Portrait / Portrait

du 6 au 22 mars 2009
2 heures environ

Portrait / Portrait

Rachid et Pascal associent leurs phrases (de danse) et leurs phrases (de texte) sur la prochaine création de Pascal. Ou de Rachid. L’association continue.

2 x 2 solos
L’association Ouramdane/Rambert
Détail

  • 2 x 2 solos

Du 6 au 13 mars 2009 : Loin de Rachid Ouramdane / De mes propres mains / solo de Pascal Rambert
Du 17 au 22 mars 2009 : Les morts pudiques / Un garçon debout de Rachid Ouramdane

  • L’association Ouramdane/Rambert

Ainsi toute l’année Rachid vient aux ateliers d’écriture de Pascal du mardi soir et fait des phrases (de danse) au milieu de (phrases) de texte. Ainsi Rachid continue toute l’année ses propres stages de danse dans Gennevilliers. Ainsi en 2008/2009, Rachid et Pascal associent leurs phrases (de danse) et leurs phrases (de texte) sur la prochaine création de Pascal. Ou de Rachid. L’association continue.

Rachid Ouramdane a d’abord été interprète et collaborateur artistique de nombreux chorégraphes français et étrangers avant de développer ses projets au sein de l’association fin novembre, co-fondée avec Julie Nioche en 1996. En 2007, Rachid Ouramdane crée L’A.un lieu de réflexion artistique sur les identités contemporaines qui place la rencontre de l’autre au centre des préoccupations. Chacune de ses pièces interroge la construction des affects et des imaginaires des personnes qu’il rencontre. L’utilisation de l’image vidéo est, pour lui, un moyen d’atteindre la subjectivité de l’autre et son imaginaire.

Depuis 2007, à l’invitation de Pascal Rambert, Rachid Ouramdane est artiste associé au théâtre2gennevilliers. Il y crée Surface de réparation avec douze jeunes sportifs de Gennevilliers, spectacle qui aborde le geste sportif pour révéler la dimension intime qui lie ces adolescents à leur pratique. Pour la deuxième année consécutive, le Centre National de la Danse et le théâtre2gennevilliers s’unissent pour que tous les publics se rencontrent autour de la création.

« Loin-de-mes-propres-mains-les-mortspudiques-un-garçon-debout. Ce pourrait être un souffle. La phrase d’un poème. Un vers. Un visage neuf. Inconnu. Fait de quatre visages. Une juxtaposition. Quatre corps posés l’un contre l’autre et qui tiennent. Dans l’équilibre vibrant de celui qui les regarde. 4 gestes. 4 phrases. 4 portraits. 4 lignes tendues. 2x2 perceptions dans le blanc total. 2x2 perceptions dans le noir absolu. Le sang. Le son. Debout. Allongé. À genoux. Sans parler. En écoutant. Au sol. Muet. Volubile. Nu. En homme-femme. En capuche. En jean. À l’envers.

Ces gestes, ces mouvements Rachid et moi, les posons l’un contre l’autre. Car nous nous sommes rendu compte qu’ils se tenaient. En dialoguant. Et dans le temps. Dans la perception que nous avons du travail l’un de l’autre. Ainsi les boîtes blanches de nos spectacles se répondent. Les corps posés au centre se répondent. Les sujets se répondent. Les figures se répondent devenant Portrait / Portrait dans le regard de Rachid regardant mon travail. Dans mon regard regardant celui de Rachid. À la manière d'une double vue. »

Pascal Rambert

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  • Détail

Loin de Rachid Ouramdane
Conception et interprétation : Rachid Ouramdane
Musique : Alexandre Meyer
Vidéo : Aldo Lee
Lumière : Pierre Leblanc
Costumes, maquillage : La Bourette
Durée : 1h

Le voyage est souvent l’occasion de se revisiter, le moment pour faire le point sur son identité ou plutôt nos identités. Celles dont on hérite, que l’on porte dans le regard de l’autre et celles qu’on se projette, qu’on tente d’émanciper. Qu’elle soit nationale, économique, ethnique, minoritaire, culturelle, médiatique, sexuelle, psychologique, affective ; le voyage questionne ces strates identitaires qui se reconfigurent lors de tous nos déplacements. Ces différents visages de nous-mêmes ont alors souvent à négocier entre l’héritage d’un passé et une identité qui se construit au présent. C’est lors de ces voyages qu’apparaît le sentiment d’être étranger. Nos différences assumées et notre méconnaissance de l’ailleurs créent le lieu pour que notre regard puisse se repenser.

Lors d’un premier voyage au Vietnam et au Cambodge il y a environ deux ans, il m’est apparu une autre façon de creuser ce sentiment d’être étranger. À l’occasion d’une discussion sur les violences des conflits qui ont secoué ces pays je me suis souvenu des pages du carnet militaire de mon père qui avait eu à fouler cette ex-Indochine. Au fur et à mesure de cette discussion, du fait de ma nationalité française je voyais qu’on me donnait la place d’un fils d’ancien colon alors que ce qui liait mon père à cette Indochine était l’héritage d’une autre colonisation, la sienne en Algérie. Une fois de plus lors de cet entretien m’apparaissaient les bouleversements et les traces occasionnés par la violence de conflits armés et auxquels on ne peut échapper quand on réfléchit la figure de l’étranger dans de nombreux endroits du monde.

