Si ce n'est toi

du 1 novembre au 30 décembre 2006

Si ce n'est toi

Paris, 2077. Notre monde est devenu uniformisé. Le passé et les souvenirs ont été abolis. Jams, Sara et Grit tentent de conserver leur humanité dans ce monde ultra-normé… Une pièce forte, caustique et dérangeante qui saura vous toucher par sa lucidité et son humour.

Uniformisé
Etre humain... à quelle condition ? - responsables
Un code de jeu viscéral éloigné du naturalisme
Univers visuel et sonore

  • Uniformisé

En l’an 2077, dans un monde uniformisé, le passé et les souvenirs ont été abolis. Jams et Sara, respectivement agent traqueur d’asociaux et femme au foyer, forment un couple qui entre fréquemment et violemment en conflit à cause de l’extrême maniaquerie de chacun envers de simples objets : une chaise, des chaussures, ou encore un robinet.

En l'absence du droit à l’individualité, et donc en l’absence de mots et d'idées, Jams et Sara ne peuvent s’exprimer que par le biais d’objets qui les entourent et peuvent même en venir aux mains pour défendre le peu de choses qui leur appartiennent encore. C’est alors qu’un jeune homme frappe à la porte… Il a traversé tout le pays à pied pour retrouver sa sœur, et il prétend que c’est Sara. Mais comment savoir si c’est la vérité ?

"… Débarrassé de ça. Vidéo - cd - disco - mode - rave - point com point - drogue. Les gens ça les rendait malades. C’était devenu un passe temps d’acheter une voiture neuve et de sortir du garage pour s’écraser contre un mur. Qu’est-ce qu’y font les gens quand ils ont tout ? Un jour ils vous supplient de tout retirer. A la place, ils veulent la paix." Extrait de Si ce n’est toi

L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.

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  • Etre humain… à quelle condition ? - responsables

Si ce n’est toi est une pièce d’anticipation qui traite de la condition humaine. Cette pièce forte et dérangeante questionne avec humour les thèmes de la déshumanisation et l’individualisme. Elle pointe par ailleurs le fait que nous sommes responsables de nos actes et des conséquences qui en découlent, dans un futur proche ou éloigné.

J’ai toujours été sensible aux pièces ou aux films traitant du futur, et qui placent l’Homme dans un environnement entièrement nouveau. Le livre 1984 de George Orwell, ainsi que son adaptation cinématographique ont pour moi été un déclencheur important. J’ai alors commencé à me demander jusqu’où notre capacité d’adaptation pouvait aller. En quoi consiste l’essence de notre humanité et comment s’exprime-t-elle, surtout dans les situations les plus extrêmes ?

Au cours de mes recherches, j’ai été amenée à découvrir le thème de l’utopie, développé par Thomas More en 1516. Ce dernier m’a interpellée et conduite vers les mêmes questionnements car il décrit, déjà au XVIème siècle, un univers semblable à celui que construit Bond. Il s’agit donc bien d’un thème et d’un questionnement universels, qui ont traversé les siècles. Il n’est pas question ici de science-fiction, mais bien d’une réflexion que le théâtre nous permet, en tant que lecteur ou spectateur. Questionner ainsi notre "condition humaine", en effet, me semble essentiel pour comprendre ce que nous sommes, ce que nous voulons, et ce vers quoi nous tendons.

Edward Bond a écrit cette pièce pendant une année charnière et symbolique, l’an 2000. Les thèmes qu’il aborde sont donc plus que jamais d’actualité. Par ce spectacle, je tiens à interpeller le spectateur : l’univers de cette pièce peut nous faire sourire, voire rire, mais il ne tient pourtant qu’à nous d’éviter que ce futur se mette en place, que ce soit en 2077, ou même avant. Dans une société qui cherche de plus en plus à se déresponsabiliser de ses erreurs, j’avais très envie que cette pièce contemporaine se fasse entendre, et que le spectateur, en sortant de Si ce n’est toi, quitte le théâtre, selon les propres mots de l’auteur, "affamé de changements".

Magali Loué

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  • Un code de jeu viscéral éloigné du naturalisme

A propos du jeu d’acteur, je ne veux pas que cette pièce serve uniquement à raconter une histoire, je souhaite vivement qu’elle interpelle le spectateur en s’adressant directement à lui. C’est pourquoi je veux sur le plateau un code de jeu viscéral éloigné du naturalisme et du psychologisme, qui brise totalement le quatrième mur pour s’adresser au public, dénonçant ainsi l’artifice théâtral.

