A la recherche de Mister K.

du 5 au 8 juin 2003

A la recherche de Mister K.

Un hommage à Buster Keaton donc, puisqu’il s’agit bien de ce monstre sacré, qui aurait la légèreté d’un rêve éveillé. De quoi perdre le Nord en effet... 

Présentation
La chorégraphe

Le burlesque

Présentation

Voici peut-être l’un des secrets les mieux - trop bien - gardés de la danse française, le Ballet du Nord, installé à Roubaix il y a déjà vingt ans : à sa tête depuis 1995, Maryse Delente a peu à peu redonné des couleurs à cette compagnie après des débuts des plus académiques. 
Formée au Conservatoire de Bordeaux, danseuse remarquée à Toulouse puis à Lyon, Maryse Delente a trouvé son épanouissement dans l’écriture chorégraphique. Son style est fait de cette générosité dans le mouvement, doublée d’une acuité du regard en prise avec le monde actuel. Une danse d’aujourd’hui, entre légèreté et gravité, pour des danseurs modernes, nourris de classique et de contemporain. Le Ballet du Nord s’est ainsi approprié la « Delente touch » de Giselle ou le Mensonge romantique jusqu’à Don Quichotte sans oublier les invitations à des chorégraphes de passage qui enrichissent chacun à leur tour le répertoire-maison.

 Pour célébrer dignement, à moins que ce ne soit différemment, cet anniversaire, Maryse Delente nous invite à partir À la recherche de Mister K. ; un projet né de sa rencontre avec ce clown-cinéaste hors norme, Pierre Etaix, l’homme du Soupirant et de Yoyo, chefs-d’œuvre rares du rire souverain. 

Leur passion commune du 7e art, du burlesque et du merveilleux nous promet bien des étincelles : du muet, du fantasque, du mouvement et plus que tout, des corps en liberté. Aux côtés des danseurs du Ballet du Nord, viendra se glisser Philippe Duquesne, héros modeste de la famille Deschamps/Deschiens. Il sera le lien discret quoique improbable de cette chorégraphie pour les grands enfants que nous sommes toujours un peu. Un hommage à Buster Keaton donc, puisqu’il s’agit bien de ce monstre sacré, qui aurait la légèreté d’un rêve éveillé. De quoi perdre le Nord en effet... 

Philippe Noisette

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La chorégraphe

Une nouvelle compagnie, une nouvelle création, un nouveau départ…
… Situations génératrices d’énergies.

En 2003, il y aura vingt ans que je suis chorégraphe. L’horizon permet à mon regard de se tourner vers le passé avec le sentiment d’une construction pierre à pierre, et une certitude des choix artistiques qui se sont présentés à moi. L’acte de création est une passerelle entre mémoire et projection dans le futur, il est essentiellement présent.

Le choix de poursuivre mon chemin dans un espace d’indépendance est pour moi une source de liberté, de celle qui est à l’essence même de ma création et de mes convictions.

Ma rencontre avec Pierre Etaix

Un personnage s'inscrit en filigrane derrière ma chorégraphie A la recherche de Mister K.

Quelqu'un de timide.
Un être d'une ineffable douceur et sans doute par moment d'une grande violence pour lui-même et les autres, à l'égal de son exigence.
Un beau regard où de temps en temps un voile douloureux se fixe.
Esquisse d'une juste appréhension de la sensibilité artistique de Pierre Etaix, à qui je dois, sans qu'il le sache, bien avant même que ce projet n' existe, l'amour du cinéma muet burlesque (français, américain).

Je fus très touchée lors de notre première rencontre à l'issue de ma chorégraphie le Feu dérobé, lorsque je constatais qu'il avait pris du plaisir lors de cette représentation.
Nous nous vîmes 2 ou 3 fois encore, il me manifesta sa tendresse lors d'une missive accompagnée d'un dessin, projet d'affiche pour la création de A la recherche de Mister K.

Pour le connaître mieux (et je ne suis pas déçue !), je regardais et écoutais les 6 entretiens qu'il avait accepté de faire avec Michel Archimbaud pour le CNRS Image.
Ses réponses sont d'une profondeur et d'une intelligence où la réflexion n'annule en aucun cas la sensibilité.
Il évoque le cirque, l'art clownesque, le cinéma qu'il fit après avoir travaillé pendant 5 ans avec Jacques Tati sur Mon Oncle, où il réalisa de très beaux films, dont l'un recueilli un Oscar à Hollywood.

Ces rencontres, ces films, ces livres, se firent l'écho tout au long de mon parcours de création d'une résonance qui ne cessa de m'accompagner.
Je voudrais également souligner l'influence qu'eurent sur moi ses sublimes dessins, où l'expression du visage, le geste juste, et le mouvement toujours suggéré ont été réellement présents sans être pesants.
Merci Pierre !

Maryse Delente

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L’émotion dans le cinéma burlesque est liée à la prise de conscience d’un espace de liberté. Un espace de liberté, toutefois, qui s’ouvrirait sur deux registres émotionnels distincts.

Liberté exaltante, d’une part, où l’émotion se donnerait dans un plaisir des sens et un plaisir intellectuel. Le burlesque se distingue en effet du réalisme par la place accordée à la sensualité de son univers. Plus que jamais, notre regard serait relayé par le toucher et l’ouïe, sens en relation évidente avec la nature physique du réel. La poésie du burlesque, par ailleurs, est une poésie de l’association d’idées : elle n’impose aucune métaphore, mais s’ouvre à la comparaison, aux rapprochements les plus incongrus, à l’analogie. Elle autorise « un merveilleux involontaire » que le spectateur viendrait lui-même bâtir en établissant ses propres connexions ou correspondances entre les choses. On pense bien sûr aux surprenants dépaysements qui ont lieu dans le surréalisme (…).

On l’aura compris, la réelle subversion du burlesque réside dans une philosophie ou une attitude artistique – du refus du message argumenté, c’est à dire du refus d’inscrire la dérision au sein d’un échange contradictoire et raisonnable avec le monde contemporain. La modernité des principes esthétiques burlesques se traduit par une reconsidération du statut de cinéaste et de la place de spectateur. Le cinéaste abandonne sa position d’artiste omniscient pour s’avancer face au monde comme quelqu’un qui « ne sait pas » et qui, s’interrogeant, se tourne alors vers l’expérimentation d’une méthode comique. Le spectateur, sur cette proposition d’égalité, est invité en retour à quitter le terrain rassurant de l’identification, et à prendre activement part à un processus, au fond, poétique ?

Frédéric Favre, Modernité du burlesque, l’Art du cinéma, mai 1995.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 8 juin 2003

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