Comment la violence des conflits armés nous rend-elle étranger ? Quelle sensibilité naît de cette violence ? C’est la question qu’abordera ce projet itinérant sur les pas d’un parcours effectué il y a plus de 50 ans.

Rachid Ouramdane, mai 2007

Reprenant comme itinéraire, les déplacements militaires de mon père lors de la guerre d’Indochine à Saigon, Haiphong, Hanoï et dans le Nord-Ouest du pays, je suis allé à la rencontre de personnes vivant au Vietnam. Lors de ces entretiens filmés, j’ai tenté de questionner leur mémoire et l’attitude créée par l’héritage des conflits qui ont traversé le Vietnam depuis les années cinquante.

Cette mémoire s’est révélée être souvent éloignée de la mémoire officielle aujourd’hui soutenue par le gouvernement vietnamien. Le mutisme des anciennes générations, le déracinement de familles en fuite ou disloquées ont occulté tout un pan de l’histoire des personnes rencontrées. Toutes à leur manière, que ce soit dans la difficulté de parler, dans le souhait d’amnésie, ou à l’inverse dans le besoin exacerbé de faire face à son passé, montrent la nécessité de reconstruire leur propre mémoire et ainsi de repenser la mémoire officielle.

Avoir organisé ces rencontres le long d’un parcours dans un pays, à l’époque, colonisé, effectué par un soldat algérien luimême colonisé, est bien sûr une façon d’établir des parallèles dans des géographies éloignées. C’est pourquoi dans le travail de ce solo à forte dimension autobiographique, je me suis autorisé à pleinement m’identifier à ce que j’entendais. J’ai tenté de construire un espace où ma présence orchestrerait l’ensemble de ces paroles dans lesquelles je me suis reconnu. La recomposition de ces interviews pilotées par mes mouvements sur scène écrira l’histoire d’un individu dont on retiendra la nécessité de reconstruire une mémoire.

Utilisant la forme solo comme lieu de résonance de multiples individus, il s’agit de construire un portrait qui nous confronte à la répétition de l’Histoire.

Rachid Ouramdane, décembre 2007

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De mes propres mains / solo de Pascal Rambert
Texte, conception et réalisation : Pascal Rambert
Distribution : Kate Moran
Environnement SUB bass : Alexandre Meyer
Environnement LED : Pierre Leblanc
Le texte est édité aux Solitaires Intempestifs

Pascal Rambert met en scène en 1993 De mes propres mains, créé au Théâtre des Amandiers-Nanterre avec Charles Berling.
En 2007, cette seconde version, imaginée pour son actrice fétiche, la new-yorkaise Kate Moran, prend la forme d’un solo parlé / dansé. « J’ai écrit une première version de De mes propres mains en 1992 pour Eric Doye avant qu’il ne rentre à la Comédie-Française et qu’il ne nous quitte quelques années plus tard. J’ai écrit une deuxième version en 1993 pour Hugues Quester, mais c’est finalement Charles Berling qui l’a créée au théâtre des Amandiers à Nanterre. On s’était dit avec Charles que l’on reprendrait ce texte sur le suicide, tous les dix ans. C’est le moment. Je m’étais aussi dit à l’époque que quand bien même ce texte était écrit pour un homme, sans savoir très bien pourquoi, je le voyais toujours en fait interprèté par une fille ou une femme. Les tourments à l’intérieur de ce corps passaient de loin les frontières du genre sexuel. Quelque chose criait sans doute plus fort : « tu parles ici de la condition humaine, c’est tout ». Je le reprends donc aujourd’hui avec Kate Moran, membre de la compagnie depuis sept ans, et présente dans toutes nos créations. Je reprends ce texte - sans doute modifié, re-écrit peut-être – dans une version “solo“ c’est-à-dire, à la fois parlé et dansé. Kate Moran avec un sexe d’homme, entre homme et femme, d’un genre double mélangé où le corps et la parole ne cherchent qu’à se rassembler vers quelque chose d’androgyne et d’impur, comme le théâtre et la danse vivifiant ce seul et même corps avant de disparaître. »

Pascal Rambert, novembre 2005

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Les morts pudiques de Rachid Ouramdane
Conception et interprétation : Rachid Ouramdane
Son : Fanny de Chaillé
Vidéo : Sophie Laly

Avec l’aide d’un moteur de recherche Internet, Rachid Ouramdane a souhaité traverser les différentes formes de représentations de la mort qui trame la toile de l’Internet. Il a confié la dramaturgie de cette nouvelle pièce à la logique hypertextuelle de l’Internet qui produit une narration non linéaire.

