Une Mariée à Dijon

Une expérience unique où les spectateurs soupent, tout en assistant à la découverte de la gastronomie française par une jeune américaine, dans les années 30. A découvrir à la Cartoucherie.
Mary Frances Kennedy Fisher, jeune mariée américaine, rencontre à Dijon la gastronomie. Elle ne cessera d'écrire sur la cuisine, ce monde heureux, brutal et subtil, trouble et raffiné. Un repas-spectacle littéraire et savoureux qui fait beaucoup de bien.
  • Souper-spectacle

« Partager un repas avec quelquʼun est un acte intime qui ne devrait pas être pris à la légère. » M.F.K. Fisher

Jeune américaine et jeune mariée, Mary Frances Kennedy Fisher découvre à Dijon, en l’année 1929, la France, la province, le plaisir charnel, le plaisir de la table, le sordide et la splendeur de la gastronomie.

Quand elle se rend pour la première fois dans un restaurant gastronomique avec son mari, c’est un couple incroyablement ingénu que le serveur, le vieux petit Charles initie progressivement avec discrétion et sensibilité aux us et coutumes de la cuisine française.

Des années après, divorcée, M.F.K. Fisher retourne dans le même restaurant avec son nouvel ami. Elle demande à être servie à nouveau par le vieux petit Charles.

Souper-spectacle concocté avec des produits de saison issus du potager fruitier du Château de la Roche-Guyon.

D’après les textes de Mary Frances Kennedy Fisher Long ago in France the years in Dijon (1991) et Serve it forth (1937), traduction Béatrice Vierne - Les Editions du Rocher.

  • La presse

« Une délicieuse évocation littéraire d’un repas gastronomique en Bourgogne. » Marie-Pierre Ferey, Le Point

« Une expérience sensuelle au possible... en caressant nos cinq sens, ce spectacle laisse l’impression la meilleure qui soit : on sort de l’Aquarium comblés et repus. » Hadrien Volle, ScèneWeb

  • Une rencontre

Créer un spectacle à partir du texte littéraire, ce n’est pas dans les habitudes de La Revue Éclair. Pourquoi commencer aujourd’hui ? Peut-être est-ce parce que Mary Frances Kennedy Fisher a écrit des textes que je serais bien heureux d’avoir moi-même écrits ; ou plus probablement parce que les expériences qu’elle raconte, nous aurions tous bien aimé les avoir partagées ; et certainement parce que porter ce récit-là dans un dispositif spécifique, autour d’une table, d’un souper, c’est une manière de les vivre ensemble au quotidien.

Le dispositif scénographique invite les spectateurs à s’asseoir autour d’une demi-douzaine de tables disposées en fleur autour d’un podium sur lequel Corine Miret dit le texte. Didier Petit l’accompagne au violoncelle. On picore une salade de pommes de terre en entrée, puis une soupe durant une pause ménagée entre les deux parties du récit, et enfin une compote de pommes et de poires.

C’est l’histoire d’une rencontre. Celle de l’auteure américaine M.F.K. Fisher avec le vieux Charles, serveur au restaurant Les Trois Faisans à Dijon en 1929.

Pour leur premier dîner de novices de la gastronomie française, la narratrice et son jeune mari Al Fisher, sont pris en main, guidés, aidés, conseillés, par le vieux Charles qui, avec délicatesse, les fait entrer dans ce monde que la narratrice explorera ensuite sa vie durant.

Six ans après ce premier dîner, séparée de son mari, mais en compagnie de son nouvel ami Chexbres, M.F.K. Fisher revient aux Trois Faisans. Elle veut faire partager son premier émerveillement à cet homme qu’elle aime.

Elle demande au patron, Monsieur Racouchot, d’être servie par le vieux Charles. Hélas, au début du repas Charles se révèle ne plus être le serveur parfait qu’il était. Sa main tremble, il renverse même du vin au grand mécontentement de la narratrice. Charles est devenu un alcoolique. Il se reprend pourtant et parvient à servir un nouveau repas parfait aux deux convives.

Tandis qu’il les aide à enfiler leurs manteaux, Racouchot leur annonce que Charles a été très touché d’avoir été demandé, ce soir-là. En effet, il venait de donner le matin même son congé à Charles.

À la sortie du restaurant, la narratrice pleure dans les rues de Dijon.

L’histoire s’arrête là.

  • Extrait

« C’est là-bas, à Dijon, je le comprends seulement aujourd’hui, que j’ai commencé à mûrir, à étudier, à faire l’amour, à manger et à boire, bref à être moi-même plutôt que celle qu’on s’attendait à me voir être. C’est là-bas que j’ai appris qu’il est bienheureux de recevoir, appris aussi que tout être humain, si vil soit-il, mérite d’être pour moi un objet de respect et même d’envie, car il sait quelque chose que je ne serai peut-être jamais assez vieille, ni assez sage, ni assez bonne, ni assez tendre, pour savoir. »

  • Un rapport à la vie

Mary Frances Kennedy Fisher n’évoque jamais la cruauté de sa vie, dans ses textes. Elle écrivit toute sa vie sur la cuisine, ce monde heureux, brutal et subtil, trouble et raffiné. C’est au travers de ce prisme de la cuisine qu’elle nous livre sa vision du monde, ou plutôt son rapport au monde, un mélange d’ironie, de mélancolie, de tendresse et de réalisme. Son écriture fut saluée par le poète W.H. Auden, qui la qualifie de plus grande styliste de la langue américaine du vingtième siècle.

