Sallinger

du 25 au 26 février 2000

Sallinger

CLASSIQUE Terminé

Dans le cadre des 18èmes rencontres Charles Dullin. Le Rouquin s'est tué au retour de la guerre de Corée. Désemparée, sa famille et sa jeune veuve s'interrogent sur le sens de son geste et se disputent sa mémoire. Mais voici que son fantôme apparaît.

Résumé de la pièce
Note de mise en scène
La presse

Dans le cadre des 18èmes rencontres Charles Dullin.

Résumé de la pièce

Le Rouquin s'est tué au retour de la guerre de Corée. Désemparée, sa famille et sa jeune veuve s'interrogent sur le sens de son geste et se disputent sa mémoire. Mais voici que son fantôme apparaît, querelle les vivants et les empêche de s'arranger avec sa mort. Surgissant devant le rideau de scène, le père jusqu'ici silencieux et alcoolique, annonce joyeusement au public que l'Amérique, de nouveau, mobilise. Les petites chamailleries domestiques vont pouvoir s'effacer devant la grande histoire : l’imminence de la guerre du Viêt-nam va précipiter la destinée des adolescents.

Note de mise en scène

" Librement inspirée de l’oeuvre du romancier américain Salinger, Sallinger (avec deux " l ") est une des premières pièces de Bernard-Marie Koltés. La scène se passe dans les années soixante en Amérique. Elle a la forme d’un ring et met en scène un affrontement dont l’enjeu est un mort. D’un côté, une famille disloquée par le suicide énigmatique de l’un des siens : un fils, un grand frère prodige, admiré pour son intelligence et son aptitude à poser sur les choses un regard singulier qui dérange l’ordre établi. Ce fils, ce frère, est désigné tout au long de la pièce par son surnom " le Rouquin ", couleur qui témoigne de sa singularité. De l’autre côté, une jeune femme, d’origine sociale modeste, veuve du Rouquin ; elle dispute à cette famille détestée le droit de s’approprier la " mémoire " du défunt. Instants partagés, souvenirs des hallucinations du Rouquin au retour de la guerre, on comprend que son savoir est aussi intime qu’ineffable. Pourtant " Moi seule sait ", affirme-t-elle en se campant fièrement sur le tombeau de son mari, " qui il était, et pourquoi il s’est tué ! ". Comme dans une tragédie, chaque camp cherche à s’approprier la mémoire du mort. Chaque personnage veut trouver, venu de l’au-delà, un signe qui donnera sens à son existence. Or, voici que le mort répond à l’invitation qui lui est faite d’apparaître. Mais il se tient mal pour un fantôme ; il insulte les vivants, dit des gros mots, n’épargne personne et renvoie durement chacun à sa propre histoire entendant bien échapper à toute récupération posthume, comme, de son vivant, il a su fuir tous les conformismes de pensée. La pièce pourrait s’arrêter là et s’intituler " petits arrangements avec les morts ". Sa structure est classique, parodique, histoires de famille, dialogues entre des personnages et des " confidents " qui refusent leur statut de personnages secondaires. Or voici que Koltès fait intervenir un événement considérable, un grand " fantôme " qui redistribue les cartes et contraint chacun à choisir son destin. Ce grand " fantôme ", qui dans l’histoire revient de façon périodique réveiller les vivants, c’est la guerre en l’occurrence, la Guerre du Viêt-nam. Les différences sociales sont nivelées d’un coup par la conscription, l’imminence du danger, les petites histoires individuelles apparaissent dérisoires. Seul le père, ancien militaire, mutique et alcoolique, exulte soudain : " on y retourne : j’ose dire que c’est tant mieux, tout va si mal ici, tout est si divisé ". Sallinger est une pièce de jeunesse de Koltès, curieusement construite et jusqu’ici peu jouée. La langue est à la fois familière et sauvage, simple voire triviale, traversée par des éclats poétiques somptueux. Elle est datée, l’Amérique des années Nixon, et en même temps totalement actuelle : elle évoque toutes les guerres coloniales, elle parle de la dérive des jeunes dans des villes anonymes et dangereuses mais aussi pleines d’attraits et de promesses. C’est une pièce hantée par de grandes figures : Salinger, l’auteur emblème d’un certain romantisme américain, Rimbaud, " l’homme aux semelles de vent " qui rompt avec la poésie comme le Rouquin refuse son destin d’écrivain, et naturellement Koltès lui-même qui disait que " la vie ne lui convenait pas, que ce n’était pas grand chose ". " C’est pour cela, ajoutait-il, que le théâtre c’est bien ".

Jean Deloche
Metteur en scène

La presse

" (...) Le travail de Jean Deloche qui signe sa onzième mise en scène depuis la création de cette compagnie à Reims conforte le climat d’austérité en exploitant l’espace théâtral comme l vision vertigineuse du ballet tourmenté des âmes. En dirigeant ses huit acteurs et en portant au paroxysme les sentiments qu’ils expriment, il a insufflé dans leurs paroles ce goût de fiel qui longtemps, une fois les lumières éteintes, nous hante(...) "

Fabrice Littamé
L’Union, 28/2/99

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Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine
1, Place Jean Vilar 94400 Vitry sur Seine
Spectacle terminé depuis le samedi 26 février 2000

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Spectacle terminé depuis le samedi 26 février 2000