays.

La provocation par le rire est la démarche choisie par Krétakör pour être présent au monde qui l'entoure, sur un mode qui rappelle étrangement les oeuvres de Gogol. Mêlant les textes d'István Tasnádi, les poèmes de Mihaly Babits, dont l'une des oeuvres donne son nom au spectacle Blackland et les messages SMS reçus par le metteur en scène dans la nuit du 31 décembre 2003, cette "revue" de cabaret politique perpétue un genre de théâtre provoquant qui évite tout parti-pris compassionnel, mais qui pose à chaque spectateur la question de sa propre responsabilité dans l'évolution de la société à laquelle il appartient.