La force de l’écriture de Mary Frances Kennedy Fisher, c’est d’abord de taire l’essentiel pour le laisser sentir à ses lecteurs, et aussi de savoir rendre compte de l’ambivalence des émotions. Ainsi la ville de Dijon dans les années 20 sous sa plume sent le pain d’épices le matin, mais elle y entend les mouvements étouffés des escargots qui agonisent dans les tonneaux où la logeuse les fait dégorger. La logeuse déborde d’une hospitalité gourmande, et son mari lit l’Action Française sous la lampe à suspension du salon.

Si M.F.K. Fisher semble suspendre son jugement, nous laisse imaginer ses sentiments lorsque pendant des heures elle attend dans une voiture garée dans la cour d’un vigneron que son jeune mari et son hôte aient fini leur dégustation de vin dans une cave interdite aux femmes, on sent qu’elle n’en pense pas moins et que c’est aussi pour elle l’occasion de bien d’autres observations et réflexions, dans cette cour de ferme.

La cuisine et spécialement la gastronomie sont souvent des lieux de conservatisme, de tradition, d’élitisme et de différenciation sociale. Il n’en est rien pour M.F.K. Fisher, qui met en scène avec ironie son jeune couple d’américains, découvrant maladroitement le plaisir de la chair, le plaisir de l’amour et celui de la cuisine. Elle écrira, ensuite, Un loup à ma table, traité sur la cuisine en temps de pénurie, de dèche, de misère : elle ne s’intéresse donc pas aux restaurants comme des symboles du luxe et de la distinction. Celui de qui elle veut être digne du cadeau qu’il lui a fait, c’est Charles, le serveur. Nous ne saurons rien de lui, hors des heures où il servit M.F.K. Fisher au restaurant des Trois Faisans à Dijon, mais ces heures là résument, en un prisme, toute la grandeur, la misère, l’admiration, l’amour, la déception, la tendresse qu’on peut éprouver dans une rencontre.

Les textes de M.F.K. Fisher rendent compte d’un rapport à la vie, tendre, digne, exigeant, amoureux, radical. C’est ce rapport à la vie et aux autres que je souhaite transmettre par ce spectacle.

Sélection d’avis du public

Un spectacle savoureux Par David R. - 14 février 2016 à 12h00

Un souper-spectacle organisé autour de huit tables disposées en étoile dans l'intimité d'un théâtre est un moment qui vous transporte en dehors du monde. La comédienne Corine Miret, au centre, sur une estrade ronde, accompagnée d'un violoncelliste qui donne du relief au récit, réussit à faire exploser en bouche le texte de M.F.K. Fisher et à lui donner toute sa saveur. Le spectateur se laisse alors emporter dans ce Dijon des années 30 dans un restaurant "aux trois faisans" dans lequel officie un serveur, Charles, qui va les initier, elle et son compagnon, aux plaisirs de la table et des bons vins. On se laisse porter et même souvent emporter par le texte magistralement interprété par la comédienne qui distille avec élégance, sensibilité et justesse toutes les émotions culinaires et personnelles que Fisher a voulu faire passer dans ses livres. Le menu proposé pendant le spectacle est exclusivement composé avec les légumes du potager expérimental du Château de La Roche-Guyon. Spectacle à voir absolument et de toute urgence avant le 21 février 2016.

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Un spectacle savoureux Par David R. (1 avis) - 14 février 2016 à 12h00

Un souper-spectacle organisé autour de huit tables disposées en étoile dans l'intimité d'un théâtre est un moment qui vous transporte en dehors du monde. La comédienne Corine Miret, au centre, sur une estrade ronde, accompagnée d'un violoncelliste qui donne du relief au récit, réussit à faire exploser en bouche le texte de M.F.K. Fisher et à lui donner toute sa saveur. Le spectateur se laisse alors emporter dans ce Dijon des années 30 dans un restaurant "aux trois faisans" dans lequel officie un serveur, Charles, qui va les initier, elle et son compagnon, aux plaisirs de la table et des bons vins. On se laisse porter et même souvent emporter par le texte magistralement interprété par la comédienne qui distille avec élégance, sensibilité et justesse toutes les émotions culinaires et personnelles que Fisher a voulu faire passer dans ses livres. Le menu proposé pendant le spectacle est exclusivement composé avec les légumes du potager expérimental du Château de La Roche-Guyon. Spectacle à voir absolument et de toute urgence avant le 21 février 2016.

Informations pratiques

Théâtre de l'Aquarium - La vie brève

La Cartoucherie - Route du Champ de Manoeuvres 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Cartoucherie
  • Bus : Cartoucherie à 103 m, Stade Léo Lagrange à 618 m
  • En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Théâtre de l'Aquarium - La vie brève
La Cartoucherie - Route du Champ de Manoeuvres 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 21 février 2016

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