Baudelaire dit par Balmer

A l’occasion d’un nouveau cycle littéraire de journaux intimes, sous la direction de Françoise Petit, Jean-François Balmer dira des textes de Mon cœur mis à nu de Charles Baudelaire.

Le journal intime
Extraits
La presse

• Le journal intime

Le journal intime, cette pratique d’écriture qui est une des plus communes, littérature qui se refuse comme telle tout en étant une voie royale d’accès à la littérature, le journal intime est le lieu de fécondes contradictions. C’est là sa richesse.

Variant à l’infini dans sa présentation, quelques dizaines de feuillets pour Baudelaire, ouvert par excellence, sans limites ni cadres définis, le journal révèle cependant une unité profonde, celle de la personnalité cachée d’un individu et c’est en cela qu’il nous passionne. Nous avons la sensation d’entrer en relation directe avec l’auteur.

Au moment où nous nous passionnons de plus en plus pour ces lectures, il était vraiment tentant de proposer ces journaux à une voix, de distribuer un comédien dans le rôle d’un écrivain, de superposer au plus près la personnalité de l’acteur à celle de l’auteur, le « je » du narrateur et le « je » de l’auteur ne faisant plus qu’un.

Françoise Petit

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• Extraits

- Fusées - Notes prises de 1855 à 1862
« Profondeur immense de pensée dans les locutions vulgaires, trous creusés par des générations de fourmis »

- Mon cœur mis à nu - Notes prises de 1859 à 1865
« Etre un homme utile m’a toujours paru quelque chose de bien hideux »

- Pauvre Belgique - Notes prises de 1864 à 1866
« Il est difficile de définir le caractère belge autant que de classer le belge dans l’échelle des êtres ».

"De la vaporisation et de la centralisation du Moi. Tout est là. D'une certaine jouissance sensuelle dans la société des extravagants. (Je pense commencer Mon coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance, pourvu que l'inspiration soit vive)."

« Hygiène Projets. - Plus on veut, mieux on veut.
Plus on travaille, mieux on travaille et plus on veut travailler.
Plus on produit, plus on devient fécond.
Après une débauche, on se sent toujours plus seul, plus abandonné.
Au moral comme au physique, j'ai toujours eu la sensation du gouffre, non seulement du gouffre du sommeil, mais du gouffre de l'action, du rêve, du souvenir, du désir, du regret, du remords, du beau, du nombre, etc.
J'ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. Maintenant, j'ai toujours le vertige, et aujourd'hui, 23 janvier 1862, j'ai subi un singulier avertissement, j'ai senti passer sur moi le vent de l'aile de l'imbécillité. »

 Charles Baudelaire

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• La presse

« Jean-François Balmer, comédien d’active intelligence des textes, très bien dirigé par Françoise Petit, donne à ce travail une plénitude remarquable. Loin de toutes les lectures lénifiantes, un moment de théâtre singulier et puissant, dans la pureté de la parole de Baudelaire, son questionnement artistique et spirituel. » Le Figaro

« Balmer est à chaque instant plusieurs apparitions, presque contradictoire. Un enfant terrible de la scène, naturellement Baudelairien. » Le Monde

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