Un p'tit jardin sus l’ventre

Paris 6e
du 17 février au 29 mai 2007

Un p'tit jardin sus l’ventre

Contes singuliers, faits de récits, de portraits drolatiques et mystérieux, qui s’inscrivent dans l’univers des tranchées. Ce sont des histoires de guerre, de misère et de fraternité dites avec un humour grinçant et corrosif, à la hauteur de l’absurdité de ce qui devait être « la der des der »…

Histoire des tranchées
Note de mise en scène
Extrait du spectacle

  • Histoire des tranchées

Il pose fièrement comme des milliers d’entre eux ont posé, un léger sourire aux lèvres. La casquette est inclinée, les pans de la capote relevés, derrière lui une toile peinte représentant un paysage, concentré allégorique de la mère patrie.

L’exaltation patriotique, la surcharge émotionnelle qui se dégagent de la photo prêteraient presque à rire. Presque. On sait ce que fut cette boucherie, au moins en termes de chiffres et, à la vue de ce cliché, une question s’impose : en est-il revenu et, si oui, dans quel état ? Alors, lorsqu’il apparaît en chair et en os devant nous, le même sourire aux lèvres, on est presque soulagé.

Au début, il n’en parle pas de la guerre. Il nous parle de cet homme sur la photo et, apparemment ce n’est pas lui, c’est un autre. Peut-être un aïeul, en tout cas il le connaît bien. La ressemblance pourtant est troublante, comme est troublante l’identité du personnage. Il commence à parler…

L’homme se fait conteur, un conteur singulier, dont les récits et les portraits drolatiques et mystérieux s’inscrivent au milieu de l’enfer. À sa manière, avec une rage contenue, il écrit son histoire des tranchées, à l’écart du pathos et de l’hagiographie de mise, au plus près de l’humain.

Son humour scandaleux est à la hauteur de l’absurdité de ce qui devait être « la der des der »… Il semble qu’il ait fait sien le principe fondateur d’un « canard » né avec la guerre et qui deviendra célèbre : « Quand je vois quelque chose de scandaleux, mon premier mouvement est de m’indigner, mon second mouvement est de rire, c’est plus difficile mais plus efficace ».

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  • Note de mise en scène

« Quoi c’est qu’est vrai, d’toutes manières on l’croira pas. Autant raconter des histoires …». À la lecture des innombrables récits sur la guerre de 14, on s’aperçoit qu’effectivement tout ce qui a été écrit, romans, lettres, témoignages, n’est pas, au sens strict du terme, croyable. Nous avons donc pris le parti , en suivant notre personnage, de raconter des histoires.

Elles se déroulent comme des sortes de contes, entrecoupés d’extraits de lettres, coupures de journaux, circulaires militaires, chansons et textes de poilus. Ce sont des histoires de tranchée, de misère, de malheur, dites avec humour et rage mêlés. Peu nous importe qu’elles soient vraies ou pas ces histoires, elles sont à l’image de ce que fut « la der des ders ».

Au-delà des commémorations plus ou moins convenues, elles agissent comme un nécessaire rappel. L’espace de jeu a été voulu intime et dépouillé, seule la photo d’un paysage d’apparence paisible en fond s’éclaire par moments et révèle les cicatrices de la guerre. La parole et son authenticité priment ici, avec le souci de respecter la simplicité qu’impose le
sujet.

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  • Extrait du spectacle

« L’arrière de l’arrière c’est un drôle de pays : c’est un mirage, un pays oùsqu’on t’parle d’une guerre qu’existe plus que dans les journaux, les discours et les chansons patriotiques. Un pays où les boches ont définitivement perdu la guerre et où on t’demande c’que tu fous ,encore dans ta tranchée. C’est un endroit oùsque les gars rêvent tous de s’en aller, mais une fois qu’t y es pour la perme, tu t’ rends compte qu’tu fais plus partie de c’monde, qu’tu parles plus la même langue pour ainsi dire. T’as beau bomber l’torse dans les rues des villes, te sentir auréolé du prestige des tranchées, tu sens qu’tu déranges un peu, avec ta gueule de sauvage, tes yeux d’ fou et l’odeur de mort qui t’ colle. Quand t’es à l’arrière de l’arrière, la plupart du temps, tu t’tais et t’écoutes les gens te parler d’la guerre. Ca t’ instruit. »

La chanson de Craonne :

"C’est malheureux de voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous, c’est pas la même chose
Au lieu de s’cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien
Nous autres pauvres purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour remplir les poches de ces messieurs."

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Sélection d’avis du public

Un p'tit jardin sus l’ventre Le 26 février 2007 à 16h43

Un très joli spectacle surprenant, plein de finesse sur la guerre. Ici, pas de comémorations traditionnelles mais pplutôt uen large place à l'humour corrosif! Poétique, drole, un magnifique moment de mémoire original avec un comédien extraordianire!

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Un p'tit jardin sus l’ventre Le 26 février 2007 à 16h43

Un très joli spectacle surprenant, plein de finesse sur la guerre. Ici, pas de comémorations traditionnelles mais pplutôt uen large place à l'humour corrosif! Poétique, drole, un magnifique moment de mémoire original avec un comédien extraordianire!

Informations pratiques

Lucernaire

53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris

Bar Librairie/boutique Montparnasse Restaurant Salle climatisée
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  • Bus : Bréa - Notre-Dame-des-Champs à 41 m, Notre-Dame-des-Champs à 129 m, Guynemer - Vavin à 161 m, Vavin à 235 m, Rennes - Saint-Placide à 393 m
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Plan d’accès

Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 29 mai 2007

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