Présentation
Peut-on présenter
Valère Novarina ?
La mise en scène
La Compagnie
“Vous qui habitez le temps” propose une plongée comique dans le temps. Huit êtres visitent et revisitent le récit de leur existence passée, présente et
future. Ils font l’étourdissant constat que tout arrive malgré eux. Tentant vainement de résister à eux-mêmes, ils sont débordés par leur bouche, dépossédés
par leurs organes, emportés par leur propre matière... Ils sont les témoins vivants
de l’impossibilité de s’arrêter en un quelconque endroit, de rattraper le temps
qui irrésistiblement mène la danse. Farce poétique, cette œuvre, l’une des premières pièces de théâtre de Valère
Novarina, écrite dans la deuxième partie des années 80, est un festival sonore,
un défilé officiel de mots, une invitation au vertige des rythmes, des résonances.
C’est une embardée vertigineuse dans le mystère du langage, de la puissance créatrice de la parole.
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Ecrivain, poète et peintre d’origine suisse, il s’empare depuis 30 ans de la langue
française et la fait jouer avec elle-même, lui propose mille cabrioles, sauts périlleux et autres figures acrobatiques. Il explore un théâtre de la Parole,
aux antipodes de la communication.
“Au théâtre il faut savoir réentendre le langage humain comme l’entendent les
roseaux, les insectes, les oiseaux, les enfants non parlants et les animaux endormis.
Je viens ici entendre refaire une naissance. Je viens ici revoir la vie cachée. Quand
je vois l’acteur entrer, je me souviens que j’ai cru avoir passé toute ma vie dans
une machine à être sans savoir. Si j’écarquille aujourd’hui vers lui les yeux tellement,
c’est pour apercevoir non la lumière sur son corps mais toute la parole qui tombe ;
si je l’écoute avec une telle avidité, c’est pas tant pour entendre ce qu’il dit
que pour écouter toute une danse qui s’en va.” Valère Novarina dans
“Pour Louis de Funès, le Théâtre des Paroles”, P.O.L.
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Donner “Vous qui habitez le temps”, c’est proposer aux spectateurs un espace
et un temps pour se reconnaître poète.
C’est à cet “enfant non parlant”, qui demeure chez le spectateur, que Novarina
s’adresse. Il a pour seul objet de le réveiller, de l’embarquer et de le mettre au
contact de son propre univers intérieur. L’enjeu de la mise en scène est alors
de placer le spectateur dans le mouvement de la langue de Novarina, débarrasser
des à priori de la forme convenue, des signaux communs et confortants. Le comédien novarinien est celui qui, possédé par la langue de l’auteur, donne
toute sa place à la jubilation.
Christophe Collin, co-fondateur de la Compagnie, assure sa direction artistique
depuis 1996. Après 3 ans de conservatoire municipal, il rejoint au début des années 1990 l’atelier de Jacques Fontaine avec qui il collabore depuis lors.
Porté à une irrésistible exploration de la langue française, il conduit ici sa sixième
mise en scène.
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La Compagnie est née en 1988, à Fresnes (Val de Marne).
Dès le début des années 90, elle s’oriente vers des textes contemporains et
des textes poétiques, en privilégiant un travail collectif. Depuis 1996, elle propose ses créations dans divers théâtres parisiens et de la
banlieue parisienne (Les Déchargeurs, Théâtre de l’Espace Jemmapes, Théâtre
Clavel, Tourtour théâtre, l’Espace Louise Michel...). Elle explore aussi bien des
univers intimistes (“Lettres à l’absent”, monologue de poésie contemporaine)
que des œuvres majeures du théâtre contemporain (“Roberto Zucco”, de Bernard Marie Koltès) ou classiques (“Le conte d’hiver” de William Shakespeare,
dans la traduction de Koltès).
“Vous qui habitez le temps” est sa dixième création.
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