Animaux en Paradis

Colombes (92)
le 18 mars 2005

Animaux en Paradis

La Reine de Suède se meurt. Son pays et le Danemark sont en guerre. Taxis, Prince de Suède et futur roi, exige en l’honneur de la Reine sa mère que soit bâtie une tour, la plus haute possible, pour atteindre Dieu et venger ce deuil. Les Danois, eux, enterrent leurs morts. C’est alors que Tenna, belle danoise, décide de traverser la mer pour se confronter aux suédois. Arrivée en Suède, elle rencontre Taxis. Ils tombent fous amoureux l’un de l’autre. De leur union naît une fille… et un pont bâti avec les éléments de la tour, qui relie les deux pays… Mais rien n’est simple, et c’est ce même pont qui permettra à Tenna de s’enfuir avec sa fille…

La pièce
Note

L'humour avant la catastrophe
Un projet franco-anglais

La Reine de Suède se meurt. Son pays et le Danemark sont en guerre. Taxis, Prince de Suède et futur roi, exige en l’honneur de la Reine sa mère que soit bâtie une tour, la plus haute possible, pour atteindre Dieu et venger ce deuil. Les Danois, eux, enterrent leurs morts. C’est alors que Tenna, belle danoise, décide de traverser la mer pour se confronter aux suédois. Arrivée en Suède, elle rencontre Taxis. Ils tombent fous amoureux l’un de l’autre. De leur union naît une fille… et un pont bâti avec les éléments de la tour, qui relie les deux pays… Mais rien n’est simple, et c’est ce même pont qui permettra à Tenna de s’enfuir avec sa fille…

Howard Barker s’intéresse de près aux conflits entre les cultures et entre les peuples. C’est le sujet de cette pièce qui conte l’histoire d’un pont érigé entre deux pays, après d’interminables années de guerre, pour sceller leur réconciliation (par ailleurs très incertaine). Dans toute l’œuvre de Barker, la sexualité a une influence décisive sur les évènements : comme l’illustre le personnage de Tenna, réfugiée qui rejoint le pays antagoniste à la nage, déchaîne les passions amoureuses et noue une relation très coquine avec le serviteur du roi. Dans cet univers chaotique, Machiniste, le philosophe, tente de préserver son intégrité, tandis que son disciple préféré se borne à tenter de survivre d’abord à la guerre, puis aux nouveaux problèmes posés par la paix.

Les personnages de Barker ne sont jamais prévisibles et son écriture exclut les clichés habituels sur le monde de la politique moderne. Il campe un univers d’émotions et d’instincts très humains où la cruauté et la pitié sont très étrangement mêlées, où le passé refuse de s’effacer quand bien même la mort ferait disparaître les protagonistes de la scène. Au début de la pièce, la vieille reine qui a voulu la guerre meurt en présence de son fils. On peut croire un instant à la fin d’une époque… mais ses héritiers lui ressemblent furieusement.

Animaux en Paradis est une pièce âpre, mais également drôle et pleine de surprises. A la fois histoire épique sur le changement et les espoirs déçus, cri d’amour déchirant, la pièce est aussi une réflexion sur la passion dans un monde où la politique trahit…

Texte français Jean-Michel Déprats, Marie-Lorna Vaconsin (Editions Théâtrales, novembre 2004)

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Ma pièce se situe au point de rencontre entre la politique et l’amour, entre l’instinct et l’idéalisme. Dans cette rencontre, la première victime est l’espoir. Mais l’espoir est désormais une catégorie redondante dans la tragédie. Pour moi, la tragédie est une forme artistique qui se dispense des catégories morales qui gouvernent la vie civile. Elle est, surtout, un champ d’imagination et donc, comme le rêve, choquante et comique à la fois. Dans cette pratique artistique, je laisse le public libre d’arriver à ses propres conclusions, de peut être découvrir une moralité où je n’en avais pas l’intention. Comme metteur en scène, je refuse d’être enseignant. Comme écrivain, j’offre mon imagination et je garde ma conscience pour moi-même.

C’est un challenge de travailler en France avec une compagnie de nationalité et tradition mixte, mais j’ai toujours placé ma confiance surtout dans l’extase de la voix de l’acteur, car le théâtre n’est que voix et corps, et j’écris dans un idiome qui est à la fois poétique et cru, un langage d’extrêmes. Mon plaisir est encore plus grand du fait de travailler, dans ce cas, dans une ville aussi ancienne et aussi associée à l’histoire de nos deux peuples. Comme est suggéré par la pièce dans les scène finales, le passé ne peut être ni parternalisé ni éradiqué, mais il surgit, dérange et subvertit les préjugés de la modernité.

Howard Barker, décembre 2004

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Howard Barker est une figure incontournable du théâtre britannique contemporain. Artiste complet et surdoué, il s’est d’abord imposé comme auteur, puis comme théoricien du drame, poète, scénographe et peintre à une époque où les métiers de la scène évoluent vers la spécialisation. Il a créé près de cinquante pièces de théâtre entre 1970 et 2002 (sans compter ses pièces réalisées pour la radio, la télévision, ou le cinéma) et depuis dix ans, il met régulièrement en scène ses propres textes dramatiques. La compagnie de théâtre « The Wrestling School » (financée par The British Arts Council) a été fondée en 1987 pour produire exclusivement ses œuvres.