J’estime qu’un "personnage" est avant tout une rencontre entre un texte et un comédien. En ce sens, ma conception de "personnage" rejoint complètement celle d’Edward Bond. Je n’emploierai donc pas d’autres mots que les siens pour résumer ce que lui-même a si bien décrit :

"Il faut toujours se dire : il y a un personnage, une situation je sais qui est ce personnage, mais si je le joue sur la scène, est-ce que je joue la pièce ? Non. L'objectif qu'il faut se fixer c'est : dans quel but est-ce que je l'utilise ? Qu'est-ce que je veux montrer avec ce personnage, avec cette scène ? Au lieu de se demander comme chez Ibsen : qui est cette femme ? Que mange-t-elle au petit déjeuner ? Ces questions ne vous diront pas quoi faire du personnage, comment l'utiliser. Il s'agit de trouver la métaphore du personnage. Cela ne veut pas dire l'éloigner de la réalité, mais jouer la métaphore du personnage. [...]

Au théâtre, en général on essaie de tout mettre ensemble sur la scène comme si elles étaient un seul et même monde. Moi je crois que chacun doit être dans son propre monde. Si on décide de jouer ce personnage totalement comme dans une farce, je demande que ce soit aussi extrême que possible, mais tout en restant crédible de manière à ce qu'on puisse voir les connexions entre les mondes. [...]

On n'arrive à rien à se demander "qui est mon personnage ?", comme on le dit tout le temps au théâtre. Je réponds toujours : très bien, tu connais ton personnage, mais la seule chose que lui ne sait pas c'est comment jouer la pièce. C'est un tout autre problème."

Magali Loué, extrait d'un entretien inédit avec René Loyon, Londres 15 mai 1990

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  • Univers visuel et sonore

Plateau
Le plateau est habillé par le plasticien suisse Jérôme Liniger. Nous avons imaginé un univers qui traduit le monde futuriste créé par Edward Bond, en partant de bases réelles et concrètes. Ainsi, nous avons souhaité conserver des matières brutes et froides, telles que le plastique, le béton, le métal, baignées par la lumière crue des néons. Les couleurs du plateau oscilleront entre le blanc, le gris et le noir. Le déplacement des comédiens se fait de manière très saccadée, découpée, et non-fluide. Leur démarche rectiligne confère un côté géométrique au plateau.

Lumières
Une lumière blanche et franche sur le(s) espace(s) de jeu est la plus appropriée. Je ne veux aucun noir pendant la mise en scène : tout doit pouvoir être montré et assumé sur le plateau. Afin de créer un univers futuriste où tout est aseptisé, une porte de lumière en néons sera mise en place juste devant l’entrée qui permet aux comédiens d’accéder au plateau, afin que ceux-ci puissent "valider leur identité" en jeu. Une lumière bleue baignera le plateau lors du retour de Sara, après qu’elle ait visité les ruines. Le public sera en permanence éclairé d’une faible lumière bleutée, afin de l’"inclure" dans la mise en scène. Cette lumière permettra de créer une ambiance en accord avec celle du plateau, et incitera le public à se sentir concerné, à faire corps avec la mise en scène.

Costumes
Au niveau des costumes, je souhaite conserver la notion d’uniformité qui caractérise Si ce n’est toi. De même qu’il existe un mobilier réglementaire, il me semble donc cohérent de proposer des vêtements réglementaires et uniformisés. Pour la couleur de ces vêtements, j’opte pour le noir intégral ou le blanc intégral (selon les scènes). Homme comme femme, le costume sera donc le même : pantalon, t-shirt, et chaussures de la même couleur. Sara, quant à elle, endossera un costume fidèle aux descriptions de l’auteur dans les didascalies, à savoir une cape réversible, bleue d’un côté et noire de l’autre, cousue de cuillers sur la face bleue et d’os sur la face noire. Ce changement de costume correspond au moment où, après avoir passé quatre jours dans les ruines, elle retrouve ses souvenirs concernant l’homme qui prétend être son frère.

Création musicale
Au niveau musical, je souhaite une épuration maximale, en accord avec la scénographie. Une seule musique sera utilisée, il s’agit du morceau Neroleptic de Dom Farkas, qui souligne le côté inquiétant et futuriste de l’univers de Bond.

Si ce n'est toi a été présentée dans le cadre d'ateliers de fin d'études du Cours Florent en juin 2005. La qualité de ce spectacle lui a permis d'obtenir une bourse Paris Jeunes Talents.

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Sélection d’avis du public

Si ce n'est toi Le 23 novembre 2006 à 17h34

Un spectacle époustouflant ! Enfin une pièce qui parle qui parle de nous, qui questionne l'être humain, le tout servi par de très bons acteurs, des décors efficaces...Bref, courez-y !

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Si ce n'est toi Le 23 novembre 2006 à 17h34

Un spectacle époustouflant ! Enfin une pièce qui parle qui parle de nous, qui questionne l'être humain, le tout servi par de très bons acteurs, des décors efficaces...Bref, courez-y !

Informations pratiques

Guichet Montparnasse

15, rue du Maine 75014 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Lieu intimiste Montparnasse Salle climatisée
  • Métro : Montparnasse Bienvenüe à 184 m
  • Bus : Gare Montparnasse à 63 m, Jean Zay - Maine à 328 m, Montparnasse à 346 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Guichet Montparnasse
15, rue du Maine 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 30 décembre 2006

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