Pourquoi l'enfant cuisait dans la polenta

Colombes (92)
du 15 au 17 mai 2008
1h

Pourquoi l'enfant cuisait dans la polenta

Marionnettes contemporaines. Aglaya Veteragny, issue d’une famille roumaine d’artistes de cirque, offre ici, un récit d’inspiration autobiographique. Ce monologue qui se penche sur la douleur de la perte, la solitude, le déracinement et la fragilité des rêves, fait rejaillir la voix d’une petite fille devenue grande.

À partir de 13 ans. Un tarif réduit pour les moins de 26 est disponible au théâtre.

Née dans l'univers du cirque, une petite fille nous raconte la vie de sa drôle de famille fuyant la dictature en Roumanie et parcourant le monde. Un univers surréaliste qui parle du déracinement et de la fragilité des rêves. Un monologue à trois voix qui mêle le théâtre, la manipulation de marionnettes et la parole.

  • Marionnettes contemporaines

Aglaya Veteragny, issue d’une famille roumaine d’artistes de cirque, offre ici, un récit d’inspiration autobiographique. Ce monologue qui se penche sur la douleur de la perte, la solitude, le déracinement et la fragilité des rêves, fait rejaillir la voix d’une petite fille devenue grande.

Avec des mots percutants et des phrases faussement naïves, elle raconte sa vie dans sa drôle de famille. Fuyant la dictature roumaine, cette singulière tribu va parcourir le monde de cirque en cirque.

Construit sous forme d’une série d’instantanés de souvenirs, le récit, chargé d’humour noir et de poésie, évoque toute la nostalgie d’un monde idéalisé par l’enfance. Une atmosphère sonore entre musique traditionnelle et éléctro pour ce monologue à trois voix qui mêle le théâtre, la manipulation de marionnettes et la parole.

Conception marionnette et décor Claire Vialon. Création musicale David Lesser.

  • Extraits

- "J’ai été quelqu’un seulement avant ma naissance. Avant ma naissance, j’ai été pendant huit mois danseuse de corde sur la tête. J’étais à l’intérieur de ma mère. Elle faisait le grand écart sur la corde et je regardais en bas, ou je me serrais tout contre la corde. Un jour, elle n’a pas pu se redresser après le grand écart, et j’ai failli tomber. Une femme qui va tomber enceinte a très soif, elle boit tellement d’eau que ça donne un enfant. Quand l’enfant donne le signal, alors tout se ferme en bas chez la mère afin que l’enfant ne tombe pas de son ventre. Dans le ventre, c’est comme une maison, il y a un lit ou une baignoire remplie d’eau chaude. L’enfant mange ce que la mère lui envoie. Tout ce que peut la mère, l’enfant le peut aussi, sauf être enceinte."

- "Ici tous les pays sont à l’étranger. Le cirque est toujours à l’étranger. Mais dans la caravane, c’est chez nous. J’ouvre la porte le moins souvent possible pour que chez nous ne s’évapore pas. Partout, dans tous les pays, les aubergines grillées de ma mère sentent comme à la maison. Ma mère dit qu’à l’étranger, nous pouvons mieux jouir de notre patrie, parce que toute la nourriture du pays y est vendue. Je ne connais mon pays que par ses odeurs. Il a l’odeur de la nourriture que prépare ma mère. Mon père dit que partout, on se rappelle l’odeur de son pays, mais qu’on la reconnaît seulement quand on est loin. La cuisine de ma mère a la même odeur partout dans le monde, mais elle est meilleure à l’étranger à cause du mal du pays."

"Il est interdit d’avoir des enfants sans mari et avant d’être né. Dans le ventre de la mère, il n’y a pas d’homme avec lequel on puisse se marier. Et s’il y en a un tout de même, c’est un parent. Les parents, on ne les épouse pas, sinon, les enfants viennent au monde avec deux jambes collées. Mais peut-être qu’à l’étranger c’est différent. Quand une mère pleure, il y a une inondation dans son ventre parce que son enfant pleure aussi."

"Ma mère est la femme aux cheveux d’acier. Pour me rassurer pendant que ma mère est suspendue par les cheveux au chapiteau, ma sœur me raconte le Conte de l’enfant que l’on faisait cuire dans la polenta. Si je me représente l’enfant en train de cuire dans la polenta, et comme il a mal, je ne suis pas obligée de penser que ma mère pourrait tomber de là-haut, dit-elle. Mais rien n’y fait. Je pense continuellement à la mort de ma mère, pour ne pas être saisie par surprise. Je la vois qui met le feu a ses cheveux avec les torches, je la vois qui s’écrase par terre en flammes. Et quand je me penche sur elle, son visage tombe en cendres."

- "Le dictateur a mis autour de la Roumanie une clôture de fil de fer barbelé. Le dictateur a interdit Dieu. Sa femme possède la moitié d’une ville remplie de chaussures, les maisons lui servent d’armoires. Le dictateur est cordonnier de métier, il a acheté ses diplômes. Il ne sait ni lire ni écrire, dit ma mère, il est plus bête qu’un mur. Mais un mur ne tue pas, dit mon père."

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Spectacle terminé depuis le samedi 17 mai 2008

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