Solistes du Cercle de l'Harmonie / Julien Chauvin - Le Saphir

Paris 10e
le 19 juin 2014

Solistes du Cercle de l'Harmonie / Julien Chauvin - Le Saphir

Pour la deuxième année consécutive, le Palazzetto Bru Zane, dirigé par Julien Chauvin, prend ses quartiers d’été au Théâtre des Bouffes du Nord. Au programme, Le Saphir, par Les Solistes du Cercle de l’Harmonie.
  • Opéra comique

En guise de bouquet final, le Palazzetto Bru Zane invite les solistes du Cercle de l’Harmonie et six chanteurs français de la jeune génération, pour une représentation exceptionnelle du Saphir — opéra comique composé par Félicien David en 1865, d’après la comédie Tout est bien qui finit bien de Shakespeare.

Malgré son nom, l’opéra-comique – alternant passages parlés et numéros chantés – ne fut pas toujours si… comique. Imaginé comme un genre humoristique à ses débuts (vers 1750), il se chargea bientôt d’une sensibilité héroïque pendant l’époque révolutionnaire (avec notamment Méhul, Cherubini et Lesueur) pour revenir à une esthétique légère dès le Premier Empire (sous la plume de Boieldieu et d’Isouard en particulier). Mais le souffle romantique qui balaya l’Europe à partir des années 1820 lui conféra bientôt les attributs du mélodrame : Zampa de Hérold, créé en 1831, offre un parfait exemple du « demi-caractère » français où se côtoient la romance naïve et l’héroïsme vocal. Plus tard encore, Carmen, Mignon, Lakmé ou Manon ne seront pas réputés pour leur humour, mais pour leur vocalité élargie et exigeante. Devant cette défection paradoxale du comique à l’Opéra-Comique, il fallut imaginer un autre moyen de distraire. Ce ne fut pas le moindre mérite d’Offenbach que de l’inventer en inaugurant un nouveau genre lyrique dès les années 1850 : l’opérette.

Avec Julien Chauvin, violon et direction.

Programme :
Félicien David : Le Saphir, transcription pour neuf instrumentistes et six chanteurs

  • Le Saphir

Le dernier ouvrage lyrique de Félicien David, l’opéra-comique Le Saphir, fut créé salle Favart le 8 mars 1865. Son livret, signé d’Adolphe de Leuven, Michel Carré et Terence Hadot, est une adaptation de la comédie de Shakespeare Tout est bien qui finit bien.

Le Comte Gaston de Lusignan fait la cour à Hermine, son amie d’enfance, sans intention de l’épouser. La Reine de Navarre lui joue un tour, l’amenant à devoir accepter la main d’Hermine. Le Comte affirme pourtant à celle-ci qu’elle ne sera son épouse que lorsqu’il lui passera un saphir au doigt. Il part en guerre à Naples, avec son page Olivier et son ami le Capitaine Parole. Au deuxième acte, les trois hommes courtisent la locandiera Fiammeta. Mais Hermine, qui les a suivis, se fait passer pour cette dernière. Déguisée, elle séduit le Comte et obtient de lui son saphir. Au dernier acte, le Comte est de retour dans son pays. Lassé de l’aventure, il fait valoir ses droits d’époux. Hermine s’en étonne… et lui révèle qu’elle possède déjà le saphir. Dans Le Ménestrel, le critique Gustave Bertrand estima que le succès du Saphir était assuré, compte tenu de ses richesses musicales et de son livret habile.

Le soir de sa création, son premier choeur « Amis voici le jour » fut bissé. L’autre moment important du premier acte est le duo Hermine-Gaston « Le temps emporte sur son aile… ». C’est surtout l’acte central qui emporta l’adhésion du public et de la critique. Celle-ci apprécia particulièrement la chanson de Fiammetta « Quand Naples ouvrit sa porte », qu’elle jugea étonnamment enlevée pour une composition de David. Suivent un beau quatuor
et un finale théâtralement mené, avec sa sérénade de ténor depuis la coulisse. Dans le troisième acte, on remarque le terzetto bouffe « Beau page, mon doux sire », les couplets de Fiammetta « Mon beau seigneur », et l’air du Comte « Oui c’est vous seule Hermine… », l’un des plus beaux moments de la partition, d’ailleurs cité dans l’ouverture.

  • Le Festival Palazzetto Bru Zane

Pour la deuxième année consécutive, le Palazzetto Bru Zane prend ses quartiers d’été au Théâtre des Bouffes du Nord, pour une plongée dans la musique française du dix-neuvième siècle et du début du vingtième siècle, dont la diffusion est au cœur du projet du Centre vénitien. En grande partie méconnu, ce répertoire constitue le terreau fertile et foisonnant sur lequel pourront éclore les chefs-d’œuvre impérissables de Franck, Debussy ou Ravel… Après le piano l’an passé, c’est sur la musique de chambre que le coup de projecteur est donné cette année.

Grand spécialiste du sujet, c’est le Quatuor Mosaïques qui ouvrira le bal, avec le provençal Félicien David, qu’il a largement contribué à exhumer depuis quelques d’années, le français Louis-Emmanuel Jadin et le tchéco-parisien Anton Reicha. Le Trio Wanderer prendra la relève, avec un vaste panorama du trio français de Saint-Saëns (Trio op. 18, 1864) à Pierné (Trio, 1922), en passant par Ravel (Trio, 1914… De même, le Quintette pour piano et vent du très franckiste Albéric Magnard répondra à celui, op. 16, du grand Beethoven lors du concert que donnera la fine fleur des vents français — Philippe Bernold (flûte), Olivier Doise (hautbois), Philippe Berrod (clarinette), Julien Hardy (basson) et Hervé Joulain (cor) —, avec Jean-Efflam Bavouzet au piano.

Ce festival est l’occasion idéale de revenir sur les prestigieuses écoles françaises (ou, plus justement, franco-belges) du violon et du violoncelle, écoles qui ont largement dominé leur époque, et qui, aujourd’hui encore, sont les plus largement enseignées.

Rappelons par exemple que c’est un violoncelliste belge, Auguste Adrien Servais, qui a introduit la pique dans les années 1830, et que c’est le virtuose française Auguste Franchomme qui en a popularisé l’usage. Aujourd’hui encore, la scène française du violoncelle compte dans ses rangs les meilleurs éléments, dont font indéniablement partie François Salque, Xavier Phillips — et nul doute qu’ils seront bientôt rejoints par la jeune Honorine Schaeffer… Quant à l’école franco-belge du violon, elle nous a laissé, à la suite de la fameuse Sonate de Franck, quelques pages d’anthologie, dont Nicolas Dautricourt et Dana Ciocarlie interprèteront un florilège. Un programme hautement « poétique » puisque la mode était alors aux Poèmes  : ceux de Chausson, Canteloube ou Ysaÿe.

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Spectacle terminé depuis le jeudi 19 juin 2014

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