Autour, tout est calme

Paris 19e
du 29 novembre 2004 au 5 janvier 2005
1H15

Autour, tout est calme

De retour de l'enterrement de Tchekhov, cinq comédiennes et un comédien proches de l'auteur se retrouvent dans un cabaret yiddish. Comment affronter la solitude de leur deuil ? En décidant de prendre la scène et de jouer les personnages de ses pièces, ils rendent un hommage à l'auteur et nous font assister à une réflexion sur leur condition d'acteur.

Résumé
Genèse de la pièce
Le montage
La mise en scène
La scénographie

De retour de l'enterrement de Tchekhov, cinq comédiennes et un comédien proches de l'auteur se retrouvent dans un cabaret yiddish. Comment affronter la solitude de leur deuil ?

En décidant de prendre la scène et de jouer les personnages de ses pièces, ils rendent un hommage à l'auteur et nous font assister à une réflexion sur leur condition d'acteur.

Par la Compagnie L’échappée belle.

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Anton Pavlovitch Tchekhov est mort il y a 100 ans, en juillet 1904. J'aime les pièces de Tchekhov, son univers et son langage. Mais pour lui rendre hommage, je voulais le montrer d'une manière différente, insolite, dire ses mots tout en parlant de lui, et mettre en scène une pièce qui serait un plaisir d'initiés tout autant qu'une découverte jubilatoire pour les profanes ou les "frileux". Evoquer un Tchekhov réjouissant, universel, truculent, bouillonnant, un Tchekhov au féminin, un Tchekhov de cabaret. Ainsi naissait Autour, tout est calme...

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Cette pièce part du rêve de voir se rencontrer des femmes de différentes pièces de Tchekhov. En effet, il m'est apparu que l'indépendance de ces femmes, leur courage, leur volonté farouche de liberté, leur désespoir et leur humour se répondent de pièce en pièce. En lisant et relisant La Mouette, La Cerisaie et les Trois Soeurs, je les entendais toujours plus distinctement se parler, rire et pleurer ensemble, avoir des conversations de filles, de femmes, de mères, de copines..., d'avoir le même espoir de départ vers une vie nouvelle, une vie meilleure, un ailleurs...

J'ai donc extrait de ces trois pièces les répliques des personnages suivants pour en faire le dialogue d'une rencontre inédite entre ces cinq femmes.

Les personnages choisis
- La rencontre entre Lioubov Andreevna (la Cerisaie) et Arkadina (la Mouette) : une femme qui a perdu son enfant, une autre sur le point de le perdre, deux femmes prêtes à payer le prix de leur liberté...
- Macha (la Mouette) et Irina (les Trois Soeurs) : le désespoir aux allures de colère de Macha fait écho à l'enthousiasme désespéré d'Irina...
- Ania (la Cerisaie) : toute la complexité et la tendresse d'un rapport mère fille...
- Nina (la Mouette) : la réflexion sur la vocation d'acteur...

La mise en abyme du montage
Il m'a semblé que la magie de cette rencontre prendrait toute son ampleur si elle prenait place dans une rencontre préalable des comédiennes qui ont tant incarné ces personnages. Elles portent le deuil de Tchekhov et transforment la veillée funèbre en un moment ludique par le moyen le plus évident de transcender leur peine : jouer sur scène des textes de Tchekhov, chanter et danser ensemble.

Elles se laissent alors elles-mêmes surprendre car les répliques des trois pièces s'enchaînent, se répondent et trouvent un écho nouveau créant ainsi un instant unique de théâtre pour elles comme pour le public.

Pour créer ce contexte, j'ai donc adapté des extraits de la correspondance de Tchekhov avec Olga Knipper sa comédienne et son épouse et des Mémoires de Stanislavski et de Evtithi Karpov.

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L'intervention de Nina
Le monologue de Nina à la fin de la Mouette est l’un des textes les plus révélateurs sur la vocation d'acteur. A travers les propos d’une jeune comédienne, l’on retrouve Tchekhov lui-même qui nous parle de sa vocation d’artiste. C'est pourquoi j’ai souhaité qu’exceptionnellement ce texte soit joué par un comédien, rejeté par les femmes au moment où elles décident de prendre la scène mais qui reviendra à la fin de la pièce pour nous délivrer ce message, en toute simplicité : « ce qui compte, ce n’est pas la gloire, pas l’éclat (…), mais la longue patience ».

La musique, le chant et la danse yiddish
J’ai situé l’action de cette pièce dans un cabaret yiddish parce que, bercée depuis toujours de culture yiddish, je sais combien cette musique illustre parfaitement la frontière ténue entre le rire et les larmes, entre l'émotion et l'allégresse que l'on retrouve dans toute l'oeuvre de Tchekhov. De plus, dans la Cerisaie, Ania fait expressément référence à "notre célèbre orchestre juif".

Enfin, la présence physique d’un orchestre permet au spectateur de profiter tout au long de la pièce de la magie d’un son exclusivement « live ».

L’orchestre
L'orchestre du cabaret deviendra donc pour la circonstance « le célèbre orchestre juif », tantôt intégré au récit, tantôt accompagnant les comédiennes lorsqu’elles chantent et tantôt tentant de reprendre leur espace de jeu, notamment par l’intervention comique du chanteur. Il est composé d'un accordéoniste, un guitariste et trois percussionnistes (darbouka et chant, maracas, tambourin).

