Une affaire d’homme

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Une affaire d’homme

Martha, bouchère célibataire rencontre Otto, ouvrier saisonnier. Ils entreprennent une relation jusqu’à ce que Otto soupçonne Martha de coucher avec son chien. Aussitôt, le chien devient l’enjeu sur lequel se cristallisent toutes les tensions du couple. S’engage alors une lutte sans merci.

L'homme, la femme et le chien
Un voyage en plusieurs étapes
Intentions
Extrait

  • L'homme, la femme et le chien

Martha, une bouchère célibataire, rencontre Otto, un ouvrier saisonnier. Ils entreprennent une relation jusqu’à ce que Otto soupçonne Martha de coucher avec son chien. Le chien devient alors l’enjeu du couple sur lequel se cristallisent toutes les tensions. Ce schéma n’aurait pas de prise sur Martha si elle même, obsédée par le « grand amour » n’essayait coûte que coûte de retenir Otto. S’engage alors une lutte sans merci. Martha tente d’abord d’établir des compromis pour maintenir la relation puis inextricablement, la cruauté s’immisce dans leur quotidien jusqu’au paroxysme.

Traduction de Daniel Girard. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Par la compagnie du Goudron et des Plumes.

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  • Un voyage en plusieurs étapes

Le projet Une Affaire d’homme est un voyage en plusieurs étapes. Le spectacle sera présenté dans la salle de l’Opprimé en février 2007 dans une version intérieure, mais être joué en salle n’est pas sa vocation première. Il sera repris en juin 2007 en extérieur, avec une scénographie principalement axée autour du fameux camion Citroën « nez de cochon ». C’est dans un lieu atypique, une gare de triage, propriété de la SNCF, en face du théâtre, que cette première phase de représentation en plein air aura lieu. Le projet est ensuite de partir cheminer sur les routes de France pour présenter le spectacle sur les places de villages. Une salle point de départ, une Gare symbole du voyage, une route pour des chemins encore inconnus … Une Affaire d’homme c’est le théâtre tel qu’on a envie qu’il existe, populaire et social.

L’aventure ne serait pas la même sans la présence du camion. Il permet de créer un lien affectif très fort avec le public. Avec les collectionneurs certes, ou les nostalgiques des vieilles voitures, mais plus encore. Il évoque plein de souvenirs ou d’images même à ceux que la mécanique n’intéresse pas. Il permet de lier conversation rapidement, d’avoir immédiatement un rapport intime et plaisant avec les spectateurs. Le camion est un moyen de communication à part entière puisqu’il sera aussi utilisé pour annoncer le spectacle au mégaphone dans les rues des villes visitées. Afin de renforcer cette volonté d’échange, l’accueil des spectateurs se fera par les acteurs et le camion se transformera en buvette après la représentation.

Notre envie de faire un spectacle dans et autour d’une camionnette est aussi liée au métier de Martha, bouchère de son état, et au style de Kroetz. Il donne à entendre une langue brute, débarrassée du superflu, une langue de peu de mots. Aussi nous a-t-il paru évident qu’un décor tout aussi brut conviendrait à la pièce. C’est également le moyen de creuser ce besoin que nous avons de faire du théâtre dans des lieux qui n’y sont pas destinés.

Pour un théâtre itinérant
Il nous paraît urgent d’aller à la rencontre du public et de proposer une alternative à la télévision et à la consommation frénétique. La mobilité de ce spectacle nous permet de nous adapter à tout type de lieu, même dénué de structure culturelle (toute l’installation lumière étant fixée sur le camion, seules les chaises des spectateurs ainsi qu’une source électrique sont à fournir). Le public rural a le droit comme le public urbain à des propositions audacieuses. Nous espérons ainsi provoquer une vraie rencontre mais surtout faire revivre des espaces oubliés ou méconnus (Place de village, usine ou gare désaffectée, gare en activité, …).

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  • Intentions

La scénographie
A l’image du texte, la scénographie doit être simple et efficace. D’un côté le fait de parler de sexe, le plus intime des sujets, en plein air nécessite une transposition. De l’autre le décor doit pouvoir être monté en peu de temps et tenir dans le camion, principal élément scénographique. A l’intérieur comme à l’extérieur, il s’agit de s’éloigner du réalisme. Notre choix est de figurer les différents espaces de jeux : la boutique, le canapé, le jardin, la chambre froide, soit dans la camionnette soit sur des panneaux de tissu, fixés sur un socle (telle une barre de danse ou un portant), les acteurs tournant les pages au gré des scènes. Les accessoires de jeu seront à portée de main, présentés sur une barre. On retrouve là l’idée du marchand ambulant dont le camion est organisé et rangé au plus pratique.

Le texte
Tous les personnages de Kroetz sont issus de milieux populaires. Lui-même a effectué de nombreux petits boulots avant de connaître le succès en Allemagne. Son théâtre s’adresse à tous. Une affaire d’homme traite du couple en tant qu’épreuve de la maturité.