Issu de la même génération d’auteurs qu’Harold Pinter, Tom Stoppard, John Arden et Caryl Churchill, il est d’abord associé au théâtre politique du Court Theatre, comme Edouard Bond et David Edgar. Mais Barker assimile la dramaturgie brechtienne et les thématiques sociales de ses contemporains à sa propre façon. Tout en cultivant une écriture élégante et pleine d’humour, ses pièces frappent par le contraste entre le ton et la gravité des situations en jeu.

Ses premières pièces amorcent une réflexion sur l’échec des valeurs de la démocratie sociale en Grande-Bretagne et sur l’attrait du consumérisme. Elles mettent en scène des personnages en marge de la société qui évoluent au travers de relations d’exploitation souvent à la frontière de la légalité. Tour à tout exploitants et exploités, ils tentent de renverser les rapports de pouvoir en voyageant jusqu’au bout de leurs paradoxes. Cette dramaturgie de l’ego, du désir et de la frustration donne naissance au concept du « théâtre de la catastrophe » que l’auteur va développer de façon systématique à partir des années quatre-vingts.

Stéphanie Janin, extrait du Journal de la Comédie de Genève, oct-déc. 2002

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En 2002, j’ai mis en scène au Nouveau Théâtre de Besançon une pièce inédite du dramaturge et metteur en scène anglais Howard Barker : Brutopia. Howard Barker est venu voir le spectacle, et c’est à la suite de cette rencontre que l’envie nous est venue de travailler ensemble. Ainsi est né ce projet de diptyque : nous réunissons des comédiens français et anglais, venus de nos compagnies respectives ainsi que du Théâtre des 2 Rives, partenaire de ces projets depuis le début. Dans un premier temps, en janvier 2005 ce groupe d’acteurs jouera en France et en français Animaux en paradis dans une mise en scène de l’auteur. C’est la première fois que Barker dirigera un de ses textes dans notre pays. Puis, à l’automne 2005, j’irai mettre en scène avec la même « troupe » au Royaume-Uni et en anglais une autre pièce de Howard Barker Seven Lear. A la suite de ces représentations anglaises, nous projetons de jouer ces deux spectacles en alternance dans quelques villes européennes.

Ce projet suscite des deux côtés de la Manche un intérêt évident, pour plusieurs raisons : des acteurs des deux nationalités qui se rencontrent et jouent ensemble, et cela successivement dans les deux langues, est forcément une aventure artistique étonnante. Howard Barker est aujourd’hui un écrivain fortement reconnu dans notre pays, par les théâtres comme par le monde universitaire : ses textes y sont régulièrement mis en scène ; France Culture a diffusé la saison dernière un cycle consacré à son œuvre, le Théâtre des Amandiers a organisé, en janvier 2004, un colloque qui lui était consacré.

Le fait qu’il vienne diriger pour la première fois un de ses textes en France est un évènement. D’un autre côté, le fait qu’un metteur en scène français aille diriger au Royaume-Uni un texte d’Howard Barker provoque un intérêt certain. Les modes de production, l’organisation des théâtres, la formation des comédiens sont radicalement différents dans nos deux pays. Ce diptyque nous permettra de mieux comprendre les fonctionnements de nos pratiques respectives. Ainsi, nous mettrons en place diverses rencontres avec le public pour aborder ces questions. Animaux en paradis aborde la question de la haine entre les peuples. Deux peuples séparés par une mer, les Danois et les Suédois. Que cette pièce soit jouée par des comédiens français et anglais, deux peuples si méfiants l’un de l’autre, est un joli pied de nez à l’Histoire.

Guillaume Dujardin, juillet 2004

Auteur dramatique, peintre, poète, Howard Barker est un artiste protéiforme. J’ai découvert son théâtre avec Scène from an execution (Tableau d’une exécution) dans la mise en scène de Solange Oswald. C’est plus tard, peut être lorsque Claudine Hunault l’a mise en scène, que j’ai lu Seven Lears (Les Sept Lear) : j’ai tout de suite été conquis par cet auteur qui s’interroge sur l’homme et sur l’art, dont le théâtre est politique en ce sens qu’il revendique l’ouverture sur une pluralité de sens possibles de ses textes et refuse tout message dogmatique, ce en quoi il se distingue de celui d’un Edward Bond.

Voila quelques années que je souhaite inscrire au cœur du projet artistique du Théâtre des 2 Rives de nouveaux espaces de dialogue, de recherche, de découvertes avec des partenaires britanniques : auteurs, metteurs en scène, comédien… Depuis plus de dix ans le travail du dramaturge Rémy Spinneweber que poursuit aujourd’hui Gérard Dallez au sein du comité de lecture de notre théâtre, leur grande connaissance du théâtre anglo-saxon qu’ils ont l’un et l’autre traduit, la relation de complicité qui s’est nouée avec Patrick Sandford (directeur et metteur en scène du Nuffield Theater de Southampton) ne sont certainement pas étrangers à ce désir ; n’est-il pas temps de lui donner une réalité ?

On comprendra que c’est avec le plus vif intérêt que j’ai accueilli le projet de Guillaume Dujardin et de Howard Barker. J’ai donc proposé que le Théâtre des 2 Rives soit coproducteur d’un des deux volets du diptyque, et souhaité recevoir en résidence à Rouen l’auteur, les metteurs en scène et les comédiens anglais et français qu’ils ont réunis.

Alain Bézu

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Spectacle terminé depuis le vendredi 18 mars 2005

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