Martha Graham a eu un impact profond et durable sur l’art et la culture américaine. Elle a défini à elle seule la danse contemporaine comme une forme d’art américain, que la nation a à son tour partagé avec le monde. Traversant les frontières artistiques, elle a collaboré avec les principaux artistes visuels, musiciens et designers de son époque, dont le sculpteur Isamu Noguchi et les compositeurs Aaron Copland, Samuel Barber et Gian Carlo Menotti.

Le style révolutionnaire de Graham s’est développé à partir de son expérimentation avec les mouvements élémentaires de contraction et de relâchement. En se concentrant sur les activités de base de la forme humaine, elle a animé le corps d’une émotion brute et électrique. Les mouvements tranchants, anguleux et directs de sa technique s’écartent radicalement du style prédominant de l’époque.

Graham a influencé des générations de chorégraphes, dont Merce Cunningham, Paul Taylor et Twyla Tharp, modifiant la portée de la danse. Les danseurs de ballet classique Margot Fonteyn, Rudolf Noureev et Mikhaïl Baryshnikov l’ont sollicitée pour élargir leur pratique artistique. Des artistes de tous genres étaient impatients d’étudier et de travailler avec Graham – elle a enseigné à des acteurs tels que Bette Davis, Kirk Douglas, Madonna, Liza Minnelli, Gregory Peck, Tony Randall, Eli Wallach, Anne Jackson et Joanne Woodward à utiliser leur corps comme instruments d’expression.

Au cours de sa longue et illustre carrière, Graham a créé 181 compositions de danse. Pendant le bicentenaire, elle a reçu la plus haute distinction civile des États-Unis, la Médaille de la liberté. En 1998, le magazine TIME l’a nommée « danseuse du siècle ». Première danseuse à se produire à la Maison-Blanche et à agir en tant qu’ambassadrice culturelle à l’étranger, elle a capturé l’esprit d’une nation.

« Aucun artiste n’est en avance sur son temps », a-t-elle déclaré. « Il est son temps. C’est juste que les autres sont en retard sur le temps. »

Photo : © Barbara Morgan