- Un séjour autour d'une planète
Suite à un message de son ami Gibarian séjournant sur la station d’observation autour de la planète Solaris, le psychologue Kris Kelvin est envoyé sur les lieux. La présence inexplicable d’individus inconnus à bord de la station va rapidement semer la confusion dans l’esprit de Kelvin.
« Dans une débauche de fumée, de néons, de capsules futuristes et de voix robotiques, la scène du Théâtre de Belleville ressuscite l'amour du cinéma des années 70 pour les décors faits maison. On lorgne vers Jodorowski, Alien, et, bien sûr, le grand Tarkovski, qui dans son interminable adaptation de 1972, souhaitait faire du roman de Stanislas Lem un 2001 l'Odyssée de l'espace à la sauce soviétique. » Le Figaro, Jean Talabot
« Une scénographie constamment inventive, au service d’un récit fascinant... Le théâtre s’aventure rarement dans ce registre : bien joué ! » Le Canard Enchaîné, Jean-Luc Porquet
« Rémi Prin sollicite l’imagination du spectateur pour le transporter dans un voyage scientifique qui se révèle être en rêve une exploration poétique intérieure. » Etat-Critique.com
« Un spectacle plaisant, peu commun et mené rondement par tous les protagonistes. » Froggy's Delight
« Le cauchemar que vivent les personnages de la pièce devient aussi concret que la présence des fantômes dans nos chambres d’enfants. » Théâtrorama
« Un parfait équilibre entre forme et fond, intérêt et émotion, texte et image. » La revue du spectacle
« Oubliez le remake décevant de Steven Soderbergh avec George Clooney sorti en 2002. Ici, Rémi Prin s’essaye à une adaptation théâtrale et réussit le pari à la fois de montrer que la science-fiction est transposable sur scène et que la SF, genre souvent mal-aimé, peut se révéler profonde et triste. Avec peu de moyens, il parvient à recréer une atmosphère anxiogène qui repose sur un subtil jeu de capsules qui semble à la fois se dérober aux personnages et les enfermer dans leur angoisse, encore accru par l’espace clos du vaisseau spatial. » Rhinoceros
« Une odyssée « mélo-spatiale » ! Fidèle à l’esprit philosophique du roman de Stanislas Lem, cette pièce nous emporte dans de vastes réflexions sur la mort, la culpabilité et la conscience humaine. Pris en étau entre les fantômes de leur passé et leurs projections fantasmées, les protagonistes stagnent, en effet, dans une pseudo-réalité où l’amour et les sentiments demeurent étonnamment plus forts que toute rationalité scientifique. » Syma News
Le projet Solaris est né au sein de la Compagnie le Tambour des Limbes de façon à poursuivre un travail de création basé sur des œuvres romanesques. Après le Londres du début du XXème siècle dans Le Petit Oiseau blanc ou Aventures dans les Jardins de Kensington et son univers fantastique et féérique, nous souhaitions depuis longtemps nous intéresser à la science-fiction, genre littéraire étrangement mal aimé et sous-exploité au théâtre.
C’est par l’intermédiaire de Benjamin Gabrié, scénographe de la compagnie, que j’ai découvert le roman de Stanislas Lem dont je ne connaissais que les adaptations cinématographiques, assez décevantes, d’Andreï Tarkovski et Steven Soderbergh. Son histoire, en apparence classique, reprend une situation maintes fois observée dans de nombreux romans et films de science-fiction mais porte en elle l’une des plus importantes réflexions sur les limites de la science et incite à une vertigineuse lecture philosophique et existentielle.
Trois hommes, trois scientifiques, se retrouvent aux confins de l’univers, dans l’isolement le plus total, prêts à tout au service de la science et de cette utopique connaissance objective du monde. Ils sont, comme ils le prétendent eux-même, l’élite du corps scientifique. L’objet d’étude de ces chercheurs est une planète recouverte d’un océan : Solaris. Identifié comme étant une forme de vie indépendante, l’océan résiste cependant à toute théorie scientifique cherchant à le définir dans son entière complexité. Il s’agit d’un être doté d’une conscience et qui demeure, en cela, insaisissable. Jusqu’au jour où cette planète se manifeste indirectement aux habitants de la station en leur envoyant des « visiteurs » qui s’avèrent être des répliques parfaites de leurs fantasmes ou de leurs défuntes relations du passé.
À la lecture de ce texte écrit au début des années 60, il nous est apparu très rapidement que cette oeuvre mettait en place de nombreux éléments propices à une mise en scène théâtrale : une situation de huis-clos tout d’abord, impliquant pour ces personnages livrés à eux-mêmes et cernés par l’immensité silencieuse de l’espace, une promiscuité ainsi qu’un sentiment de claustrophobie. Il y a ensuite cette planète, qui les étudie, les observe à travers les parois de la station, tel un anthropologue, silencieuse et spéculatrice. Enfin, il y a ces « visiteurs », semblables aux apparitions divines des tragédies grecques, aux fantômes de Shakespeare ou à ces pantins étranges tirés des souvenirs de Kantor. Tous les éléments dramaturgiques sont ici rassemblés pour installer cette angoisse originelle qui sera la base de travail de cette création à travers l’histoire de ces trois scientifiques confrontés aux limites de leur connaissance.
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