A l’intérieur de ce voyage sur le net, nous rencontrons au travers des digressions du moteur de recherche des sujets aussi différents que la peine de mort appliquée aux mineurs aux Etats-Unis, les attentats suicides de jeunes musulmans, l’esthétique gothique chez les jeunes comme une esthétique contestataire, les nouvelles formes de suicide sur Internet etc. L’interprétation de la danse s’appuie sur une série de transformations du corps en scène qui, tel un CD réinscriptible, se recompose en fonction du flux d’informations qu’il a reçu au cours de ces recherches.

Il y a à la base de ce projet, une méfiance à l'égard de ceux qui sans cesse vous disent ce dont a été fait le passé et vous confisquent votre appréhension de l'histoire. Il y a à la base de ce projet un sentiment de suspicion à l'égard de l'Histoire officielle. Un sentiment que portent en elles de nombreuses personnes issues d'une culture qui fut colonisée, personnes qui se sont ensuite construites dans le métissage de deux cultures qui n'en est ni la somme ni l'espace intermédiaire mais réellement une troisième entité. Il y a à la base de ce projet, la confrontation d’histoires singulières face à l’histoire des hommes. Il y a à la base de ce projet l’envie d’utiliser l’Internet comme un confident qui retourne des juxtapositions aléatoires crues et franches permettant un dialogue entre soi et son ordinateur sans hypocrisie et sans jugement, en tout cas pour l’un des deux partis. Il y a à la base de ce projet l’utilisation d’un moteur de recherche comme le miroir déformant d’une fête foraine dans lequel on essaye quand même de se reconnaître.

Rachid Ouramdane

La pensée de Rachid Ouramdane se construit autour d’un va-et-vient incessant qui va de l’autobiographie à l’histoire par la technologie. Il se définit lui-même comme une surface réinscriptible, un écran plasma où l’organique se mêle intimement au technique. Traversé par une culture métissée dont il est héritier, son corps devient le support d’une histoire qui, dans le monde contemporain, se célèbre dans l’ubiquité du temps présent, à travers la figure du moteur de recherche et de ses sédimentations intertextuelles. Paradoxalement, via la technologie, Rachid ressaisit des modalités de représentation intemporelles de la trace auratique comme pour conserver une image vraie, une empreinte corporelle qui se maintiendrait à distance.

Hervé Thoby, artiste plasticien

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Un garçon debout de Rachid Ouramdane
Durée : environ 45 min
Conception : Rachid Ouramdane
Interprétation : Pascal Rambert
Musique : Alexandre Meyer
Vidéo : Aldo Lee

Je m’interroge aujourd’hui sur la capacité que nous avons de regarder un individu sans entrer dans des problématiques identitaires. Cela nous est-il encore possible ? Dans un contexte social où la volonté d’affirmer sa différence individuelle ou communautaire n’a jamais été aussi grande, mon regard sur l’autre peut-il s’attacher au « que me dit-il ? » plutôt qu’au « qui est-il ? ». Pouvons-nous échapper à ces problématiques identitaires qui bien souvent font le jeu de systèmes de pensées sectaires et qui procèdent par exclusion ? Sans nier, sans refuser de voir la réalité que nous renvoie cette quête identitaire et sa culture de la différence, est-il juste possible de la relativiser pour ne pas uniquement la subir ?

Submergé par ces questions, qui font écho à plusieurs projets tentant de cerner la construction de nos identités « affectives », la rencontre avec Pascal Rambert suivie de l’envie de travailler ensemble est devenue le terrain d’expérimentation possible pour prolonger cette réflexion. Comment traiter la notion d’identité en contournant le réflexe d’une lecture psychologique ? Comment éviter les rapports d’ego et de conscience collective pour finalement s’accorder d’observer cette notion d’identité dans un rapport à un espace plutôt que dans un rapport à l’autre ? C’est à partir de ces interrogations que j’ai eu l’envie de proposer à Pascal Rambert une forme solitaire dans laquelle nous avons tenté de « faire paysage ». Élaborer une série de sentiments paysagés à partir de lui et tenter de neutraliser toutes lectures analytiques ou fonctionnelles d’un individu pour amener à un regard contemplatif sur sa présence. Provoquer un glissement dans le regard du spectateur et négocier par cet intermédiaire du paysage un autre rapport à l’individu qui se trouve en face de soi.

« Faire paysage », car c’est dans l’abîme d’un jeu d’échelle d’images vidéographiques d’Aldo Lee, les lumières d’Yves Godin et les mouvements sonores de la musique du guitariste Alexandre Meyer que se construit la temporalité qui invite le spectateur à l’élaboration de paysages.

Rachid Ouramdane

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Informations pratiques

Théâtre de Gennevilliers (T2G)

41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant
  • Métro : Gabriel Péri à 464 m
  • RER : Les Grésillons à 1 km
  • Bus : Marché de Gennevilliers à 15 m, Place Voltaire à 293 m, Gabriel Péri - Métro à 371 m
  • Transilien : Asnières-sur-Seine à 2 km
  • Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
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Théâtre de Gennevilliers (T2G)
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Spectacle terminé depuis le dimanche 22 mars 2009

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Spectacle terminé depuis le dimanche 22 mars 2009