Victor Hugo, Les Contemplations

• Présentation

Arrachées aux tourments d’une âme en exil qui se souvient de ses douleurs et de ses émerveillements, Les Contemplations de Victor Hugo constituent une œuvre magistrale. Le passé et l’avenir, les morts et les vivants, le chaos et l’éternité, le bien et le mal, toutes les fécondités de la vie traversent ce journal étrange. Seul en scène, Philippe Noiret s’empare de ce texte admirable et nous en livre un florilège dans la plus pure simplicité. En le lisant de sa voix chaude et grave, il fait vibrer l’essence de la pensée d’un grand humaniste…

• Un retour à la parole

"C’est la première fois en cinquante ans de carrière, que je me trouve ainsi seul sur scène. J’avais envie d’un retour à la parole, au verbe, si maltraités aujourd’hui. L’idée me trottait dans la tête depuis 1955. J’avais entendu John Gielgud, le grand acteur britannique, déclamer des vers de Shakespeare. C’était magique ! Un demi-siècle plus tard, je réalise enfin mon vieux rêve. Victor Hugo est un monument de la culture, visité par chacun de nous. C’est un visionnaire, un auteur populaire. Nous avons tous un souvenir d’enfance se rattachant à un poème, à un feuilleton télé, à des films de cinéma. Après moult hésitations, j’ai choisi de lire des extraits de l’œuvre des "Contemplations", un long poème avec une cassure en plein cœur.

Commencées en 1830 et achevées en 1855, douze ans après la mort de sa fille Léopoldine, dont il ne se remettra jamais, Les Contemplations, œuvre intimiste par excellence de Victor Hugo, se composent de deux parties distinctes : autrefois et aujourd’hui - j’ai lu la préface intégralement. Elle donne le ton. Au début, c’est léger, ironique, sensuel, mélancolique, drôle. Il évoque ses amours enfantines, les fêtes galantes, les femmes, la nature. C’est un régal pour un comédien de changer continuellement de registre !"

Philippe Noiret