B. #04 Bruxelles

Hérouville Saint-Clair (14)
du 15 au 17 janvier 2006
1 heure

B. #04 Bruxelles

IVe Episode de La Tragedia Endogonidia. L’épisode Br.#04 Bruxelles est presque exemplaire de la démarche créative de Romeo Castellucci. La Tragedia Endogonidia bouscule les règles habituelles de la production artistique et se présente comme le premier grand événement à l’échelle européenne à travers ce voyage dans la mémoire, les rêves et les cauchemars du vieux continent.

IVe Episode de La Tragedia Endogonidia
Romeo Castellucci et La Societas Raffaello Sanzio

L’épisode Br.#04 Bruxelles est presque exemplaire de la démarche créative de Romeo Castellucci. L’épisode est « blanc », comme celui de B.#03 Berlin, blanc aveuglant des lieux d’enfermement modernes pour le premier, blanc opaque des origines pour le second.

Dans Br.#04 Bruxelles le regard du spectateur est introduit dans une chambre carrelée de blanc dans laquelle vont se succéder des scènes images : une femme qui nettoie inlassablement une tâche invisible, un bébé abandonné dans l’espace vide, un vieillard qui s’habille de vêtements sacerdotaux hébraïques avant de se métamorphoser en policier, le massacre d’un jeune homme, les tables de la loi vierges de toute inscription et frottées dans le sang du supplicié. Les éléments que le spectateur voit ne livrent pas leur signification immédiatement et il lui appartient de reconstituer le puzzle du savoir humain. Le jeune homme mort explique l’image finale de l’épisode Cesena qui évoquait le manifestant tué par la police lors du G7 de Gênes, mais c’est aussi et toujours le meurtre primitif du frère, la déchirure palestinienne, ou la mort du héros tragique sous la loi divine.

Dans l’épisode Berlin, nimbé d’un blanc laiteux et d’une atmosphère onirique de conte nordique, le spectateur est introduit dans un théâtre où les fauteuils d’orchestre sont occupés par une assemblée de lapins de chiffons inertes comme autant de spectateurs otages assassinés. Le mythe est devenu inintelligible, la tragédie moderne se doit d’en énumérer les signes anciens et nouveaux sans pour autant l’expliciter car l’une des constantes de l’œuvre de Romeo Castellucci, et probablement du monde post-moderne, c’est l’effondrement du langage et de la parole.

La Tragedia Endogonidia c’est la tragédie de l’humanité de l’après Auschwitz, cette barbarie impossible à dire, comme l’annonçait déjà Genesi, spectacle de la Societas Raffaello Sanzio accueilli au CDN de Normandie en 1998. La Tragedia Endogonidia bouscule les règles habituelles de la production artistique et se présente comme le premier grand événement à l’échelle européenne à travers ce voyage dans la mémoire, les rêves et les cauchemars du vieux continent.

"La modernité pour moi n’a de sens que si elle passe par l’amnésie de la représentation classique. Par représentation classique, j’entends la façon dont un corps humain est posé dans un tableau, dans un cadre de scène, dans la boîte noire du théâtre." Romeo Castellucci

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Romeo Castellucci et Chiara Guidi (nés en 1960) ainsi que Claudia Castellucci (née en 1958) constituent le noyau artistique de la Societas Raffaello Sanzio fondée en 1981 à Cesena, petite ville d’Emilie Romagne en Italie. Le musicien Scott Gibbons participe à presque tous les projets du collectif.

Diplômés tous les trois en arts plastiques et histoire de l’art, ils ont l’ambition de fabriquer un théâtre qui rassemble toutes les expressions artistiques et qui utilise toutes les techniques, artisanales ou nouvelles, pour élaborer une dramaturgie basée sur le son et la lumière, brisant avec la sacro-sainte suprématie du texte et du sens rationnel.

Le théâtre de la Societas Raffaello Sanzio est un théâtre de la sensation, de l’image, de l’expérience physique, ce n’est pas un théâtre de la littérature et de la narration. Le collectif produit également des installations plastiques, des vidéos, édite des livres théoriques et poétiques, expérimente une école de théâtre pour enfants.

Leur histoire artistique a commencé au contact du théâtre d’avant-garde de Carmelo Bene qui inspira un tout premier spectacle manifeste : Amleto oppure la veemente esteriorità della morte di un mollusco, créé en 1992 et repris exceptionnellement à l’Odéon à Paris en 2004, dans le cadre de l’hommage rendu par le Festival d’Automne à Carmelo Bene.

Suivirent quelques étapes importantes dans les grands festivals européens : L’Orestea (La Batie-Genève), Giulio Cesare d’après Shakespeare, et Voyage au bout de la nuit de Céline (Avignon), Genesi, (Amsterdam), Il Combattimento de Claudio Monteverdi (Bruxelles).

Romeo Castellucci avec son collectif ne cesse d’interroger la forme théâtrale de la tragédie dans une perspective proprement visionnaire. Récompensé par de nombreux prix, nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le Ministre Catherine Tasca, Romeo Castellucci dirige la section arts de la scène de la Biennale de Venise 2005.

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Informations pratiques

Comédie de Caen à Hérouville

1, square du théâtre 14200 Hérouville Saint-Clair

Spectacle terminé depuis le mardi 17 janvier 2006

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