Les chansons et les danses
Ce ne sont pas les personnages de Tchekhov qui chantent yiddish mais les comédiennes, inspirées par l’endroit où elles se trouvent et le besoin d’être ensemble un moment sans être en jeu. C’est pourquoi certaines des chansons sont chorégraphiées, la danse créant non seulement une cohésion physique essentielle à l'esprit slave mais également un climat réjouissant.

La comédienne incarnant Macha chante une chanson de Fréhel dont les paroles correspondent si bien aux situations vécues par Macha et Irina. De plus, elle intervient à un moment de la pièce où la quantité d’alcool bu permet de « décaler » les références.

Les chansons issues du folklore yiddish : Der Rebbe Elymelech, Lomir zich iberbeten, Yiddishe mame, Dona, dona.
La « chanson de Macha » : Tel qu’il est.

L'ambiance slave, l'alcool, les pauses
Cette mise en scène tend à favoriser la proximité physique, la chaleur humaine, le contact facile et évident propres aux ambiances slaves. Les danses, l'alcool aident à l'abandon des corps et à la désinhibition progressive.

Et si l'ambiance slave se doit d'être généreuse et excessive, la modernité des thèmes abordés par Tchekhov permet également que s'instaure un rapport tout simple de copines fait notamment de rires injustifiés et impromptus et de silences complices.

Par ailleurs, des pauses sont ménagées lorsque les comédiennes sont renvoyées aux raisons intimes de leur deuil, à la résonance nouvelle que prend leur texte et au sens de leur engagement d’actrice.

Les costumes
Lorsque les comédiennes décident d’entrer en jeu elles vont choisir, dans une malle au fond du cabaret, des robes de scène étincelantes dans lesquelles elles vont glisser leurs personnages. Elles effectuent un changement à vue et en musique pour signifier le passage de la comédienne en deuil à la comédienne en jeu.

Le lieu de l’action -le cabaret- permet ce choix de costumes lumineux et élégants et renforce le caractère flamboyant du spectacle.

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Le décor
Le lieu de l’action n’est pas fastueux ni sophistiqué. C’est un simple cabaret fréquenté par des artistes : des praticables qui forment une scène sur la scène sur laquelle les musiciens jouent et que les comédiennes investissent, des chaises de bar, quelques tables autour desquelles les comédiens prennent place, une malle à costumes au lointain dans laquelle se trouvent boas, gants, chaussures et les robes que les comédiennes choisissent pour entrer en jeu.

Les lumières
L'installation du public et le prologue sont éclairés par des lumières chaudes de manières à créer une ambiance de cabaret. La rencontre des personnages de Tchekhov est éclairée par des projecteurs de face et des contres.
Pour amorcer la dernière partie du spectacle, la plateau sera éclairé par un bleu nuit pour illustrer une ambiance crépusculaire. Pour chaque chanson, l'interprète -et les danseuses, le cas échéant- sont éclairées par une douche et le reste du plateau, plongé dans l'obscurité.

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Sélection d’avis du public

RE: Autour, tout est calme Le 5 janvier 2005 à 10h11

Que vous soyiez fins adeptes de Tchekhov ou néophyte en la question cette pièce est une bouffée d'air frais. Des comedien(ne)s plein(e)s de vie et de talent dans un univers aussi palpitant de sens que d'humour (pour copier Monduit ;) ) . Un jeu de scène revigorant, un plaisir à contempler, un régal à s'y laisser entrainer.

Autour, tout est calme Le 25 décembre 2004 à 18h36

Un spectacle formidable, servi par une troupe pleine d'enthousiasme et de talents qui permet de revisiter Tchekov, en recréant cette ambiance si particulière faite de nostalgie, d'humour et de joie de vivre. A ne pas rater !

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RE: Autour, tout est calme Le 5 janvier 2005 à 10h11

Que vous soyiez fins adeptes de Tchekhov ou néophyte en la question cette pièce est une bouffée d'air frais. Des comedien(ne)s plein(e)s de vie et de talent dans un univers aussi palpitant de sens que d'humour (pour copier Monduit ;) ) . Un jeu de scène revigorant, un plaisir à contempler, un régal à s'y laisser entrainer.

Autour, tout est calme Le 25 décembre 2004 à 18h36

Un spectacle formidable, servi par une troupe pleine d'enthousiasme et de talents qui permet de revisiter Tchekov, en recréant cette ambiance si particulière faite de nostalgie, d'humour et de joie de vivre. A ne pas rater !

Informations pratiques

Bouffon Théâtre

26-28, rue de Meaux 75019 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Buttes Chaumont Gare du Nord
  • Métro : Bolivar à 172 m, Jaurès à 236 m
  • Bus : Marché Secrétan à 147 m, Mathurin Moreau - Simon Bolivar à 197 m, Colonel Fabien à 210 m, Jaurès - Stalingrad à 267 m, Jaurès à 343 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Bouffon Théâtre
26-28, rue de Meaux 75019 Paris
Spectacle terminé depuis le mercredi 5 janvier 2005

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Spectacle terminé depuis le mercredi 5 janvier 2005