Big shoot

du 8 octobre au 28 novembre 2008
1h30

Big shoot

Denis Lavant est phénoménal dans ce texte fort de Koffi Kwahulé. A voir absolument.

Au commencement était l'acteur
Note d'intention
La presse

  • Au commencement était l'acteur

Jeux du cirque médiatique où le bourreau se fait artiste et offre à la curiosité malsaine de la société le spectacle de son crime. Interrogatoire poussé, sévices psychologiques de détraqué, folie et sexualité... Tour à tour inquisiteur et tortionnaire, Monsieur invente Stan, sa victime, et fabrique l'"alibi" nécessaire à ses pulsions.

L’espace du théâtre c’est la langue, et la plupart de mes pièces sont écrites pour être jouées sans décor. Seul importe l’univers qu’impose la respiration de la langue. Et l’effigie de l’acteur. Car mon théâtre est avant tout un désir d’acteur ; ce sont eux qui, généralement, font découvrir mes pièces aux metteurs en scène. Et au commencement de Big Shoot est Denis. Le premier lecteur. Le passeur. On se dit, si Denis Lavant trouve quelque intérêt à ça, c’est que. Par conséquent on prend le temps de s’y arrêter, de lire, de trouver son propre désir. On prend le temps. Très vite la chose se barre ailleurs, est créée ici et là. Puisqu’on vous dit que Denis Lavant lui-même soutient que… Donc Big Shoot.

Big Shoot nous met au coeur d’une humanité malade d’anonymat, d’autant plus malade que jamais nous n’avons disposé d’autant de moyens d’être connu ; plus nous multiplions les moyens de communication, plus l’anonymat et l’isolement sont confusément vécus comme une injustice cruelle. Nos moyens de communication ne parviennent pas à relier, à faire religion, au sens étymologique. Désormais, sur l’agora de là-d’où-l’on-est-vu-de-partout, l’on vient donner sa mort en hostie. Au moins, selon le mot de Warhol, guérira-t-on de l’anonymat, ne serait-ce que pendant une poignée de minutes.

Big Shoot dit la fiction de l’homme happé par la quête fascisante d’une émotion fulgurante et absolue, la mort comme expérience consumériste, la tentation exterminationniste d’une humanité à bout de désir et qui élève la construction du crime parfait au statut d’oeuvre d’art absolu…

A la fin de Big Shoot est Denis. Le passeur attendant au bout du périple la chose qu’il a mise au creux du désir des autres afin qu’ils l’éprouvent. Un parcours initiatique. Big Shoot est revenu à Denis Lavant, à sa source. La relation que Denis semble entretenir avec cette pièce est de l’ordre du A Love Supreme de Coltrane (premier titre de la pièce). Il est par conséquent heureux que les choses se soient passées ainsi. Que finalement l’acteur reprenne les choses en main. Mon théâtre est d’abord une affaire d’acteur. Il est heureux qu’à la fin se tienne face à Big Shoot la puissante humilité de Denis Lavant.

Koffi Kwahulé

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  • Note d'intention

Un duo pour une voix
C'est le pari que fait Denis.
Et on prend tout en sens inverse.

Une seule voix donne à mieux entendre toute la force du texte. Texte fort parce que brut, fort comme une brute. De la brutalité des émotions dont les hommes se nourrissent, n'arrivant plus à les transformer en énergies fines comme le barrage stoppe l'eau pour en faire de l'électricité ;  transmuter en vision sensée, trouver l'esprit , dans les deux sens du terme. C'est pourquoi nous chercherons à donner aussi le rire. Dans cette parodie de justice, ce grand cirque du pouvoir, des rapports de force, ressemblant à notre monde qui confond communication et relation, émotion et tremblement, parade et échange, nous allons parader.

Le côté cirque. Denis a une énergie cirque.
• Au physique : un corps nerveux, une gestuelle ample, une dynamique explosive.
• Dans le jeu : une capacité d'exagération, un appétit goûteux des mots.
• Et Denis joue du concertina. Des concertinas, un grave et un aigü, 2 voix.

En allant
• à fond dans le jeu ; en jouant le 1er degré des personnages, le nez -pas forcément rouge- dans leur situation, on s'oriente vers le clown.
• en sincérité dans les humeurs et états ; dans une scène où l'exécuteur est convaincu du bien fondé ce qu'il dit, alors que nous voyons l'erreur, s'amuser à jouer l'état -la conviction- et non le sens -l'erreur- permettra d'obtenir le non-sens de la situation, le grotesque.
• Un cirque moderne car le texte a parfois du rythme de rap en lui; et l'idée du costume se rapproche des vêtements –souvent très amples- des "sapeurs", qui se "sapent" avec goût et classe pour sortir et danser. Selon le maintien de Denis, le costume sera classe ou cloche.

La matérialisation en sens inverse
Ce qui est le plus tangible, visible, habituellement le sera le moins et inversement.
- Le plus "matière" sera le texte, au premier plan.
- Puis la lumière, assez matérialisée car :
• utilisée pour définir l'espace et comme seul décor.
• Mais aussi costume parfois : pour le double jeu de Denis, quand simultanéité, des découpes de lumière -comme des carrés de Vazarely- "trancheront" Denis, le découperont en 2 personnages.
• Utilisée comme mouvement et "métronome" : par le jeu du champ/contre-champ la lumière venant d'un côté pour le personnage de Stan, de l'autre pour l'Exécuteur dans les moments où les répliques sont courtes et fusent.
- Les moins matériels seront le décor, puisque absent en matière, présent en lumière, et les accessoires, réduits au minimum et le plus souvent "mimés", tel le flingue avec les doigts, comme quand on est petit ; ou une chaussure – style de clown, grande et béante- pour marionnette (représentant une bouche) quand il faut résoudre le jeu simultané des deux protagonistes.

Telles sont nos pistes actuelles pour révéler la dérision de la violence, trouver la vérité du mal, de la blessure. Avec aussi la présence inquiétante de Denis et de son côté lutin-ludion.

Michèle Guigon

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  • La presse

« Une phénoménale performance d’acteur… » Télérama

« Denis Lavant touche au plus juste… » Les Inrockuptibles

« Le public attend l’acteur devant le plateau nu, il arrive en chantonnant, ... Et la fête du théâtre commence. » Rue 89

« On sort de la salle sonné, bouleversé et heureux. » Pariscope

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