La pièce s’ouvre et se clôt par un match, du plus anodin (un test sur les différences spécifiques entre les hommes et les femmes) au plus radical (un sordide concours de tir). Entre ces deux scènes, l’auteur dresse le portrait d’un couple incapable de construire et qui s’enlise peu à peu dans l’humiliation et le rapport de force. L’ambiance évoque davantage un ring de boxe. Cette idée de duel, de compétitivité acharnée au sein du couple suggère également un amalgame entre notre conception du travail et notre conception de l’amour. Le couple aujourd’hui surexposé est aussi une valeur porteuse. La question de la relation au travail étant récurrente dans l’œuvre de Kroetz, cette dimension est à souligner dans la mise en scène.

Kroetz affirme écrire des pièces de silencieux, non pas parce que les personnages n’ont rien à dire mais parce que la parole est pour eux un instrument inutilisable. C’est donc par le corps et les attitudes que ces derniers s’expriment. Il s’agit donc de donner une place prépondérante au corps. C’est aussi ce qui nous a séduit, notre précédent projet On dormira quand on sera mort étant totalement silencieux.

Enfin, bien qu’archétypal, chacun des personnages devra exprimer une part de féminité et de masculinité à des moments plus ou moins attendus et ce afin de confronter le spectateur à ses propres clichés. Il ne s’agit pas non plus de simplifier le rapport de force. Certes la pièce parle de violence conjugale, mais la femme n’y est pas représentée qu’en victime. Par bien des côtés, ils pourraient s’entendre. Ils s’accordent bien ensemble. C’est Martha qui entraîne Otto dans la mort. C’est elle qui décide d’aller jusqu’au bout et préfère mourir plutôt que de tuer son fantasme de l’amour et d’assumer la réalité.

Le chien
Il est suggéré que le personnage féminin, Martha, entretient des relations sexuelles avec son chien. Toutefois présenter le chien comme un élément sordide semble réducteur, d’autant que l’auteur reste délibérément flou sur ce point. Le personnage du chien est intéressant car c’est par lui que le drame arrive. Toutes les tensions se cristallisent sur lui comme s’il était un écran de projection. Otto voit en lui un rival masculin et fantasme sur sa puissance tandis que pour Martha le chien rappelle l’enfance impossible à quitter, origine des peurs et de l’incapacité à construire.

Le chien est une surface à fantasme, thématique qui occupe toutes nos créations. Los Enfermos traitait du fantasme politique, On dormira quand on sera mort explorait le fantasme de la fête. Une affaire d’homme creuse la vie conjugale et la sexualité, territoire privilégié des fantasmes, réalisés ou pas. Faire du chien un véritable personnage permet de nous écarter définitivement du réalisme de la pièce et d’accentuer la poésie qui émane du texte malgré le chaos.

Le traitement de la violence
Il n’est pas question de souligner davantage la violence mais plutôt de la mettre à distance en révélant au spectateur l’absurdité des comportements à l’insu des personnages. On doit pouvoir en rire. Bien que cru, le propos n’est pas dénué d’humour même s’il se révèle souvent féroce. Aussi ce n’est pas tant le résultat mais les processus relationnels qui mènent à pareilles conséquences qui sont à traiter.

Les personnages de Kroetz sont attachants car démunis mais combatifs. Ils nous ramènent à nos pires bassesses. Toutefois « ils ne doivent pas être des monstres. Il n'y a pas là de dénonciation. » L’écueil serait d’en faire des êtres légèrement débiles ou parodiques. De plus, dans leur ultime bataille, l’auteur semble étrangement réunir Martha et Otto. L’avant dernier mot d’Otto est même « merci ». Le rapport de force n’a plus de raison d’être, on pourrait presque parler d’un apaisement. Kroetz évite ainsi toute solution manichéenne.

Le théâtre de Kroetz est un théâtre inquiet qui interroge notre part maudite et pose des questions sans imposer aucune réponse. Notre but n’est donc pas de fustiger l’homme ni de chercher un coupable. L’auteur n’épouse jamais complètement un seul point de vue. Les ruptures chassent toujours les larmes ou l’apitoiement. En exposant des situations souvent privées au plein air, nous souhaitons surtout questionner la notion d’intimité dans notre société actuelle où l’image est surexposée mais la discussion toujours taboue.

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  • Extrait

Martha : Tous les chiens de boucher sont gras.
Otto : Les gras ont aucune force de toute façon.
Martha : Mais ils font la différence avec le poids.
Otto : Alors je l’abattrai.
Martha : Si t’avais un fusil.
Otto : Alors que j’en ai un.
Martha : Où ça ?
Otto : Chez moi, où c’est sa place.
Martha : Tu en as des choses.
Otto : Petit calibre avec grande force de pénétration.
Martha : À l’abattoir, ils ont un fusil avec lequel on peut tuer un éléphant d’un coup.
Otto : J’ai pas besoin de tuer un éléphant d’un coup.
Martha : Et si un éléphant t’attaque ?
Otto : Ça existe pas.
Martha : Si un éléphant s’évade d’un cirque, c’est possible.
Otto : T’as des animaux plein la tête et rien d’autre.
Martha : C’était juste un exemple. C’est que j’ai une imagination.

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